
BLEUBLEU 2025 – Jour 1 | Après la pluie, le bon temps
« On aurait dû mettre un chapelet sur la corde à linge hier soir », ai-je pensé en constatant le déluge qui s’abattait sur Saint-Benjamin en ce vendredi matin 20 juin, pré-route vers l’édition 2025 du festival gaspésien Bleubleu.
« J’suis tellement vieux », me suis-je aussi dit, comprenant l’âge que ça me donnait de connaître la référence de mettre un chapelet sur la corde à linge pour éloigner la pluie du lendemain. « Mais ça va passer, on a quand même 8 heures de char à faire. » me rassurais-je, avant de sauter dans la voiture.
Eh bien 7 heures 59 minutes de char plus tard, laissez-moi vous dire que ça n’avait pas passé pantoute. Des Etchemins au Bas-du-Fleuve et à la Matapédia se sera abattue une pluie diluvienne qui nous aura fait rouler le tiers du trajet sur les 4 flashers, les yeux plissés, les mains serrées sur le volant à essayer de voir si je m’enlignais pas vers un ravin et une mort certaine.
« Ce serait plate pareil de mourir avant d’avoir vu Edith Butler en show » réfléchis-je à un moment donné.
Faut croire que les Dieux du Rock ont entendu mes lamentations, parce qu’à la seconde où on a dépassé la pancarte « Bienvenue à Carleton-sur-Mer » a jailli de nulle part un soleil qu’on croyait perdu à tout jamais, stoppant d’un coup sec la pluie de son arrivée.
Oui, ça a quand même fait que les installations prévues pour la première soirée du festival en avait pris un coup et que les performances principales allaient devoir se tenir à l’aréna du village plutôt que sur son bucolique quai, mais ça a permis au traditionnel souper moules-frites qui ouvrent les festivités d’avoir lieu, et ça mis tout le monde dans un mood des plus festifs.
Pour preuve, le PARTY que furent les shows d’Ariane Roy et P’tit Béliveau :
Ariane Roy
Coup d’envoi officiel du BleuBleu cette année, Arianne Roy largue en pleine gueule du public l’art-pop haute en synthés et en affront qui fait de son dernier album, Dogue, une si vivifiante écoute.
On n’est pas les premiers à parler du fait que l’artiste semble plus confiante et décomplexée que jamais ces temps-ci, mais ce qu’il faut voir en spectacle pour comprendre, c’est qu’elle inspire ce même laisser-aller chez son public et finit par mettre les gens tellement à l’aise qu’à un moment, tout le monde dans l’aréna de Carleton dansait, visiblement sans se soucier d’un potentiel regard moqueur d’autrui. Même le vieux gars avec des références de chapelet que je suis s’est surpris à se permettre une couple de steppettes!
Puis une fois que qu’elle nous tient dans sa main, Arianne ne nous lâche plus. On obéit à ses commandes comme un chien à son maître, dansant encore plus quand elle nous dit de le faire, s’asseyant au sol quand elle nous l’ordonne, nous relevant à son signal.
Parlant de chien, elle s’affuble d’un assez fucking terrifiant masque de canidé blanc à poil mi-long à un moment du spectacle, récoltant les cris (de joie pour certains, de terreur pour d’autres) de la foule au passage. Je sais pas ce que ça a réveillé en moi de voir un genre de chien-femme en super belle robe danser de manière sulfureuse, mais j’ai pas envie de le découvrir.
Ce que j’ai aimé, par contre, c’est les solos de guitares que s’échangeaient en harmonie Ariane et son guitariste, se regardant tantôt intensément yeux dans les yeux, tantôt se collant dos à dos comme une version indie cool de Zacky Vengeance et Synyster Gates.
Le tout s’est terminé sur Fille à porter (minus Lou-Adriane), au grand bonheur du bien du monde mais surtout du duo père-fille totalement adorable qui, juste devant nous, a hurlé chaque refrain avec à chaque fois, une énergie redoublée. La relève est assurée!
P’tit Belliveau
« Allez-vous chanter avec moi? Si vous chantez pas avec moi, on arrête ça drette là, ce show-là. Si vous chantez pas avec moi, j’enlève toutes mes tounes de sur Spotify pis je quitte l’industrie de la musique direct. Fuck it. Fuck you Carleton. Carleton-sur-Mer, plus comme Carleton-sur-PIPI. PIPI-sur-CACA. Fuck you. »
Et c’est avec ce rant et cette escalade de violence complètement injustifiée que P’tit Belliveau a gagné mon coeur.
Pas que je ne l’aimais pas avant, mais j’ignorais à quel point l’artiste était drôle pour vrai, et non juste drôle genre « il a un mullet et ses pochettes d’albums c’est des pastiches d’autres genres » comme je le pensais auparavant. J’ignorais aussi à quel point il était un musicien versatile, passant d’un très convainquant jeu de banjo à un breakdown nu-metal sur une Ibanez 7 cordes à une performance, puis de à la batterie à un touchant moment seul sur scène le temps de L’église de St. Bernard.
Et c’est sans parler ses excursions dans d’autres répertoires que le sien. Nommément un cover de How You Remind Me et un autre de Chop Suey! et encore un de L’arbre est dans ses feuilles.
Aussi, P’tit Belliveau est donc ben musclé??
Je sais pas ce que ça a réveillé en moi de voir un genre de moustachu en kilt acadien au torse nu et découpé, mais j’ai pas envie de le découvrir. Parce que oui, tout son band portait un combo chemise blanche + long kilt bleu. Et oui, P’tit Belliveau est revenu sur le stage en chest pour son rappel.
High Klassified
On aura manqué une bonne partie de la performance de Kris the $pirit qui se tenait à la Scène de la plage, pour cause de fallait se rendre à la plage depuis l’aréna et aussi fallait se remettre du body à Béliveau, mais on aura par contre pu voir la prestation de High Klassified qui jouait juste après.
La foule présente est assez humble (notre guess est que la météo a probablement convaincu des gens de ne pas faire la route vendredi et de venir uniquement samedi, ou alors les gens qui ont fait la route dans ses conditions sont fatigués à minuit et préfèrent dormir que danser) mais très heureuse d’être là.
Devant elle, le roi de Laval a offert un DJ set mélangeant ses compositions, dont certaines de son plus récent album Ravaru (Laval, en japonais), et des hits bien connus.
Un peu trop connus, si vous me demandez mon avis. Ce que j’imagine que vous faites si vous vous êtes rendus jusqu’icitte dans le texte. Pas que ce soit mal en soi, je sais que c’est toujours le fun d’entendre des tubes radiophoniques et à me fier aux réactions de la foule quand les voix de Sheck Wes ou Kanye West se faisaient entendre dans les speakers, c’est ce qui était attendu de High Klass, mais on dirait que tant qu’à avoir un érudit musical derrière la console, j’aurais aimé qu’il me propose des pièces peut-être moins évidentes.
Faut aussi dire que l’artiste lui-même avait pas l’air de CAPOTER d’être là, lançant un « Yo vous êtes les meilleurs danseurs du Québec pour vrai » sur à peu près le même ton qu’il avait lancé « C’est le plus beau jour de ma vie » devant à peu près personne à Santa Teresa il y a quelques années.
Mais est-ce qu’on a dansé sur Mo Bamba pareil? Ben oui. Comme les meilleurs danseurs du Québec, à part de ça.
- Artiste(s)
- Ariane Roy, High Klassified, P'tit Belliveau
- Ville(s)
- Carleton-sur-mer
- Catégorie(s)
- Canadien, Folklorique, Francophone, Indie, Indie Rock,
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