Critique album | Pawa Up First – Missing Time

Pawa Up First - Missing Time Pawa Up First Missing Time

Alors qu’on ne l’attendait plus, la formation post-rock montréalaise Pawa Up First surgit de nulle part avec un quatrième album, le charmant et lumineux Missing Time.  

Pour ceux qui l’ignoraient, Pawa Up First est l’une des meilleurs formations instrumentales en ville. Tant sur disque que sur scène, sa musique est inspirée, imaginative et fabriquée avec soin.

Les quatre talentueux musiciens (Serge Nakauchi Pelletier aux guitares, Sandy Belfort aux claviers, Mathieu Pontbriand à la basse et Joseph Perrault à la batterie) qui composent la bande pourraient bien verser dans la virtuosité, mais préfèrent faire preuve de retenue et d’intelligence, se mettre au service de leurs compositions subtiles qui évoquent chacune un petit univers en soi.

L’inspiration provient certainement autant des trames sonores de Morricone, des compositions classiques et du jazz lounge que du post-rock à la Mogwai ou encore Godspeed You! Black Emperor.

Mais contrairement aux grandes oeuvres de ces derniers, le nouveau Pawa Up First ne compte pas tant sur des crescendos, ni ne regorge de moments explosifs.  Ici, PUF travaille plutôt les textures, les ambiances sonores, par le biais de rythmes syncopés et de boucles mélodiques qui font cheminer les compositions lentement mais sûrement vers une finale souvent en suspension. Comme pour nous permettre de mieux rêver à la suite.

D’ailleurs, contrairement aux albums précédents qui comptaient sur des invités de marque, il y a très peu de voix sur celui-ci : on ne retrouve d’ailleurs aucun rap. Même musicalement, les influences hip-hop semblent avoir été sommairement évacuées. Quelques touches électro et l’absence de cordes ou de cuivres les distinguent toutefois des Torngat et Ferriswheel qui se sont démarqués ces dernières années chez les adeptes de zik sans mots.

Bien qu’elle soit l’oeuvre la plus lumineuse du quatuor à date, Missing Time n’est peut-être pas la meilleure introduction au band. Moins spectaculaire et moins fougueux que Introducing New Details (2005) et The Outcome (2007), Missing Time est tout de même une digne suite des choses et confirme une fois de plus le flair des quatre musiciens impliqués, qui connaîtraient sans doute un immense succès si le diktat de la voix humaine n’était pas si prononcé en musique populaire.

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