Bluesfest d’Ottawa 2024 – Jour 8 | Soirée butinage avec Bahamas, Bombino, Tyler Childers et plus

Le Bluesfest d’Ottawa jouit d’une configuration de site plutôt enviable qui fait en sorte que parfois, tout le monde converge vers la scène principale pour un artiste d’envergure, mais qu’il est aussi possible de butiner allègrement d’un spectacle à l’autre pour tenter sa chance à gauche, faire une découverte à droite, et tripper en masse ailleurs. C’est ce qu’on a fait en ce vendredi soir sous le signe du country mais pas que.

Tyler Childers était la tête d’affiche en cette soirée chaude et humide. À voir la quantité de festivaliers en chapeau et bottes de cowboys qui affluaient sur le site, on se doutait que ça allait prendre un virage country. Au final, on a découvert un artiste plutôt porté sur le folk, le bluegrass et l’Americana, qui échappe aux artifices associés au new country et à sa tendance pop racoleuse.

Sans nécessairement que ce soit un coup de coeur du festival, disons que nos appréhensions ont été apaisées pour les quatre ou cinq chansons auxquelles nous avons pu assister.

Mais en même temps que Tyler Childers sur la scène principale se produisait aussi Bahamas, du côté de la scène River. Le projet soft rock du Canadien d’origine finlandaise Afie Jurvanen nous semblait être une meilleure fin de soirée estivale, avec ses airs légers, ses mélodies enjôleuses et ses petites touches de soul, de rock’n’roll et de folk.

Il faut dire que Jurvanen est particulièrement bien entouré avec l’excellente Christine Bougie à la guitare Telecaster, le batteur Don Kerr et la sublime voix de Felicity Williams à ses côtés.

Avec des titres comme All the Time, Way With Words, Show Me Naomi et Gone Girl Gone, le charmant tour de chant a fait son effet.

Mais le vrai party, c’est sous le toit de la scène Sirius XM que ça se passait, vers 20h30. Bombino et sa bande étaient de retour deux ans après leur dernière prestation au même lieu, et on dirait que le mot s’était passé! Il y avait de l’affluence sous le chapiteau métallique, et l’ambiance a levé en peu de temps!

Guitariste virtuose du désert, Bombino est décrit comme le «Sultan du Shred», et son blues du désert ne laisse personne indifférent. Une autre performance fort convaincante!

Bombino sera d’ailleurs à l’oeuvre au Festival d’été de Québec ce soir (samedi) et au Festival International Nuits d’Afrique en concert extérieur gratuit mardi soir. Détails ici.

La soirée de vendredi était également l’occasion d’enfin découvrir en live le phénomène Talk, dont on entend tant parler (*mauvais jeu de mots volontaire, ici*).

Pour son retour au bercail, le charismatique ottavien Nicholas Durocher a mis la foule dans sa petite poche arrière avant même de mettre les pieds sur scène en diffusant des images de jeux historiques des Sénateurs d’Ottawa, avant de se pointer sur les planches, jersey des Sens sur le dos… en compagnie de la mascotte de l’équipe, Spartacat!

Il n’en fallait pas plus pour que le public, qui était majoritaiement là pour voir Tyler Childers plus tard, embarque!

Avec sa voix pleine d’assurance, son aisance sur scène et ses airs pop rock assumés, Talk sait comment faire participer une foule de festival. Ses succès A Little Bit Happy, Afraid of the Dark et Run Away to Mars ont visiblement circulé en ligne, puisque le public semblait les connaître par coeur. Et bon… il s’est aussi aventuré dans une reprise d’une chanson de Radiohead… mais hélas, ce fût Creep!

Et au rayon des découvertes, l’horaire du Bluesfest et la facilité qu’on a à se promener d’une scène à l’autre nous ont permis d’aller découvrir brièvement des projets comme la charmante (mais timide) auteure-compositrice-interprète folk locale Oddeline, le duo summersets, formé du sous-estimé Kalle Mattson et d’Andrew Sowka, ainsi que d’aller voir quelques minutes du spectacle d’un vénérable vétéran du blues américain, Jerry Portnoy, qui a tourné avec Muddy Waters et Eric Clapton.

Ce genre de buffet multigenres est toujours appréciable lorsqu’on investit une soirée dans un festival!

Par contre, d’autres soirs, il vaut mieux s’en tenir au spectacle principal, comme ce sera le cas samedi soir, puisque The Tea Party mettra la table pour le plat de résistance sur la grande scène… Motley Crue. Ouaip. Ottawa aura droit à la visite du célèbre groupe hard rock des années 1980 vingt-quatre heures avant qu’ils ne concluent le Festival d’été de Québec dimanche.

Si on se fie aux critiques de la présente tournée, ça promet d’être… quelque chose comme un accident de char!

À suivre!