Bill Callahan

Critique album | Bill Callahan – Have Fun With God

Bill Callahan - Have Fun With God Bill Callahan Have Fun With God

Seulement quatre mois après avoir fait paraître le remarquable disque intitulé Dream River, Bill Callahan revient à la charge. Cette semaine, l’artiste de Silver Spring au Maryland a lancé Have Fun With God : un album sur lequel Callahan et ses collaborateurs donnent une saveur dub aux compositions de Dream River. Have Fun With God est avant tout un exercice de style et il s’avère que l’expérience est plus ou moins concluante.

Il n’y a rien à redire, les codes de la musique dub sont bien appliqués. À l’écoute de Have Fun With God, on retrouve une manipulation voire une reconstruction de l’enregistrement original, une accentuation de la batterie et des basses et l’ajout d’écho et de réverbération dans la voix de Callahan. C’est entre autres sur ces éléments qu’est fondé le dub : un sous-genre qui tire ses racines du reggae.

La réalisation du disque est sans failles. Callahan et ses collaborateurs ont réussi à créer une œuvre sonore aérienne pourvue d’une chaleur et d’une rondeur peu commune. L’enregistrement a aussi la qualité de respirer : Have Fun With God prend son temps. De plus, ce disque profite d’une belle complexité qui se découvre au fil des écoutes.

Toutefois, pour les fans de Callahan, la première écoute risque d’être choquante. Bien qu’il soit facile de reconnaître les chansons originales et que la voix de Callahan soit une fois de plus mise de l’avant, les versions dub pourraient déstabiliser l’auditeur habitué à l’aspect organique de l’œuvre de Callahan. Il y a même des chances que certains amateurs du musicien ne comprennent pas que Callahan et Drag City Records aient décidé de faire paraître un tel disque. Autrement dit, il est possible qu’il soit plus facile d’aimer Have Fun With God si on n’a jamais entendu l’œuvre de Callahan.

Musicalement, quelques compositions se démarquent. À titre d’exemple, Expanding Dub (la version dub de Javelin Unlanding), contrairement aux autres, met fortement l’accent sur les racines reggae du dub. Force est d’admettre que le mélange est concluant. Aussi, la pièce titrée Ride My Dub (la version dub de Ride My Arrow) bénéficie d’une approche dub plus affirmée. Les effets sonores chers au dub sont très évidents et donnent du mordant et de l’ampleur à la relecture.

Loin d’être inintéressant, Have Fun With God reste un disque qui s’adresse surtout aux amateurs de dub et aux fans inconditionnels de Bill Callahan. L’audace doit être saluée.

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