Allah-Las au Théâtre Beanfield | Un concert plate
Le dernier album Zuma 85 de la formation Allah-Las est intéressant : ses arrangements inventifs montrent du potentiel. Est-ce qu’on retrouve cet intérêt sur scène? Divulgâcheur : non, absolument pas. Le groupe a enchaîné des titres uniformes, pour un concert qui brille par sa platitude.
Allah-Las est originaire de Californie et est composé de Miles Michaud (guitare, chant), Pedrum Siadatian (guitare, basse, chant), Spencer Dunham (basse, guitare, chant) et Matthew Correia (batterie, chant). Ils sont accompagnés au clavier par Frank Maston, celui qui ouvrira la soirée en solo.
Le théâtre Beanfield est plein et une bonne partie du public est particulièrement heureuse de retrouver ses titres favoris. Une autre partie s’ennuie et quitte le plancher bien avant la fin.
Le groupe livre une musique aux accents pop-rock légèrement teintée de psychédélisme des années 60. Quoique ce soir, le LSD a dû être remplacé par une dose de CBD particulièrement diluée, voir de Coke light. On retrouve des influences des Byrds du début, un peu de XTC et parfois même quelque chose de The La’s.
Cependant, les arrangements sur scène restent simples et les tempos se ressemblent, ce qui donne au tout une uniformité redondante, sans rien qui accroche ou qui sorte du lot. Et si tout le monde chante sur scène, chacun son tour, il n’y en a aucun qui se démarque particulièrement. On reste dans une moyenne sans éclat. Avec ce style de musique, on se serait attendu à de beaux chœurs collectifs. Il y en a un peu, mais dès que les harmonies se compliquent légèrement, c’est loin d’être maîtrisé.
Pour la guitare solo de Siadatian, même si je ne cours pas particulièrement après la virtuosité, ça aurait été toutefois agréable de l’entendre sortir de ses motifs basiques, trop souvent entendus, et de le voir explorer d’autres territoires. Il disposait d’une grande marge de manœuvre avant de sombrer dans les excès d’un Jerry Garcia. En plus, il y a cette couche d’effet flanger très caricaturale qui noie tout espoir de subtilité sonore.
Dans leur morne répertoire, il y a tout de même un morceau qui tranche avec un rythme plus lent et une excursion dans le ternaire et qui apparaît comme une rupture de rythme, voire la transgression de la soirée! Pas de chance, une bonne partie du titre est parasitée par un larsen…
Autant leur dernier album Zuma 85 est intéressant, autant Allah-Las déçoit de bout en bout sur scène, que ce soit par des arrangements sans saveur ou par une technique quelconque. La magie du studio leur permet de livrer une musique qu’ils n’arrivent pas à transposer sur scène.
« Votre appel est important pour nous, un agent vous répondra sous peu. »
C’est la sensation que j’ai eue lors de la première partie, une insupportable musique d’ascenseur pour faire patienter lors d’un appel chez votre fournisseur d’internet.
Maston ouvre la soirée seul au clavier. Ce soir, c’est un Casio moyen de gamme des années 80. Il en expose les diverses fonctionnalités, de la boîte à rythmes à l’arpégiateur en passant par l’arrangeur automatique, sans virtuosité particulière. Le résultat s’en fait ressentir, c’est simple et terne. Il y a bien quelques lalalas qui constitueront la plus grande marque d’originalité de ses titres.
- Artiste(s)
- Allah-Las
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Beanfield (anciennement Théâtre Corona)
- Catégorie(s)
- Indie Rock, Pop, Psychedelique,
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