Ariane Roy

Ariane Roy au Zaricot | Pas de rodage, pas de niaisage

Elle en n’en était qu’à son deuxième spectacle de son actuelle tournée samedi dernier,  le 12 avril 2025, au lendemain d’une soirée à Val-Morin, mais on aurait pu la croire déjà à ses derniers spectacles tant l’aplomb était au rendez-vous. Pas de rodage, pas de naisage : Ariane Roy arrive prête à tout pour son tout nouveau spectacle, consacré à l’album Dogue, paru il y a à peine un mois.

Sans première partie, l’artiste de Québec se pointe directement sur scène, se faufilant entre une orgie de synthés, installés ça et là sur la scène du Zaricot, qui affiche salle comble pour l’occasion d’ailleurs. La place centrale lui revient, et elle l’occupera comme pas une tout au long de la soirée, aux côtés de son acolyte de toujours Dominique Plante, lui qui ressort à peine d’une participation aux Francouvertes avec son projet Minou.

Ariane attaque dès le départ, mordante autant que nécessaire. Les deux pièces introductives de son album servent ici aussi de point de départ : l’éponyme Dogue donne le ton, Âmes sœurs l’énergie. Le public en connaît déjà les paroles et l’enchaînement avec Quand je serai grande, tirée de medium plaisir, premier album de l’autrice-compositrice-interprète, et Si je rampe, single paru l’an dernier à propos des inégalités de genres et de douleurs menstruelles, ne fait qu’énergiser encore plus le public maskoutain.

L’énergie se maintient l’espace de quelques chansons, mais on perd éventuellement un peu l’excitation. Bien qu’introduites avec des anecdotes personnelles senties et vulnérables, quelques chansons tombent un peu plus à plat en milieu de set, plus émotives et contemplatives. Je pense ici notamment Une cigarette sur le balcon, malgré le très beau texte qui parle de la relation de la chanteuse avec sa mère, la douce intensité de la performance et les synthés Ocarina of Time-esque (spécifiquement sur la trame-sonore du Forest Temple #geek). Un léger rebrassage de cartes serait peut-être le bienvenu à ce niveau, bien que ce soit ma seule critique négative de la soirée.

L’énergie revient avec Agneau, et va culminer quelques instants plus tard avec la bien techno Tous mes hommages. L’éclairagiste s’y gâtera particulièrement, lui qui aura presque volé la vedette aux musiciens sur scène avec un travail dynamique de très grande qualité.

Le public, s’il n’était pas encore tout à fait familier avec le nouveau matériel d’Ariane Roy, pourra recommencer à chanter dans les chansons qui suivront, notamment sur les déjà classiques de la chanson québécoise Ce n’est pas de la chance et Fille à porter.

Force est d’admettre que c’est réellement sur scène que la musique de l’artiste trouve son essence, avec un travail vocal impeccable et une énergie communicative sans pareil. On imagine la joie de la chanteuse de retrouver son propre matériel, après presque deux ans de tournée avec ses amis Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy. Dans tous les cas, nous l’avions, nous, cette joie. Tous nos hommages.

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