Ballet de l'Opéra de Perm

Ballet de l’opéra de Perm à Montréal | Grandiose Lac des Cygnes

Jusqu’à ce dimanche 26 février, le ballet du Lac des Cygnes est présenté à la Place des Arts par le ballet de l’Opéra National de Perm, le grand invité de l’année aux Grands Ballets Canadiens. La générale de mardi soir a permis aux Grands Ballets d’inviter une poignée de chanceux pour découvrir en avant-première l’un des plus grands classiques du répertoire. Sors-tu.ca y était…


Ce célèbre ballet chorégraphié par Marius Petipa et Lev Ivanov sur la musique de P.I. Tchaikovski et d’après un livret de Vladimir Beguchev fut créé en 1876 mais c’est véritablement en 1895 avec le chorégraphe français qu’il prit son essor. Inspiré d’une légende allemande, il raconte l’histoire d’amour dramatique entre Siegfried, un jeune prince qui doit se marier et Odette, une jeune femme sous l’emprise d’un terrible maléfice lancé par le sorcier Rothbart et qui la condamne à se changer en cygne le jour tandis qu’elle reprend sa forme humaine la nuit. Le lendemain, lors du bal où Siegfried est censé choisir une épouse, Rothbart amène sa fille, Odile (le cygne noir) qui est le sosie d’Odette, trompant le prince qui lui déclare son amour. C’est alors que la véritable Odette apparaît, désespérée et que le prince se rend compte de son erreur les menant vers une fin tragique.

Photo par Jeanne Hourez.

Photo par Jeanne Hourez.

Ce qui fascine avant tout dans ce ballet, ce sont les contrastes qui s’opposent d’un bout à l’autre et l’extrême pureté de la chorégraphie. Tantôt apparaissent les invités de la cour dans des costumes chatoyants et extrêmement colorés, tantôt surgissent les cygnes, en tutus blancs épurés et coordonnés. La musique de Tchaikovski n’échappe pas non plus à cette règle des contrastes et l’instrumentation varie selon les tableaux que la chorégraphe représente. Le ballet de l’Opéra de Perm ne déloge pas à la tradition d’offrir une version extrêmement fidèle et précise : les danseurs, tous issus de l’école du ballet de Perm, ont l’habitude de danser ensemble et ont ce ballet à leur répertoire depuis 2005 (cela fait trois ans qu’ils le dansent avec les distributions actuelles). La précision des mouvements est impressionnante. Le Lac est également réputé pour la difficulté du corps de ballet à être ensemble (les cygnes sont nombreux et se doivent d’être très coordonnés) mais là encore, cela ne semble pas être un problème pour la compagnie.

Il est intéressant de remarquer quelques différences dans la technique par rapport à l’école française par exemple (l’Opéra de Paris donne Le Lac règulièrement dans des distributions différentes) et notamment chez les garçons. Mais une chose est sure, il y a un très grand souci de la qualité chez les danseurs et les maîtres de ballet. Parmi les aspects les plus frappants, on notera la définition des dessins dans les placements, la simultanéité des danseurs qui ont appris à se regarder et s’écouter et les grandes qualités de chacun : on voit une unité dans les corps et dans la technique. Il y a ce quelque chose d’indéfinissable qui appartient à la Russie et qui ne peut être retranscrit avec autant de justesse seulement par une compagnie russe.

Les décors et costumes témoignent de la richesse culturelle de la Russie qui conserve son patrimoine artistique : toujours grandiose, mais jamais vulgaire, éclatants et rendant justice à la grandeur du savoir russe. Habitués à danser sur une scène un peu plus grande chez eux, les danseurs peuvent paraître nombreux sur scène mais ils savent néanmoins tout à fait gérer l’espace dont ils disposent. La soliste principale de la soirée fut extrêmement vivante dans les rôles d’Odette et Odile, apportant une touche séductrice chez le cygne noir et beaucoup de douceur chez le cygne blanc. On sent déjà beaucoup de métier et de maturité chez ces jeunes danseurs qui portent dignement la tradition de l’excellence russe… au bout de leurs chaussons.

Le ballet de l’Opéra de Perm se produira dans six représentations d’ici dimanche.

Vos commentaires