Come From Away

Come From Away à la Salle Wilfrid-Pelletier | Leur histoire est une épopée

Il ne manquait plus qu’une odeur d’érable à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts pour compléter la soirée typiquement canadienne partagée par la troupe de la comédie musicale Come from Away. Présentée pendant quelques jours à Montréal, la pièce, qui fait présentement le tour du monde, propose une histoire surprenante, originale et vraie. Le résultat: un spectacle idéaliste, un peu pré-mâché, mais néanmoins très agréable et plus que convaincant.


True patriot in all of us command

Come From Away est basé sur des faits réels. Alors que New York fut frappé par les attentats du 11 septembre 2001, 38 vols en direction de la ville ont été détournés, pour se rendre à Gander, à Terre-Neuve-et-Labrador. C’est 7000 voyageurs qui ont été accueillis dans la petite ville d’environ 10 000 habitants. Aujourd’hui, la pièce Come From Away se présente comme un hommage à ces Canadiens, à la solidarité et à l’ouverture.

Présentée d’abord en Ontario et à San Diego, la pièce a fait le tour du monde et s’est même produite à Broadway. Elle a été nommée pour 7 Tony Awards en 2017 et constitue la pièce canadienne ayant eu le plus de représentations à Broadway.

Durant Come From Away, nous avons la chance de découvrir plusieurs histoires, plusieurs réalités, plusieurs personnalités, que ce soit parmi les Terre-Neuviens ou les personnes réfugiées. Par exemple, nous avons pu découvrir, à travers la pièce, les histoires de Janice (nouvellement journaliste télé), de Kevin et Kevin (couple homosexuel), d’Ali (égyptien musulman) ou de Diane et Tom (qui ont développé une amitié dans l’avion).

Multipliant les clichés canadiens sans rentrer trop dans la caricature, Come From Away semble exposer une image idéalisée du Canada. Multiculturel, ouvert, drôle, généreux et tolérant, le Canada présenté dans la pièce semble être l’image qu’aime partager un bon nombre de Canadiens.

Les femmes, plus convaincantes

Un problème de son semble avoir retardé d’un peu plus de 5 minutes la pièce, ce qui n’aura pas empêché l’auditoire de la Salle Wilfrid-Pelletier de rire aux éclats lorsque différentes personnes dans la salle se sont mis consécutivement à tousser. De quoi donner une bonne ambiance, tout en faisant passer le temps.

En rentrant dans la salle, la foule pouvait déjà admirer le décor, qui peut se résumer en des très grands troncs d’érable se rendant jusqu’au plafond, des chaises (beaucoup de chaises!), des panneaux horizontaux dans le mur du fond et une plateforme tournante. Ce n’est qu’à partir du tiers de la pièce que la plateforme tournante et une ouverture dissimulée dans le mur du fond ont commencé à être utilisé. Il aurait semblé intéressant de mettre davantage à profit ces ressources et ce, dès le début de la pièce. Mais bon.

Dans ce décor sans trop d’artifices, la troupe (qui diffère de celle de Broadway) a su montrer une belle chimie sur scène. Les interprètes jouaient différents personnages, parfois à quelques secondes d’intervalle, mais le tout était hyper fluide, et n’a aucunement posé de problème de compréhension. Force est d’admettre que la qualité de la mise en scène et celle des interprètes ont permis ces douces transitions.

Les interprètes féminines ont brillé durant la soirée. Au niveau de l’interprétation, Julie Johnson (jouant la directrice de l’école primaire) et Julia Knitel (jouant Janice) qui ont le plus convaincu par leur rigueur et leur authenticité, rappelant respectivement Betty White et Greta Gerwig. Au niveau du chant, Marika Aubrey (pilote d’avion) et Danielle K. Thomas (mère d’un pompier de NY) ont proposé de très belles prestations résonnantes.

Au niveau de la danse, les quelques pas folkloriques au début et à la fin de la pièce sauront charmé. Or, il faut reconnaître que la pièce n’est pas un spectacle de danse, mais propose plutôt plusieurs chorégraphies assises. Ainsi, le rendu propose plus une pièce de théâtre ultra-rythmée que des performances de danse. Ceci est un choix décalé mais judicieux, étant donné le cadre scénaristique éclectique.

À force d’entrecroiser les différentes histoires et d’essayer de mettre une belle fin à chacune de ces histoires, l’histoire perd parfois de son rythme, à un point tel où il semble y avoir quatre scènes finales à la pièce. La présentation des musiciens en fin de spectacle s’est faite de manière astucieuse et simple, alors que ces musiciens, en périphérie durant toute la pièce, intègrent finalement l’espace pour se présenter au public.

Par ailleurs, une maîtrise de l’anglais est indispensable à la bonne compréhension de Come from Away. Jouant sur différents accents, différentes expressions et différentes références anglo-saxonnes, les dialogues rapides et empressés (mais bien articulés) empêcheraient quiconque ne maîtrise pas l’anglais de bien comprendre la pièce et ses nombreuses blagues.

Come From Away est jouée jusqu’au 1er décembre à la Place des Arts. Pour plus d’info, consultez le site de l’évènement.

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