Sweet Thing

Critique CD: Sweet Thing


Sweet Thing
Sweet Thing

« De la musique pour danser comme un abruti ». C’est ainsi que le quintette canadien Sweet Thing décrit son style sur son site web officiel.

Tout droit venu de Toronto, Sweet Thing – qui prend son nom d’une chanson de Van Morrison — a lancé son premier album homonyme cette semaine. Un disque pop-rock infectieux qui donne effectivement envie de danser.
Une grande voix retenue

La première chanson, Change of Seasons, donne tout de suite le ton, avec ses harmonies vocales travaillées, son rythme frénétique, et la voix du chanteur Owen Carrier qui s’avère très bonne, quoiqu’un peu limitée par le style musical que le groupe privilégie.

On décèle dès le départ le talent de ce jeune homme, une force qu’il n’exploite jamais totalement jusqu’au bout. Ses envolées vocales laissent percevoir une voix qui voudrait se démarquer, dans un genre musical où les chanteurs sont interchangeables, mais sans jamais réellement y arriver.

Avec ses deux guitares (Alex Winter et Nick Rose), Sweet Thing nous invite à faire la fête pendant une trentaine de minutes qui déménagent. À la basse et la batterie, Morgan Waters et Tyler Kyte ont tout ce qu’il faut pour faire en sorte que vos pieds se soulèvent d’eux-mêmes.

Sans faire preuve d’une grande virtuosité, les quatre musiciens arrivent néanmoins à créer une musique dynamique qui accroche à la première écoute.


Influences variées

Les références musicales sont nombreuses : la pièce Lazy Susan rappelle les Scissor Sisters (la voix de Carrier fait d’ailleurs penser un peu à celle de Jake Shears, sans ses extravagances), alors que Lorraine nous ramène aux Beatles.

L’influence du rock des 60’s et 70’s est omniprésente dans la musique de Sweet Thing. Le groupe, qui s’insère dans le mouvement power pop, fait penser tour à tour aux Rolling Stones, aux Jonas Brothers, à Blondie, ou encore à Fountains of
Wayne.

Les textes font part de préoccupations plutôt juvéniles (Over Me, Duotang),  souvent portées par des chansons d’une férocité propre aux jeunes premiers (Gun, Dance Mother).

C’est dans les (trop rares) moments où la guitare se fait crissante et où le groupe expérimente que l’album devient vraiment intéressant et surprend, par exemple dans le solo de guitare et la finale endiablée de Spider, ou la mini portion jazz de Lorraine.

Seule la dernière pièce, We’re on Fire Tonight, diffère des autres et, contrairement à ce que son titre suggère, détonne par sa douceur et sa sensibilité. Une finale qui permet de reprendre son souffle.

L’enthousiasme des cinq membres de Sweet Thing est palpable du début à la fin de l’album, et le succès ne devrait pas se faire attendre. On aimerait que le groupe fasse preuve de plus d’audace, on le sent capable de le faire, mais ça sera pour une autre fois peut-être.

Il s’agit d’un bon disque, qui ne révolutionne rien, mais qui fait ce qu’il a à faire, c’est-à-dire donner envie de danser. À condition de mettre son cerveau à « OFF » avant de l’écouter, Sweet Thing s’avère un album (et un groupe) très intéressant.

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