Branford Marsalis

Branford Marsalis au Palais Montcalm | Un bonheur contagieux!

À 64 ans, l’impressionnant Branford Marsalis est présentement en tournée avec deux formations : son « Jazz tour » avec son fameux quartet avec qui il envoûte les scènes internationales depuis 1986, et son « classical tour » avec le Branford Marsalis Chamber Project. Le jazzman, qui a remporté trois prix Grammys en plus de récolter une nomination aux Tony Awards pour son travail de compositeur à Broadway, était accompagné de son quartet jeudi soir au Palais Montcalm, nous donnant droit à une soirée mémorable.

C’est en nous souhaitant la bienvenue en français, dans un Palais Montcalm rempli à pleine capacité, que l’illustre saxophoniste est arrivé sur scène avec ses fidèles musiciens: « Nous sommes très content de jouer pour vous! » Il a poursuivi en anglais avec une blague sur sa première tempête de neige de l’année et la différence de degré qui nous séparent de sa Louisiane natale!

Depuis près de 40 ans, Marsalis partage sa joie d’être accompagné des mêmes excellents et fidèles musiciens : le pianiste Joey Calderazzo, le solide contrebassiste Eric Revis, ainsi que le batteur Justin Faulkner, puissant, coloré mais capable de retenue et de subtilité.

Les quatre musiciens qui surpassent l’art de jouer ensemble, nous offrent un cours condensé sur l’histoire du jazz et ses différents styles. Doté d’une technique, d’une sonorité et d’un langage parfaits pour chacun de ces styles, ils sont à proximité les uns des autres, on sent leur besoin de connexion. L’éclairage était chaud, sobre, laissant toute la place à la musique. Le son était très bon, quoi que de mon emplacement, la batterie de l’énergique Justin Faulkner masquait le piano et la contrebasse par moment, mais ce petit détail n’a pas empêché l’appréciation du concert.

Les deux premières pièces sont d’une fougue impressionnante, puis la composition de Calderazzo nous amène dans un univers différent avec le soprano et des sonorités « ECM » Il enchaine avec le classique des années 1920, There Ain’t No Sweet Man That’s Worth the Salt of My Tears. S’ensuit une ballade au ténor avec un long solo de contrebasse dénudé de piano avec seulement quelques cymbales pour accompagnement.

Pour terminer ce concert, ils osent presqu’un « free jazz » avec Branford au soprano, avec une introduction entrecoupée où ils se font des blagues! La salle s’esclaffe avec eux!

On a droit à des envolées et des solos endiablés. Le solo de piano s’est terminé avec une suite de « punch » en tutti complètement délirant, pour revenir au thème presque dénudé, suivi d’un crescendo jusqu’à l’apothéose! Toute la salle est debout!

Ils reviennent sur scène et enchainent comme rappel deux standards de Duke Ellington: Mood Indigo et It Don’t Mean A Thing.

Après plus d’une heure trente de prestation, les spectateurs enchantés en demandent encore! Le quatuor revient dans la joie avec une pièce rappelant la Nouvelle-Orléans et la fête est contagieuse!

Pour terminer la soirée, les amateurs de jazz étaient invités à découvrir de jeunes talents d’ici avec le groupe Parallaxe formé de la jeune chanteuse Enya Lemoine. Une magnifique initiative de Nicolas Houle, directeur de la programmation du Palais Montcalm!

Branford Marsalis et son quartet jazz seront de retour au Québec le mardi 1er juillet 2025 pour une prestation au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Billets par ici.

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