Alicia Moffet à l’Impérial | Quand la scène est l’endroit où tout fait du sens
Hier soir, l’Impérial a vibré sous l’énergie d’une Alicia Moffet entièrement assumée, lumineuse et instinctive, livrant un spectacle où la sincérité prenait toute la place. Une soirée qui, dès les premières notes, installait ce quelque chose de familier et d’inattendu à la fois, cette impression d’entrer dans son univers, sans filtre, sans faux-semblant, comme si, sur scène, l’artiste redevenait elle-même.
Sur scène, rien de repris ou de coupé au montage. Rien d’artificiel. Alicia Moffet était simplement Alicia Moffet : authentique, et connectée à chaque note de sa musique. Les chansons de No, I’m Not Crying, son album lancé en mai dernier, se sont enchaînées comme un récit qu’elle portait encore au creux des mains. Elles y étaient, les vulnérables, les entraînantes et les brûlantes. À celles-ci se mêlaient des titres des albums précédents, rappelant le chemin parcouru, celui qui l’a amenée exactement là où elle semble à sa place.
Deux « invitées » importantes l’accompagnaient dans cette traversée émotionnelle. Dominique Way, d’abord, en première partie, complice créative avec qui elle a créé quelques titres du nouvel album. Puis, l’infiniment précieuse Billie, sa fille, la rejoignant sur scène pour partager un moment inoubliable. Petite silhouette immobile, concentrée, cherchant la justesse comme si le monde s’était arrêté pour écouter. Un moment qui restera gravé en elle toujours.
Le public, lui, a traversé des élans et des apaisements au rythme d’un spectacle pensé comme une montagnes russe soigneusement conçue. Rythmes soutenus explosifs, rires et danses spontanés, puis ces chansons qui grattent l’âme et un peu dans la gorge. À certains moments, la salle entière balançait les mains au-dessus des têtes, de gauche à droite, comme un seul corps vibrant sous les lumières blanches, rouges ou mauves qui ponctuaient certaines montées d’intensité.
Au centre de la scène trônait deux marches. Parfois perchoir, parfois refuge. Alicia y grimpait, s’y asseyait, jouait avec la hauteur comme on joue avec une émotion qui change de forme. Rien d’imposé, tout d’instinctif. Elle bougeait parce que la musique l’envahissait, dansait derrière son micro ou parcourait la scène d’un bout à l’autre, portée par une énergie propre à elle. Cheveux très longs, bottes hautes et camisole noire, jupe courte bleue à volants : une silhouette forte, et pourtant vulnérable.
Une reprise de Miley Cyrus est venue confirmer ce que la foule savait déjà : la voix de l’artiste est tout simplement magnifique. Large, souple, puissante quand il faut, fragile quand l’émotion le demande. À ses côtés se trouvent des musiciens qui soutenaient l’ensemble avec justesse, sans tenter de voler la lumière. Entre deux chansons, impossible d’ignorer la réaction du public : cris, applaudissements assumés, paroles chantées en chœur. Alicia Moffet n’a plus seulement des fans. Elle a des adeptes qui la suivent, la portent et la connaissent par cœur.
Et ça devient évident : la scène lui va mieux que ces rôles télévisuels où elle semble dénaturée, captive, où elle apparait souvent maladroite, presque futile. Ici, elle explose. Elle devient. Sa présence est démente, son interprétation, sans faille. C’est là qu’elle brille, là qu’elle doit tout concentrer.
À l’Impérial, hier, Alicia Moffet n’a pas seulement donné un spectacle : elle a montré exactement qui elle est. Et elle est admirable.
Photos en vrac
- Artiste(s)
- Alicia Moffet
- Ville(s)
- Québec
- Salle(s)
- Impérial Bell
- Catégorie(s)
- Pop, Québécois,




















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