Bolduc tout croche au Verre Bouteille | Comme dans son salon

Mercredi dernier, le 30 avril 2025, Bolduc tout croche lançait son cinquième album, Fracture, au Verre Bouteille. Salle comble, déjà, preuve que le public l’attendait de pied ferme. Humble comme à l’habitude, il ne s’en fait pas avec ça et nous accueille dans son univers tel un Fred Pellerin du Shlag, baigné dans le country depuis tout jeune.

Simon Bolduc lui-même n’avait pas de l’air de s’attendre à lancer un nouvel album. Trois ans pile après Construire une table pour y mettre notre poing ensemble, le musicien était plus ou moins passé à d’autres choses mentalement, mais un accident de skate (et une Fracture, tout s’explique) l’aura replongé dans la composition. L’album traite de ça et d’autres choses, de santé mentale beaucoup, et c’est ce qu’on se fera raconter tout le long du spectacle.

Jaser, c’est vraiment la grande force du Victoriavillois. Il nous parle avec humour et bonhomie de ladite fracture, du pic de guitare à 40 piasses mentionné sur l’album, de ce et qui il est, de balle molle encore et toujours, mais aussi de sa relation avec ses « vieux chums » Navet Confit et Éric Goulet, les coréalisateurs de l’opus qu’on verra également tous deux sur scène au cours de la soirée. Si dans le cas de Navet, la surprise n’est pas grande, rapport que pas mal de chansons sonnent relativement comme son œuvre à lui alors qu’il n’en est pas à sa première collaboration avec l’artiste, celle de Goulet au rappel offre un très beau moment de musique.

Et ce ne sera pas le seul beau moment de musique de la soirée d’ailleurs. Bolduc tout croche, le band, est rodé depuis plusieurs années déjà : Andrea Mercier à la basse (auparavant contrebasse même), Marc-Antoine Sévégny aux percussions et David Marchand à la guitare et au pedal steel. L’ensemble se révèle parfaitement cohérent et malléable, avec au passage l’ajout d’un claviériste pour la soirée.

Dans ses moments les plus rock, le groupe ajuste bien son énergie sans devenir inutilement criard, alors que dans ses moments les plus folk et touchants, comme Simon Bolduc en produit si bien depuis ses débuts (on se souviendra du magnifique Grande Santé!), on sent une complicité et une délicatesse entre les musiciens sur scène. Tous s’écoutent, s’ajustent et se mettent en valeur l’un l’autre quand il faut.

Si le reste de la tournée se passe aussi bien, les festivaliers et spectateurs peuvent s’attendre à un très beau moment cet été.