Regina Spektor

Critique album: Regina Spektor-What We Saw From The Cheap Seats

Regina Spektor - What We Saw From The Cheap Seats Regina Spektor What We Saw From The Cheap Seats

Avec son sixième album en carrière, Regina Spektor réussit à trouver la balance entre son côté commercial et son côté complètement délirant. Beatbox, refrains en français, ballades déchirantes, tout y est. What We Saw From The Cheap Seats est un condensé de ce que la chanteuse américaine sait faire de mieux.

Avec Mike Elizondo aux commandes (qui a travaillé entre autres avec Dr. Dre, Eminem, Fiona Apple et plusieurs autres), Regina Spektor nous propose une courte collection (37 minutes à peine!) de petits bijoux musicaux plus intéressants les uns que les autres.

Alors que son précédent album, Far (réalisé par Jeff Lynn), était davantage commercial, avec un côté très radiophonique et quasiment « normal » pour du Regina Spektor, ce nouvel opus nous replonge plutôt dans l’atmosphère de ses premiers albums.

On y trouve d’ailleurs une pièce datant de plus de dix ans, Ne Me Quitte Pas (rien à voir avec Jacques Brel). Réintitulée Don’t Leave Me, et augmentée d’un rythme synthétisé, la pièce a énormément gagné en maturité, mais n’a rien perdu de sa simplicité. C’est en outre ce qui est bien avec Regina Spektor : lorsqu’elle nous sort un disque, on est assuré que les chansons sont juste à point, peu importe leur âge réel. On l’imagine très bien avec des tonnes de titres inédits dans les tiroirs, n’attendant qu’ils atteignent le bon degré de maturation pour leur faire voir le jour.

Les changements de rythme, élément typique d’un disque de Regina Spektor, sont nombreux dans Small Town Moon, la pièce d’ouverture, qui donne tout de suite le ton de l’album, entre la douceur et la rythmique entraînante que nous retrouverons tout au long de celui-ci.

Sur Oh Marchello, la chanteuse se permet de reprendre le refrain de Don’t Let Me Be Misunderstood et de l’intégrer parfaitement à sa propre composition. On a aussitôt l’impression qu’on n’entendra plus cette pièce de la même manière dorénavant…

Sur cette même chanson, Spektor s’amuse à faire du beatbox, effet qu’elle reprend sur le premier extrait radio de l’album, All The Rowboats, probablement la pièce la plus commerciale de l’ensemble. La guitare se mêle au piano, et un rythme nerveux de batterie accompagne les couplets.

Au niveau des ballades, on retient How, avec sa sublime mélodie, la voix doucereuse empreinte de mélancolie de Spektor, et le délicat jeu au piano qui créent un tout délicieux, l’une des plus belles chansons que l’artiste nous ait proposées au cours de sa carrière.

Dans l’ensemble, chaque pièce a sa place sur l’album et il n’y a pas de longueur. Tous les fans de la chanteuse y trouveront leur compte, que leur intérêt soit porté sur les chansons de type commercial ou sur les pièces plus excentriques.

Conservant son côté fillette romantique malgré ses nombreuses années dans le métier, déployant un humour toujours aussi fin qu’à son habitude, Regina Spektor a créé ici une œuvre qui s’inscrit parmi ses meilleures, qui illustre très bien la personnalité de l’artiste et qui est destinée à rejoindre un large public.

Pour les plus curieux, notez que sur la version Deluxe vous trouverez une pièce intitulée Call Them Brothers enregistrée avec le mari de Regina Spektor, Jack Dishel, aussi connu sous le nom de Only Son. Il s’agit d’une version alternative d’un titre sorti il y a plus d’un an sur un album de Only Son. Une chanson fabuleuse, à découvrir, et allez voir le vidéoclip également – de toute beauté!

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