Coups de coeur

Coups de cœur 2020 à la Tohu | Tous les exploits sont permis

Pour une 5e édition, le meilleur du cirque mondial se retrouve sur la piste circulaire de la Tohu pour nous offrir Coups de cœur. « Nous espérons que vous aussi, vous tomberez sous le charme de ces fabuleux artistes », écrit Stéphane Lavoie, directeur général et de la programmation. Le monde du cirque est petit, et lorsqu’un artiste se démarque dans sa discipline, ça se sait rapidement.

*Photo par Benoît Z. Leroux.

L’idée de réunir en une soirée annuelle les talents les plus probants, venus des quatre coins de la planète, est en soi un défi aussi audacieux que l’est la pratique même du cirque nouvelle vague. Chaque édition des Coups de cœur vient nous confirmer que les arts du cirque se complexifient constamment, de manière exponentielle, pour mieux nous éblouir avec de nouvelles et incroyables prouesses.

Un Mc bavard

Le metteur en scène de la soirée, Anthony Venisse, est le même que l’année dernière. Avec son candélabre géant suspendu au-dessus de la piste, les dorures et les miroirs des « spiegeltents », une gardine de velours rouge d’où sortent les artistes, c’est tout un univers artistique qui se crée sous nos yeux. Un pianiste même est jouqué sur le côté, et les jeux de lumières viennent magnifier ce qui est donné à voir.

L’ouverture du spectacle cependant est trop longue, bavarde et sans surprise. Mais, le metteur en scène et maître de cérémonie Anthony Venisse a tôt fait ensuite de relever le rythme, même s’il sied mal à la fonction de Mc, se voulant léger et comique sans être drôle. Ce qu’on veut, ce sont des exploits, et ils ne tarderont pas.

Jusqu’à six diabolos

Ça commence par un numéro de diabolos du Français Guillaume Karpowicz qui, résultante de 16 années de pratique, s’exécute avec quatre, cinq et même six diabolos, repoussant sans cesse les limites de sa discipline, jusqu’à concevoir ses propres modèles. Le jeune artiste a été lauréat en 2017 du prix spécial du jury au 38e Festival du Cirque de Demain à Paris.

L’Américain Kyle Cragle, qui dédouble le genre masculin et féminin, offre une performance d’équilibre et de contorsion drag inusitée. Ses compétences techniques et artistiques vont jusqu’à la mise au point de nombreux outils, sur scène et hors scène.

*Photo par Benoît Z. Leroux.

Le duo sensuel des Suédoises

À la corde lisse, un magnifique duo formé par les Suédoises Klara Mossberg et Regina Baumann, fait se retrouver deux grandes amies que le sort avait éloigné vers des troupes différentes après leur formation commune à l’École de danse et de cirque de Stockholm en 2007. Les deux artistes à la longue tignasse blonde forment enfin le tandem artistique qu’elles ont toujours voulu, et c’est avec une sensualité et une grâce infinie qu’elles exécutent entre ciel et terre des figures aériennes spectaculaires.

« Si tu peux parler, tu peux chanter, si tu peux marcher, tu peux danser », résument les cinq acrobates de la compagnie de Guinée qui combine acrobatie, pyramide humaine et danses traditionnelles d’Afrique de l’Ouest. Leur numéro, intitulé Lansanayah, du nom du quartier où ils habitent à Conakry, a été mis au point expressément pour cette soirée Coups de cœur.

Les prouesses du mât aérien

De Russie, plus précisément d’Ouzbékistan, le merveilleux Denis Degtyarev qui fait partie du Cirque du Soleil, offre une performance de mât aérien époustouflante. Lui qui s’est inscrit à une école de trampoline dès l’âge de 7 ans, fait maintenant partie du Cirque du Soleil tout en menant une brillante carrière solo.

Pour sa part, l’Américain Kyle Driggs livre un numéro très original de jonglerie avec des parapluies. Ce diplômé en 2013 de l’École nationale de cirque de Montréal se spécialise maintenant dans une fusion unique de jonglerie, de mouvements, de manipulations d’objets empruntés au théâtre, faisant converger esthétisme moderne et haute technicité.

Également en provenance des États-Unis, Angelica Bongiovonni a elle aussi parcouru le monde avec le Cirque du Soleil, mais pas exclusivement. Elle a performé deux fois avec le Cirque Éloize, dans Cirkopolis et Serge Fiori – Seul ensemble. D’abord formée en danse et en trapèze, elle se spécialise maintenant dans la discipline très exigeante de la roue Cyr.

*Photo par Benoît Z. Leroux.

Deux étudiants de l’ÉNC

Deux étudiants de l’École nationale de cirque de Montréal complètent le tableau. D’abord, Antino Pansa, originaire de la Guyane française, qui perfectionne depuis l’âge de 14 ans l’art circassien sous-utilisé du fil mou. Tel un don transmis par son père funambule, il s’adonne aussi à l’équilibre, le trampoline, la planche coréenne et le main à main.

L’autre étudiante de l’ÉNC est Leela Masuret, originaire de la Californie, spécialisée en tissu, mais dont la passion de jeunesse a été le trapèze volant. Elle compte aussi dans ses bagages l’exploration inédite de divers agrès aériens afin de projeter toujours plus loin sa discipline.

Le maître de cérémonie, Anthony Venisse, est lui-même un artiste de cirque. Spécialisé en trapèze ballant et en jeu clownesque, c’est lui qui depuis 2010 conçoit les très courues Minutes Complètement Cirque du festival Montréal Complètement Cirque, l’été venu. D’ici là, on peut voir le résultat de son travail de metteur en scène au cirque avec ces chauds et enlevants Coups de cœur dérobés à l’hiver jusqu’au 29 février à la TOHU. Les billets sont en vente par ici.

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