Samito

Entrevue avec Samito | L’année d’éclosion

Samito Matsinhe, à qui on a récemment décerné le titre de Révélation de l’année Radio-Canada ainsi que le Prix SOCAN lors de la Bourse RIDEAU, sortira son premier album le 13 mai prochain. D’ici là, l’artiste sera en spectacle au CNA d’Ottawa ce soir (jeudi 25 février), à l’Impérial Bell de Québec demain (en première partie de Radio Radio et Pierre Kwenders), ainsi qu’au Divan Orange le 11 mars. Sors-tu a eu l’occasion de le rencontrer dans son studio de pratique.

Originaire du Mozambique, le chanteur et compositeur s’est établi à Montréal en 2005. À son arrivée dans la métropole, il a travaillé avec différents groupes, notamment des groupes marocains et brésiliens. Les années ont passé et Samito a fait la rencontre de divers artistes avec qui il se met à travailler, notamment Nom de Plume, Radio Radio, Pierre Kwenders.

Toutes ces rencontres lui ont ouvert des portes et aujourd’hui, Samito se retrouve en plein coeur de la sphère musicale montréalaise et possède un vaste réseau de connaissances avec qui il peut collaborer.

D’ailleurs, aujourd’hui Samito travaille sur son propre projet alors que Benoît Bouchard réalise son premier album, qui sortira sur l’étiquette Costume Records. Le disque sera composé de dix morceaux hautement rythmés et dont les paroles ont été écrites tant en anglais, qu’en français, en portugais et en tswa.

Samito entre donc dans la vaste catégorie « musique du monde » par défaut, étant donné son bagage multiculturel. Mais ce vécu, c’est finalement l’essence même de sa musique.  L’album a un côté plus ethnique (même s’il n’aime pas le terme), mais en même temps il a une influence assez rock, assez montréalaise finalement. Les voix et les guitares forment un jam, mais qui demeure assez smooth alors que l’artiste met l’accent sur les textures sonores.

Samito est donc parvenu à tirer profit de ses influences sud-africaines et portugaises, mais tout en misant sur un son montréalais qui est indéniable. On dénote sur son album, des influences multiculturelles, mais il demeure d’abord et avant tout composé, réalisé et influencé par la musique et les musiciens de Montréal.

Pour le premier album, je voulais quand même quelque chose de très lyrique, très simple. Mais en même temps c’est très expérimental puisque je vais souvent chercher un groove mozambicain et des influences qui me sont restées de mon adolescence.

Son parcours

Quand il était enfant, ses parents l’ont envoyé dans une petite école de musique à Maputo. Les enseignants de cette école avaient pour la plupart fait leurs études de musique en Russie et avait un bagage en musique classique très riche. Samito a donc bénéficié d’une éducation solide qui finalement aura su poser les fondations de sa carrière musicale.

«Je pense que mes parents m’ont envoyé là juste parce qu’ils voulaient m’occuper (rires). À ce moment-là, ils ne se doutaient pas que j’allais faire carrière en musique», nous explique-t-il.

Aujourd’hui, ce cheminement scolaire demeure bien ancré en lui, mais l’artiste demeure à l’affût des tendances musicales. Il cherche à faire un compromis et établir une relation naturelle entre l’acoustique et l’électronique qui l’allume tant.

« J’ai étudié la musique donc c’est certain que l’acoustique demeure très présent mais en même temps j’ai toujours été très attiré par l’électro et les tendances du moment. J’ai toujours tenu à faire un compromis pour que ce soit naturel, sans tomber dans quelque chose qui soit trop edgy, même si c’est où j’aimerai m’en aller éventuellement. »

Les multiples musiques du monde

Samito se fait souvent classer dans la catégorie «musique du monde», une catégorie large qui semble inclure tant de styles de musique et d’artistes sans nécessairement tenir compte du contexte lyrique ou du genre musical.

Pourtant, le fait que cette catégorie soit si large consiste en un avantage dans la mesure où l’on en parle beaucoup et que les gens s’y intéressent davantage.

« Il faut savoir faire confiance au public qui demeure capable de faire la part des choses et d’apprécier objectivement chaque artiste. Le genre musical auquel s’associe chacun d’eux peut certainement différer étant donné que «musique du monde» est un terme trop globalisant pour ne représenter qu’un seul style musical. »

Dans les mois à venir, Samito présentera une série de spectacles dans lesquels il interprétera à la fois des pièces qui se retrouvent sur l’album, mais aussi de nouvelles compositions. Il est accompagné d’un batteur, d’un bassiste et d’un guitariste, mais il faut savoir qu’ils sont tous multi-instrumentistes, ce qui leur permet de jongler avec les instruments. Ultimement, l’artiste cherche à présenter des shows où l’énergie est à son comble.

Si vous voulez en juger par vous-même, Samito présentera un show ce soir à Ottawa, demain à Québec et le 11 mars à Montréal. Le lancement de son album, quant à lui, aura lieu à Montréal le 13 mai prochain au Divan Orange.

Pour les impatients et les curieux, un premier EP de trois chansons sera disponible sous peu sur Soundcloud. Air transat l’avait approché en novembre 2015 pour qu’il fasse la trame sonore de leur série web Travel Basecamp Portugal, ce qui avait donné lieu à ce projet de EP. Samito avait alors co-réalisé les chansons avec Muneshine.

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