Roman Zavada

Résonances Boréales de Roman Zavada | Des aurores boréales en plein centre-ville

Dans le cadre de Montréal en Lumière, Roman Zavada présente Résonances Boréales dans le dôme de la Société des arts technologiques [SAT] à compter de ce jeudi soir et ce jusqu’au 4 mars prochain. 

Le pianiste qui fait carrière en tant qu’accompagnateur de films muets nous propose un spectacle inédit et qui sort des sentiers battus. Au lieu de créer un dialogue avec un film, cette fois-ci, Zavada a substitué la pellicule par des aurores boréales filmées en 360 degrés aux abords de Prelude Lake dans les Territoires du Nord-Ouest.

L’idée lui est venue alors qu’il était sur la route en direction des Îles-de-la-Madeleine et que son esprit vagabondait quelque part dans le ciel. Il voulait créer un dialogue entre son piano et les aurores boréales, un phénomènes fascinant auquel il n’avait encore jamais assisté. La Grand Nord l’appelait donc.

C’est sur la route que toutes mes idées se forment. Quand je suis seul dans une auto pendant douze heures, ça travaille dans mon cerveau et c’est à ce moment-là que l’idée de faire ce projet-là m’est venue.

En septembre 2013, il se rend donc dans le Parc territorial de Prelude Lake pour la première fois. Il fait la rencontre d’un accordeur de piano à Yellowknife qui accepte de lui fournir un piano droit. Ce piano, il l’ancre directement dans le roc du Bouclier Canadien et attend la tombée de la nuit pour commencer à jouer. C’était la première fois qu’il voyait des aurores. Il était sans mot, mais de toute façon pas besoin de mots pour un pianiste qui parvient à exprimer parfaitement ce qu’il voit avec son instrument.

«La première nuit que j’ai passé à Yellowknife a été la plus belle et c’était aussi la première fois où j’étais témoin d’un tel spectacle. J’étais fasciné. Vraiment.»

En observant les aurores boréales bouger dans l’immensité de la nuit du Grand Nord canadien, il se met à improviser des mélodies qui semblent accompagner ces mouvements célestes.

«Même quand j’étais petit, je composais en improvisant autour d’un thème que j’avais créé et je développais le morceau tranquillement. Et c’est un peu ce que j’ai fait pour l’album aussi. Quand je suis revenu chez moi, j’ai réécouté tout ce que j’avais composé et j’ai retravaillé les pièces une à une.»

En septembre 2015, soit exactement deux ans plus tard, Roman Zavada retourne au même endroit, mais cette fois-ci il est accompagné de Dominic St-Amant et Bruno Colpron qui sont venus capter la beauté du ciel en 30 images/seconde. De ce second voyage, ont découlé plus d’une vingtaine d’heures d’enregistrement vidéo. Ils ont alors adapté ce qu’ils avaient filmé aux pièces que Roman Zavada avaient composées, pour créer alors le tout premier film immersif qui présente des aurores boréales en 360 degrés et en temps réel. 

Ce spectacle qui est offert en grande primeur donne l’illusion de se trouver en plein coeur de la forêt boréale et d’assister aux mouvements d’aurores boréales qui semblent en symbiose avec la musique. Couché sur un bean bag coin Saint-Laurent et Sainte-Catherine, on a malgré tout l’impression de se trouver à la belle étoile au beau milieu des Territoires du Nord-Ouest tant la qualité des images est impressionnante. 

Un album haut en couleur

Des 10 heures d’enregistrement que Zavada a rapporté de son premier voyage, il a créé un album de neuf morceaux enregistrés et co-réalisés par Carl Talbot, ingénieur de son pour l’Orchestre symphonique de Montréal. L’album est solide et bien nuancé alors que les pièces nous font passer par différentes gammes d’émotions, sûrement par autant d’émotions que les aurores ont de couleurs.

«À la différence des films muets où je transmets l’émotion de ce que je vois, cette fois je transmets l’émotion de ce que j’ai vécu. On parle donc évidement de pièces qui sont bien plus personnelles.»

Alors que certaines pièces évoquent la contemplation ou la nostalgie, d’autres pièces sont plus rythmées, mais toujours en faisant références aux aurores qui l’ont inspiré.

«On ne parle pas de musique ambiante. Je tenais à faire un album varié et pas un album planant tout le long. Les références aux aurores sont toujours présentes, mais sans non plus exagérer. Je ne voulais pas tomber dans quelque chose d’ésotérique ou de new age

L’album sera disponible en ligne dès le 19 février. Rappelons que cette œuvre audiovisuelle est présentée dans la Satosphère de la Société des arts technologiques du 18 février au 4 mars. Pour plus de détails rendez-vous sur le site de la SAT.

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