Born of Osiris

Born of Osiris à La Source de la Martinière | Fureur technique dans une salle surchauffée

Il y avait hier soir, le 27 juin 2025, une électricité palpable dans l’air de La Source de la Martinière; une effervescence qui dépassait la simple attente d’un concert de métal. Dès l’ouverture des portes, la salle était déjà pleine à craquer, un fait rare qui témoignait de la puissance d’attraction de l’affiche proposée. Ce n’était pas une soirée comme les autres. En discutant avec d’autres fans, le discours était toujours le même : « Ça fait des années que je ne suis pas sorti pour un spectacle, mais celui-ci, je ne pouvais pas le manquer. » Avec des attentes aussi élevées, la pression sur les épaules de Born of Osiris, The Browning et Convictions était immense. Ils n’ont pas seulement relevé le défi, ils l’ont pulvérisé!

Convictions

La tâche d’allumer la mèche revenait à Convictions, venu de l’Ohio. Bien que leur prestation fût limitée à une trentaine de minutes, chaque note a été jouée à intensité maximale. Dès les premières notes, le niveau d’énergie a été propulsé au maximum, transformant la salle, qui se réchauffait à vue d’œil, en un véritable chaudron d’émotions. Ils ont prouvé que, bien qu’ils étaient là pour réchauffer l’ambiance, ils possèdent sans l’ombre d’un doute le charisme et la puissance d’une tête d’affiche.

Le chanteur Michael Felker est une véritable force de la nature et amenait sur scène une énergie que le reste du groupe égalait avec une précision féroce. En arpentant la scène ou en s’installant sur son podium, il livrait chaque mot avec une conviction (sans mauvais jeu de mots) viscérale. Entre les chansons, Felker prenait le temps de créer un lien avec le public, partageant les histoires personnelles derrière leurs textes.

The Browning

The Browning a ensuite pris d’assaut la scène pour y déchaîner son chaos. Le contraste était saisissant : un son monolithique et colossal émanant d’une installation scénique d’une simplicité épatante. Un seul guitariste, un batteur avec l’un des plus petits kits que je n’aie jamais vus, et un chanteur, le tout habillé d’une avalanche de pistes électroniques. Pendant une heure, ils ont offert une décharge d’énergie ininterrompue. La salle, transformée tranquillement en sauna, témoignait de leur impact. L’humidité était si intense qu’on la sentait perler sur les murs et rendre le plancher glissant.

Seul petit bémol dans cette performance survoltée : la dimension EDM de leur son semblait parfois un peu étouffée dans le mixage, les samples et les synthés se perdaient occasionnellement dans le mur de son. Ce n’était cependant qu’un détail mineur face à la musicalité et l’énergie brute du groupe. Le public, déchaîné, a hurlé sur des classiques comme Bloodlust et Carnage, avant de s’unir dans un moment de pure folie sur leur reprise surprenante et géniale de Blue (Da Ba Dee), laissant toute la salle avec un sourire aux lèvres.

Born of Osiris

Puis, le moment tant attendu. Les lumières se sont éteintes. Un silence d’une fraction de seconde, suivi d’un barrage assourdissant de stroboscopes et d’un assaut sonore qui coupait le souffle : Born of Osiris était là. Ce qui a suivi fut une heure de metalcore progressif d’une brutalité, d’une puissance et d’une précision chirurgicale. Le groupe opérait comme une machine sans faille, un tourbillon de technicité qui ne ralentira pas de la soirée. Le chanteur Ronnie Canizaro n’a cessé de communiquer avec la foule, se nourrissant visiblement de l’énergie démentielle qui lui était renvoyée.

La sélection des pièces était parfaite et représentait un véritable voyage à travers leur discographie. Ils ont offert un aperçu de l’avenir avec trois nouveaux extraits de leur album Through Shadows qui paraîtra le 11 juillet prochain, tout en rendant hommage à leur passé avec des classiques indémodables comme Bow Down et la pièce de clôture épique Machine. Il faut souligner que le départ récent du guitariste de longue date Lee McKinney est passé complètement inaperçu. Son remplaçant pour la tournée, Scott Carstairs (de Fallujah), a livré les riffs complexes avec une aisance et une solidité technique irréprochables, honorant les parties originales tout en y injectant sa propre saveur. La qualité sonore, souvent un défi à La Source, était ce soir-là d’une clarté parfaite. Chaque riff complexe, chaque cri guttural, chaque nappe de synthétiseur était distincte et percutante.

En sortant de La Source de la Martinière, les oreilles bourdonnantes et le corps imprégné de la sueur collective, le sentiment était unanime : les attentes n’avaient pas qu’été comblées, elles avaient été anéanties. Ce fut une soirée d’énergie pure et implacable, qui a rappelé à tous les présents pourquoi la musique live, dans sa fureur et sa gloire, demeure une expérience absolument irremplaçable.

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