Dopethrone

Conan et Dopethrone aux Foufounes Électriques | Plus de trois heures de spectacle explosif!

En ce mardi soir, il n’était pas difficile de deviner où trouver les adeptes de métal et de bons riffs lourds à Montréal. Une programmation qui réunit le triptyque Conan, Dopethrone et Wilt aux Foufounes Électriques, revêt les allures d’un rendez-vous incontournable. Et des allures de retrouvailles pour Conan et Dopethrone qui avaient déjà foulé les mêmes planches en 2017 aux Katacombes.

Une ouverture en mélodie avec Wilt

La première partie, assurée par le groupe de black métal winnipégois Wilt, propose une bonne entrée en la matière ; avec une volonté de recherche mélodique, la voix perçante du chanteur Jordan Dorge se campe parfaitement dans l’ensemble. La salle n’est pas encore remplie, mais plusieurs curieux sont venus dès l’ouverture des portes pour prendre le pouls et découvrir ce groupe.

Wilt monte rapidement une ambiance texturée et sombre. Si, fidèle au métal atmosphérique, Wilt ne prend pas les accents violents et gras de Dopethrone et Conan, les musiciens proposent un ensemble bien construit, ficelé et agréable à suivre. Somme toute, une excellente manière d’ouvrir le bal pour les deux groupes retentissants qui suivent.

Délégation hochelaguienne officielle : Dopethrone entre en scène

C’est au tour de Dopethrone, représentant international du quartier Hochelaga, de prendre les micros. Et pas seulement les micros : la salle au grand complet.

* Le groupe de musique Dopethrone. Photo tirée de leur page Facebook.

Dès les premières notes, le son du groupe se distingue, reconnaissable entre tous. Une bonne dose de distorsions et de basses qui viennent chercher la foule jusque dans la poitrine, à la frontière entre doom, sludge et stonerslutch pour les intimes –, et des riffs qui collent à la peau.

Chaque chanson finit trop vite, et les premières notes du morceau suivant sont accueillies par les clameurs de la foule, enveloppée dans une bulle de basse aussi oppressante que satisfaisante. Aucun doute sur ce point : les spectateurs sont tous venus pour se remplir les oreilles et s’abîmer les tympans. On aimerait pouvoir secrètement monter le son, toujours plus. On se brasse devant la scène, le trash est lancé, l’air saturé, et l’on en redemande.

Pour le côté bon enfant, notons la présence de la mère du chanteur, qui s’est fait souhaiter un joyeux anniversaire par plusieurs dizaines de métalleux et de punks à l’invitation du chanteur : « Bonne fête maman ! ».

Dopethrone nous a également offert un mémorable Scum Fuck Blues, avec l’entêtante devise Smoke. Drink. Die., scandée par la foule comme un cri de ralliement. Un moment d’autant plus fort que les musiciens ont dédié cette chanson à une amie disparue la journée même.

Petite surprise à la fin du set, quand le groupe s’apprête à déposer ses instruments – avec un regard à la fois émerveillé et éberlué qui lui est propre, le chanteur Vincent Houde déclare avec joie qu’il reste du temps pour une dernière. C’est reparti pour un tour! Nul doute que la foule en aurait pris encore davantage: un Dopethrone dans toute sa splendeur.

Conan : trash, wall of death et cris de guerre

C’est au tour de Conan de monter sur scène. Après Wilt et Dopethrone, la salle est plus que prête à les accueillir comme il se doit.

* Le groupe de musique Conan. Photo tirée de leur page Web.

Ce groupe de doom iconique, originaire d’Angleterre, poursuit actuellement une tournée au Canada. De Montréal à Kelowna, en passant par Winnipeg et Saskatoon – c’est une virée très attendue par la scène métal, avec la sortie du dernier album de ConanEvidence of Immortality, chez Napalm Records. Le groupe sera sur la route avec Wilt pour l’ensemble de cette tournée.

Conan est, sans l’ombre d’un doute, un trio qui remplit l’espace sonore ; leurs amplis monstres, devenus une signature infaillible du groupe, propagent des vibrations intenses jusqu’au plus profond de la foule. Les voix complémentaires de Jon Davis et de Chris Fielding se fondent dans le magma musical. C’est lent, c’est pesant, c’est brutal. On reste volontiers hypnotisés et bercés par tant de bruit.

À l’avant-scène, la foule se laisse embarquer dans un trash comme on les aime : un tourbillon de bière, de sueur et de poings levés, ainsi que des semelles qui, par un prodige jusqu’ici inexpliqué, glissent et collent en même temps.

Conan nous aura même régalés avec l’instruction d’un wall of death pour couronner l’ensemble, à quelques minutes de la fin du spectacle. Une belle façon de clore cette soirée métal, aux seules et uniques Foufs de Montréal.

Dates de tournée de Conan et Wilt – « Doom Over Canada »

30 octobre – Toronto – Lee’s Palace
1er novembre – Winnipeg – Park Theater
2 novembre – Saskatoon – Black Cat
3 novembre – Calgary – Palomino
5 novembre – Kelowna – Jacknife Brewery

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