Critique album | -M- Îl
Matthieu Chedid, alias -M-, est de retour avec un sixième album qui agit comme un retour aux sources folles, à la simplicité, au plaisir brut.
D’abord, une mise à jour du look de -M- : Chedid adopte maintenant une coiffure plus « ordinaire ». Cette fois, ce sont ses lunettes jaunes qui prennent la forme de cette lettre centrale de l’alphabet qui lui sert de sobriquet, une création de James Thiérrée (le petit-fils de Charlie Chaplin).
Pour le reste, le personnage respecte sa traditionnelle excentricité. Musicalement aussi.
Avec Mojo comme premier single, on était en droit de s’attendre à un album plus rock:
La première piste du disque, Elle, tend à renforcer cette impression, tout comme la bien-nommée La Grosse bombe et Faites-moi souffrir. Le Film n’est pas bien loin de cette approche non plus.
Mais bien que -M- ait considérablement simplifié son écriture (surtout au niveau des textes, qui emploient des jeux de mots assez simples), son exploration musicale est relativement riche et généreuse en surprises.
Chedid et ses musiciens (Dorion Fiszel et Brad Thomas Ackley) s’aventurent notamment dans un jazz manouche cacophonique sur la pièce La maison de Sarai qui rappelle un peu son travail sur les Triplettes de Belleville.
Sur l’une des meilleures chansons de l’album, Océan, Chedid rend un superbe hommage à DJ Mehdi tout en adoptant un ton plus décontracté, onirique, à l’instar de La vie tue.
La flamenco est à l’honneur sur Baia (qui détonne franchement du reste de l’album), alors que Machine prend des airs presque ésotériques.
Ce qui retient tout ça ensemble dans un album cohérent, c’est la folie de -M- et son chant en fausset. Sans compter le plaisir presque palpable des musiciens en studio, qui se transmet de façon admirable à l’auditeur.
Dans l’ensemble, Îl est très divertissant, entraînant et bourré de titres qui résonneront tout particulièrement en spectacle. Ça adonne bien, puisqu’on apprenait récemment que -M- sera en spectacle au Métropolis le 21 février prochain, à l’occasion de Montréal en lumière.
* Une version deluxe de l’album contient une pièce en deux volets dédiée à l’Île de la Réunion, simplement intitulée L’Île intense, ainsi que Enihcam, qui est en fait la chanson Machine à l’envers (!).
- Artiste(s)
- -M- (Matthieu Chedid)
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Pop, Rock,
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