crédit photo: Annie-France Noël
Lisa LeBlanc

Critique CD: Lisa Leblanc – Lisa Leblanc

Lisa LeBlanc - Lisa Leblanc Lisa LeBlanc Lisa Leblanc

Le premier opus de la chanteuse acadienne Lisa Leblanc est maintenant disponible, au plus grand plaisir des fans, qui se contentaient jusqu’ici d’entonner son hymne bientôt célèbre Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde. Contrairement au titre de cette chanson, son album trashy-country-folk est un bonheur renouvelé à chaque piste. On peut y apprécier la voix d’une fille bien de sa génération, équipée d’un coeur de cowboy authentique, armée de son banjo et de son accent qui chante avant même d’avoir entonné une seule note.

On serait tenté de comparer aux Adamus, Fred Fortin ou même aux Plume de ce monde son franc-parler ou ses progressions blues et country dépouillées d’artifices, mais l’opinion exprimé à travers ses textes reste bien féminin, malgré que mâché dans des mots qu’on entend habituellement dans des voix de barbus.

Dans Calisse-moé là, un gros blues pas cheesy une seconde, il y a le défoulement d’un paquet de femmes qu’on n’a pas souvent la chance d’entendre à haute voix. Ou du moins dans la voix d’une jolie jeune femme de 21 ans (!).

« Adieu au faux adieus / aux promesses de pute / Tu viendras pus me voir pour faire le chien en rute ». Et vlan ! Dans Kraft Dinner, on apprécie la déclaration d’amour improbable et indirecte, comme le sont trois déclarations d’amour sur quatre dans la vie. « Faudrait pas dire ça à personne/mais j’aimerais ça t’écrire des poèmes / avec des beaux mots qu’on comprend pas / ni un ni l’autre ». Et certains morceaux surprennent de maturité et d’élaboration, comme le bout’ rock progressif de Lignes d’Hydro.

On pourrait croire d’ailleurs que ces préoccupations n’intéresseront pas les mélomanes masculins, mais son humour et sa voix crunchy « qui est tannée de chanter des tounes de fi-filles » sauront charmer les amateurs de bonne guitare et d’hymnes de défoulement.

La réalisation de Louis-Jean Cormier (Karkwa) achève d’offrir tout ce qu’il faut à cette fille pour marquer le monde musical francophone d’un sceau unique, gage de qualité et d’originalité.

Déja, tout le monde « l’aime ben », tout le monde a « sa toune », parce qu’on se reconnait, parce que c’t’un vent d’authenticité dans une mer de pré-fabriqué. Longue vie à Lisa Leblanc!

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