Critique album | Camera Obscura – Desire Lines

Camera Obscura - Desire Lines Camera Obscura Desire Lines

Icône emblématique du mouvement « twee pop » européen, et expert dans les mélodies languissantes rehaussées d’humour noir, le quintette Camera Obscura propose un 5e album  intitulé Desire Lines sur lequel on retrouve… à peu près la même chose que sur les précédents albums.

Les cinq Glaswégiens, et plus particulièrement la chanteuse et compositrice Tracyanne Campbell, ont su raffiner leur style depuis leurs débuts en 1996. Largement inspirés par la pop de Belle & Sebastian (rappelons que leur premier album a été réalisé par Stuart Murdoch), ils ont peaufiné au max l’art de chanter les échecs romantiques ainsi que le vague à l’âme. Desire Lines n’y fait pas exception.

Cette fois-ci, c’est Tucker Martine (The Decemberists, Neko Case, Beth Orton) qui est à la barre du projet. Après une douce intro nappée de cordes, on entre immédiatement dans le vif du sujet avec This is Love (Feels Alright), où Campbell donne des conseils, aidée de sa jolie voix, à un jeune homme qui ne comprend rien à l’amour.

Images évocatrices, références culturelles (Kokomo), tous les ingrédients y sont. La musique est délicate, épurée, avec ce petit quelque chose de rétro qui caractérise Camera Obscura depuis toujours.

Et ça continue. On traite de désenchantement sur Troublemaker, d’indécision romantique sur New Year’s Resolution, de nostalgie sur I Missed Your Party, et encore une fois les références sont nombreuses : Billy Joel, Walt Whitman, Flashdance…

En ce qui concerne la musique, le problème avec Desire Lines c’est que toutes les pièces se fondent les unes dans les autres. On écoute une première fois et on a l’impression d’écouter la même pièce à répétition. Les écoutes subséquentes permettent de distinguer le bon grain de l’ivraie (telle que Do It Again, probablement la meilleure de l’album), mais en général, ça sonne du pareil au même. Guitare, cuivres, cordes, les chansons ont toutes été confectionnées dans le même moule.

La chanteuse Neko Case ainsi que Jim James de My Morning Jacket offrent leur contribution aux chœurs, mais leur apport est négligeable.

Force est de constater que la formation n’a pas beaucoup évolué au fil du temps. Si les compositions sont plus raffinées et que les paroles de Campbell sont davantage nuancées, plus poétiques et matures, il n’en demeure que la formation ne semble pas vouloir aller au-delà de la chansonnette de 3 minutes au nombre d’accords très limité. On demeure en terrain familier, sans tenter la moindre exploration.

Ça donne un produit final très uniforme, peut-être même le plus uniforme de leurs albums. Avouons que c’est très beau, et il y a de très jolis moments, même poignants. Mais c’est également quelque peu redondant.

* À voir en première partie de She & Him à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts le 3 juillet prochain, dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal.

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