Broken Bells

Critique | Broken Bells à Montréal

James Mercer et Brian Burton étaient de passage au Métropolis mardi soir, afin de venir présenter les nouvelles chansons de After The Disco, deuxième disque de leur projet commun Broken Bells. Pas nécessairement une grande soirée gonflée à bloc, mais tout de même fort appréciable.

Photo par Catherine Rosa.

Photo par Catherine Rosa.

Mercer et Burton sont des gens occupés. Mercer, pour ceux qui l’ignorent, chante et écrit la majorité des chansons de son groupe, The Shins. Burton, pour ceux qui l’ignorent, est un demi-dieu derrière la console, mieux connu sous son pseudonyme de Danger Mouse. Gnarls Barkley ?  C’était Cee Lo Green et lui.  Le nouveau U2 à paraître cette année ? C’est lui qui est aux commandes. Ça donne une idée.

Pas surprenant, donc, que le duo traite ce projet parallèle qu’est Broken Bells avec un certain détachement. Ce sont des pros et la musique qui se rendait aux tympans des mille-quelques fans rassemblés au Métropolis, mardi soir, était soignée, appliquée, forcément bien interprétée par ces deux maîtres, accompagnés de deux autres valeureux musiciens.

Sauf que le tout paraissait un peu stérile par moments, notamment en début de prestation. Perfect WorldThe Ghost InsideAfter The Disco… ça s’enchaînait de façon un peu mécanique, les deux compères confortablement installés de part et d’autre de la scène, derrière leur petite console métallique respective, qui semblait tout droit sorti de l’Enterprise de Star Trek.

Mais la séparation dans l’espace – jeu de mot involontaire – des deux principales têtes de Broken Bells empêchait toute interaction ou chimie entre les deux brillants musiciens sur scène.

La prestation était bien soutenue par un dispositif de scène franchement impressionnant, et tout à fait à l’image « post-disco » de la proposition artistique de Broken Bells. On y retrouvait notamment un genre de bulle lumineuse au milieu de la scène, qui s’éclairait subtilement lors de certaines chansons. Un écran circulaire à l’arrière-plan diffusait des projections pour la plupart psychédélique, mais sans distraire inutilement. Visuellement, c’était très créatif.

Puis, pour la jolie et posée The Angel and the Fool, Burton et Mercer ont enfin brisé l’épais mur invisible qui les séparait. Réunis au milieu de la scène, tout près de l’écran (qui affichait désormais leurs ombres déformées), leur simple proximité a suscité une petite ovation de la foule.

C’est aussi là où le show a commencé à lever. Holding On For Life et la très Shines-esque Vaporize suivaient et ça commençait à se déhancher coquettement sur le plancher.

Les filles de Au Revoir Simone – qui assuraient la première partie – sont venues jouer les choristes pour quelques titres, dont l’excellente The Changing Lights, avant que le groupe conclut en force avec Leave It Alone et The High Road. 

Le rappel nous réservait évidemment October, mais aussi Citizen et Trap Doors, concluant ainsi une prestation de 75 minutes pas spectaculaire, mais tout de même intéressante.

La voix toujours juste et maîtrisée de Mercer, et le groove de Burton et de son bassiste-batteur (les deux alternaient sans cesse entre les instruments de la section rythmique) étaient bien assez pour apprécier la soirée.

Sans compter que les chansons de Broken Bells sont, dans l’ensemble, fort agréables, tout simplement.

 

Grille de chansons

Perfect World
The Ghost Inside
After the Disco
Mongrel Heart
The Mall & Misery
The Angel and the Fool
Holding On for Life
Vaporize
Control
Meyrin Fields
Sailing to Nowhere
Medicine
The Changing Lights
Leave It Alone
The High Road

Rappel
Citizen
October
Trap Doors

 

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par Catherine Rosa

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