Leonard Cohen

Critique album: Leonard Cohen – Old Ideas

Leonard Cohen - Old Ideas Leonard Cohen Old Ideas

Plus le temps avance, plus les nouveaux albums de Leonard Cohen s’apprécient comme des vieux classiques du cinéma. Old Ideas, 12e récolte du vieux pommier précieux, confirme la règle.

Comme pour les meilleurs crus du septième art, il faut être désintoxiqué de l’hyperactivité moderne et disposé à chérir la lenteur afin de faire ses délices de ce nouveau Cohen.

L’efficacité mélodique des arrangements dépouillés, l’unique baryton du chanteur (qui occupe le trône qui lui revient au mixage) rehaussé par les choeurs féminins parsemés sur l’album et la richesse lexicale du grand poète contribuent à faire de Old Ideas une oeuvre qui se dresse dignement au milieu d’une discographie auréolée.

 

Charme immédiat, profondeur durable

La première impression ne trompait pas: Old Ideas comporte bien une dizaine de « bien bonnes vieilles idées ».

L’autodérision de la jolie pièce liminaire Going Home, le blues d’Amen, Banjo et Darkness, ainsi que la pop ralentie de Different Sides en font des titres au charme immédiat. Les emprunts stylistiques au blues, au jazz, au gospel et au folk semblent bien mûris et s’agencent à merveille au chant de Cohen.

Sur Crazy To Love You, c’est la formule des bonnes années qui revient: une sérénade à la guitare acoustique. Des réminescences de New Skin For the Old Ceremony, à l’exception que Cohen y aborde sa vieillesse.

Les écoutes subséquentes dévoilent l’envergure de l’ensemble et permettent d’absorber les images évoquées par les textes.  Leonard Cohen a toujours semblé jouir d’un point de vue privilégié sur l’Homme, d’un contexte parfait pour philosopher sur la mort, l’amour, la déception, la dépression, la spiritualité. À croire qu’il pourrait dessiner l’humanité avec quelques traits.

C’est pratiquement ce qu’il fait en chansons, et ça se poursuit sur Old Ideas.

Seuls moments un peu moins marquants, l’hymne spirituelle Come Healing et l’avant-dernier titre Lullabye sont loin de ternir l’impression que laisse les bons coups.

À la hauteur du personnage.

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