Cigarettes After Sex au Centre Bell | Balade romantique

Cigarettes After Sex a débuté sa tournée américaine hier au Centre Bell à l’occasion de la sortie de leur troisième album, X’s. Un concert intimiste et sensible, bien qu’un peu simple.

Après avoir diffusé pendant plus d’une heure des visualizers sur les deux écrans qui encadrent la scène du Centre Bell, les membres de Cigarettes After Sex ont fait leur apparition un à un sous les applaudissements du public. Randall Miller (à la guitare et à la basse), Jacob Tomsky (à la batterie), et enfin Greg Gonzalez (à la voix) ont pris place.

Une recette gagnante

Un néon blanc trace le contour de la scène, l’ambiance est feutrée, l’éclairage simple. Dès les premières notes, le public est charmé. Le concert s’ouvre sur X’s, le premier morceau de l’album. La guitare est douce, la batterie timide et la voix de Gonzalez sensuelle. La recette gagnante prend effet et (presque) chaque chanson se termine sur une ovation. Comment ne pas résister au tempo lent et mélancolique si caractéristique du groupe? On peut leur reprocher un manque de diversité, mais force est de constater que le style fonctionne.

À la troisième chanson (Dark vacay), les lampes torches étaient dégainées et illuminaient le Centre Bell. La grandeur de la salle aurait pu retirer au côté intimiste, mais au contraire, ce n’était que plus fort. Oui, ça criait entre les chansons, mais pendant, il y avait une harmonie entre le groupe et le public.

Gonzalez au centre

Sur les dernières notes de Hideway, Greg Gonzalez fait quelques pas au devant de la scène, donnant l’occasion aux plus proches de croiser son regard. Tout au long du concert, il s’avance régulièrement à la fin des chansons sur le petit carré qui jouxte la scène principale. Le chanteur prend aussi le temps de remercier à plusieurs reprises « Montréal, the sweetest », en esquissant un petit sourire.

Malheureusement, les deux autres membres du groupe, Randall Miller et Jacob Tomsky, n’ont que très peu droit à la lumière. Ils ne prennent jamais la parole et la plupart du temps les projecteurs sont littéralement braqués sur Gonzalez. Petite pensée pour Jacob Tomsky, pour qui le concert doit parfois être un peu longuet. Il faut avouer que la batterie n’est pas l’instrument le plus exploité de leurs chansons.

Plusieurs morceaux tels que Tejano blue ou encore Baby blue movie étaient joués pour la première fois en concert et la performance était très réussie. Seul hic : le micro qui laissait entendre par moments quelques sifflements et crépitements (ce qui n’a toutefois semblé déranger personne).

Au fur et à mesure, l’ambiance est de plus en plus émotive : la voix suave de Gonzalez et les paroles d’un amour torturé y sont pour beaucoup. Sur Sweet, le chanteur se place sur le petit carré (le même que plus tôt), ajoutant à la complicité du concert. L’intensité arrive à son comble quand, juste avant le refrain, un couple situé quelques rangées devant se demande en mariage sous les applaudissements et les cris de la section 102. « It’s so sweet knowing that you love me. Though we don’t need to say it to each other. »

Répétition, répétition

En réalité, le concert est grandement inspiré de celui donné au MTelus il y a deux ans, tant pour la mise en scène que pour le choix des chansons. Après avoir joué des morceaux tirés de leur dernier album, le groupe a interprété Sunsetz, K. ou encore Apocalypse sous les cris du public. Et comme en 2022, les projecteurs ont illuminé la boule à facettes au dessus de la scène faisant du Centre Bell une immense salle disco pour Apocalypse. Malgré ces similitudes et la mise en scène minimaliste, le public semblait totalement conquis. Pourquoi chercher à se renouveler quand ça plaît?

Je reprends tout de même les mots d’Anthony Robitaille dans sa critique : « La soirée était douce et plutôt réussie, même si un petit élément de wow supplémentaire n’aurait pas été de refus ».

Le groupe performera ce soir à Toronto puis rejoindra les États-Unis où il poursuivra sa tournée jusqu’au 15 octobre, avant de s’envoler vers l’Europe pour ravir d’autres fans mélancoliques.