La soirée s’ouvre d’une façon rarement vue au théâtre. Sur scène, avant même la première réplique, la metteuse en scène Mélanie Demers reçoit le prix Molson de la présidente du Conseil des arts du Canada. Longue présentation, remerciements sentis, prise de photos… Une parenthèse solennelle, suspendue, où le public assiste à un moment d’histoire, sans trop savoir si cela fait partie du spectacle ou s’il faudra bientôt changer d’état d’esprit. Puis, quand la salle plonge dans le noir, une fanfare militaire se fait entendre. Personne n’apparaît encore sur scène. On se croirait au bord d’une parade, dans cette seconde étrange où les échos d’une troupe précède son apparition. L’amour ou rien commence comme ça : par un son avant un sens, par un pas avant une direction.