Comment Debord

Coup de coeur francophone 2021 | Tomber en amour avec Comment Debord

Dans le cadre du Coup de coeur francophone, Comment Debord, avec Les Fils du Facteur en première partie, se sont livrés au public du Cabaret Lion d’Or le vendredi 12 novembre. Une soirée pleine d’ambiance, drôle, mais surtout groovy à souhait.

Avec son ambiance chaleureuse et conviviale qu’on lui connait, le Cabaret Lion d’Or accueille sept soirées pour le festival Coup de coeur francophone. Vendredi dernier, c’est en affichant complet qu’il accueillait Comment Debord ainsi que Les Fils du Facteur, venus de Suisse. Ces derniers ont lancé la soirée avec une série de morceaux, tous plus entrainants et amusants les uns que les autres, puisée dans leur ancien répertoire. Sacha à la guitare et Émilien à l’accordéon (et autres) ont ficelé à la perfection leur concert qui avait originellement été planifié il y a deux ans.

Pour ceux et celles à qui ça parle, Les Fils du Facteur c’est des tonalités style Ogres de Barback, l’énergie de La Rue Ketanou et l’humour des Wriggles. De la chanson française bien trempée et qui charme automatiquement son public. D’ailleurs c’est un jeu comique permanent entre les deux musiciens qui dialoguent à deux et avec la salle. Un show d’humour entrecoupé par des morceaux enjoués et entrainants. C’est un spectacle complet, dans lequel on passe des rires aux pleures en un instant, comme ils le précisent avec l’humour qu’il faut.

Un show complet peut-être, mais le Lion d’Or ne se sera certainement pas passé de la prestation de Comment Debord. Leur concert était tout simplement éblouissant. On se lance dans un compte rendu rempli d’admiration et d’enthousiasme.

Sans dire un mot, les sept de Comment Debord montent sur scène discrètement et captent immédiatement l’attention complète de la salle en se lançant dans un Ville fantombe groovy à mourir. La basse d’Étienne Dextraze-Monast participe sublimement à cette ambiance ultra funky qui semble vouloir exploser avant que la voix calme et bien rythmée de Rémi Gauvin ne vienne désamorcer le tout. L’équilibre est jouissif, le dosage est parfait. Tout au long du concert, le septuor cesse d’impressionner de cette manière un public complètement conquis.

Conquis et connaisseur, puisque dès la suite, sur Chalet, la salle complète chante à pleine voix les refrains du morceau. Les drums d’Olivier Cousineau et les percussions de Miles Dupire-Gagnon, invités pour l’occasion, accentuent le groove et le funk du concert. Puis soudainement, le tout plonge dans une sensualité délicieuse avec la guitare de Karolane Carbonneau qui introduit Mots d’Église; c’est d’un sexy déconcertant. Tout au long de la soirée, elle se distingue avec une série d’excellents solos placés ici et là.

En 1977, Claude Dubois sortait Mellow Reggae, le premier album reggae francophone. Il aura prouvé qu’on peut faire du bon reggae en français. Avec un morceau aux tonalités planantes et ensoleillées (ce qu’on veut d’un bon reggae finalement) le concert se poursuit en confirmant l’affirmation de Claude Dubois. Le synthé de Willis Pride et une nouvelle fois Étienne Dextraze-Monast à la basse entrainent tout le groupe vers un titre reggae épatant et inattendu. Très brièvement on pense aux Colocs. Le public, ravi, revient dans le jeu et accompagne Rémi Gauvin  en chantant avec lui sur Chandail Principal.

La soirée est vivante et tout le monde ne peut qu’en profiter. Le serveur du bar le dit avec un sourire qui déborde de son masque: « C’est tellement bon, J’suis tellement content d’être là! ». L’ « ultra funky » de début de concert est poussé à son maximum avec Bay window, dans laquelle Alex Guimond, tout en chantant, prend les rênes du concert. Retenons d’ailleurs sa voix magistrale en fin de concert, en duo avec celle de Willis Pride, qui rappelle The Great Gig in the Sky de Pink Floyd. Rien que ça.

Comment Debord conclut la soirée avec l’indémodable Je me trouve laide modifiée et rallongée, évidemment. Un solo déjanté du duo aux percussions s’y glisse, comme un dernier coup de fouet avant la fin de la course. Quel plaisir de voir danser Karolane, Rémi et Étienne, guitares et basses à la main. Le Lion d’Or rugit et l’ovation est autant méritée qu’inarrêtable. Le retour est logique. Comment Debord quitte le public avec l’envoutante Travailleur autonome, chanson d’une puissance mélancolique. C’est un concert fantastique qui s’achève.

Ça fait beaucoup, c’est vrai. Il y a énormément d’émotions, mais c’est ça qui est ça. L’album Comment Debord est excellent et ça ne peut qu’exploser en concert. À l’affiche de ce festival, Comment Debord est là où il doit être: c’est un véritable coup de coeur !

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