Coup de coeur francophone 2025 – Jour 10 | Klô Pelgag réussit son tour de magie avec Abracadabra au MTelus
Le mois de novembre est souvent maussade, mais certainement pas pour Klô Pelgag. Au cours des dix derniers jours, l’artiste a enchaîné les moments forts : deux Félix au Premier Gala de l’ADISQ – album alternatif de l’année pour Abracadabra et vidéo de l’année pour Le goût des mangues –, une prestation télévisée remarquée en tandem avec Ariane Moffatt au Gala de l’ADISQ, puis une apparition surprise au Café Campus pour un duo avec VioleTT Pi sur La clown est triste. Et ce n’était pas tout.
Samedi soir, alors que la tournée d’Abracadabra tire à sa fin, la 39e édition du festival Coup de cœur francophone offrait au public montréalais une ultime représentation du spectacle dans un MTelus plein à craquer.
Inventer des mondes et y semer la créativité.
On savait à quoi s’attendre, car la tournée Abracadabra tourne depuis un bout de temps : Klô Pelgag avait offert une soirée mémorable et éclatée en avril à l’Impérial Bell, puis une performance intime mais débordante d’énergie au MTelus en mai dernier.
D’ailleurs, à propos de son album Abracadabra, elle nous confiait en entrevue l’automne passé vouloir « prendre une formule convenue, la dire, l’agiter dans le monde, au cas où cela marche, que ça règle des problèmes ». Une déclaration qui illustre son credo : refuser la facilité pour explorer l’inattendu, et peut-être, par magie, créer de petits miracles.
Et c’est pour cela que, depuis son premier microalbum, en 2012, et son premier album, L’alchimie des monstres, en 2013, on ne se lasse pas de Klô Pelgag : son art possède une profondeur rarement égalée sur la scène musicale. Elle s’impose de plus en plus comme une voix essentielle de la musique québécoise. C’est notre Kate Bush locale, offrant une pop aux orchestrations riches, teintée de surréalisme et d’étrangeté assumée. C’est la Diane Dufresne de notre génération, cultivant une liberté créative où la théâtralité et la poésie se rencontrent. Chaque prestation de Klô Pelgag frappe autrement, qu’elle soit minimaliste ou à grand déploiement.
Hier, à l’image de sa tournée, elle a confirmé son statut et offert un spectacle solide, maîtrisé et a ajouté un peu de magie à novembre.
Klô Pelgag est entrée en scène du haut d’un escalier dans un éclairage rouge vif solonel. Contrairement à la tournée Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, riche en costumes et éléments scéniques extravagants, la mise en scène d’Abracadabra était sobre, mais ingénieuse : cinq des six musiciens évoluaient derrière des claviers montés sur des tables roulantes, créant un mouvement au fil des chansons, et permettaient de subtiles et intimes mises en scène entre les musiciens et musiciennes. Klô Pelgag, lampe de poche en main, jouait avec les ombres, éclairait ses musiciens ou des détails de la scène, ajoutant une dimension presque cinématographique au spectacle.
Musicalement, au cours de la soirée, on a assisté à des moments doux, à d’autres plus intenses — au point où certains se sont laissés aller à un petit mosh pit sympathique et bienveillant — ainsi qu’à des séquences plus électro, qui ont ajouté une touche dansante à l’ensemble.
Le spectacle a puisé dans toutes les époques : de Comme des rames du premier album, L’alchimie des monstres, à Samedi soir à la violence de L’étoile thoracique, en comptant bien sûr quelques pièces phares de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et la majorité de son dernier album, Abracadabra.
Au moment du rappel, on aurait volontiers repris le spectacle en boucle tant il était riche et parfaitement équilibré. Probablement à l’image de ses albums, que les milliers de fans présents au MTelus ont dû écouter maintes fois, du moins, si l’on en juge par le fait qu’une grande majorité connaissait les paroles de presque toutes les chansons.
Ce sera tout pour nous, Montréalais, de cette tournée. On attendra donc avec impatience ses nouveaux projets.
Alors que Klô Pelgag et ses musicien·nes quittaient définitivement la scène, Un musicien parmi tant d’autres d’Harmonium s’est fait entendre, et la salle entière a repris le refrain à l’unisson. Une sorte de retour à la case départ, à cette première partie de la soirée qui a rendu hommage à des légendes de la musique québécoise.
Fiat Lux – Le projet de René Lussier et Robbie Kuster
Avant que Klô Pelgag ne prenne possession du MTelus, la soirée s’est ouverte sur un clin d’œil à l’histoire musicale québécoise : des images du premier épisode d’une mini-série consacrée à Harmonium, groupe québécois légendaire de rock progressif dont les harmonies vocales et l’audace ont marqué des générations.
Dans cette même lancée de mettre en exergue la créativité et l’innovation musicale québécoise, Klô Pelgag a programmé, en première partie, le guitariste René Lussier, figure incontournable du jazz et de l’improvisation, et le batteur Robbie Kuster (notamment collaborateur de Patrick Watson) qui ont présenté leur projet Fiat Lux, paru en 2025.
L’œuvre hybride de Fiat Lux navigue entre rock expérimental et improvisation. Ludique, parfois abrasive, et en recherche évidente de création de sonorité originale, la performance, qui en était une de dialogue spontané entre les deux musiciens, a captivé un public attentif et donnait le ton à une soirée qui serait placée sous le signe de la créativité sans compromis.
Beau flash pour une première partie.
Photos en vrac
Fiat Lux (René Lussier et Robbie Kuster)
- Artiste(s)
- Klô Pelgag, René Lussier, Robbie Kuster
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- MTELUS
- Catégorie(s)
- Avant-garde, Pop, Québécois,
Événements à venir
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