The Flaming Lips

Critique album | The Flaming Lips – The Terror

The Flaming Lips - The Terror The Flaming Lips The Terror

La Terreur : le titre de ce treizième album des Flaming Lips est un bon indicateur de son contenu. La nouvelle musique proposée par l’excentrique bande de l’Oklahoma est effectivement plutôt terrifiante, exigeante et farouche, même si quelques pointes de splendeur s’y cachent habilement. Pour l’auditeur aventureux, l’audace des Flaming Lips intrigue et l’écoute de l’album procure une palette d’émotions rarement effleurées par des groupes rock.

Si les concerts éclatés des Flaming Lips font l’effet d’un puissant speedballThe Terror puise son énergie dans d’autres types de psychotropes. Du genre plus débilitant que stimulant.

Beaucoup moins vitaminé et accrocheur que les classiques The Soft Bulletin (1999) ou autres Yoshimi Battles the Pink Robots (2002), le nouvel opus agit plutôt comme une expérience d’écoute continue davantage axée sur les sonorités de claviers et de guitares ultra-distorsionnés et les dissonances en boucles.  

Le chanteur Wayne Coyne ne semble pas voir la différence entre cet épais brouillard sonore (et son effet déstabilisant sur l’auditeur) et une chanson pop puisqu’il aborde le chant de la même manière que si chaque trame était interprétée en formule acoustique, ce qui ajoute au contraste déroutant des chansons.

Ça ne revient pas à dire que The Terror ne contient pas quelques mélodies bien placées, mais il faut les chercher. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour construire un sens avec toutes les pièces présentées ici un peu pêle-mêle.

Le mixage que les Lips ont concocté avec Dave Fridmann va à contre-sens de l’approche pop habituelle. Des sons de guitare percent le tympan à des moments imprévisibles, pendant que des grondements et des bourdonnements se camouflent habilement en arrière-plan.

Le tout procure une étrange sensation lorsqu’écouté dans des écouteurs : on dirait que l’album est constitué à la fois de sonorités extérieures et intérieures. C’est comme si les Flaming Lips avaient su reproduire les sons internes de nos corps et les avaient amalgamés à une musique étrangement grisante.

Une expérience très singulière. Troublante. À déconseiller aux inconditionnels de la pop FM.

* Écoutez Wayne Coyne vous décrire en ses mots le concept de l’album:

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