Entrevue avec Mika au Festival international de jazz
Le chanteur à l’univers des plus colorés Mika présente les 4 et 5 juillet son spectacle à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts dans le cadre de la 36e édition du Festival international de Jazz de Montréal. Quelques heures avant d’entrer en salle, pour sa première prestation, le jeune homme de 31 ans a pris le temps de s’adresser aux médias pour nous faire entrer dans son univers bien particulier.
C’est un garçon timide et réservé qui entre dans la salle, sobrement vêtu, il parle doucement dans son micro, il faut tendre l’oreille.
Rassurez-vous, il ne lui a fallu que quelques minutes pour s’animer, après deux ou trois questions, le chanteur s’illumine, assis sur le bout de sa chaise, il nous raconte son amour pour Montréal qui a rapidement trouvé une place dans son cœur et où il s’y est senti confortable — il y a vécu en 2012 pour enregistrer son album The Origin of Love.
Puis c’est avec passion qu’il nous parle de son plus récent opus No Place In Heaven, paru en juin dernier, un disque plus personnel et plus intime que les précédents. Mais pourquoi avoir choisi un titre qui peut nous sembler si dramatique? Pour Mika, c’est une question que l’on peut se poser avec le grand sourire : Pourquoi n’y a-t-il pas de place au paradis pour moi? Pour lui, c’est en quelque sorte une façon de secouer le concept de honte, vivre dans l’instant présent. Et avec un grand sourire, il avoue bien aimer l’idée d’imaginer le paradis comme un motel où il n’y aurait plus de chambres disponibles.
Comme dans une bulle
Lorsqu’on lui demande dans quel état d’esprit il se trouvait lors de la composition de l’album, la réponse vient spontanément, sans hésitation : dans une bulle. Pour ce faire, il a loué une maison à Los Angeles où il y a invité des musiciens, munis d’un piano et d’un ordinateur, il s’est lancé dans la production de No Place In Heaven.
Ils y sont restés pendant trois mois à constamment composer des chansons et les enregistrer, Mika a quitté la maison quatre fois tout au plus. Il souhaitait composer l’album dans cet état d’esprit, dans cette bulle, complètement seul, il sentait que c’est qu’il devait faire que c’était le bon moment.
No Place In Heaven nous raconte également l’histoire de ces gens qui ont marqué Mika lorsqu’il était plus jeune. La chanson Last Party est inspirée du chanteur Freddie Mercury lorsqu’il a appris qu’il était atteint du VIH, de la façon dont il a réagi à l’annonce de la maladie. Tandis que Good Guy, ce sont tous ces hommes qui l’ont touché, ces héros dont il admire le courage, que ce soit Rufus Wainwright, Cocteau, Rimbaud, Bowie et plusieurs autres.
Parlant de gens qu’il admire, il éclate d’un rire joyeux pour nous annoncer qu’il était obsédé par Barry White lorsqu’il était enfant, par Gainsbourg également qu’il considérait comme l’homme le plus cool et… par Shabba Ranks. Voilà un bien joyeux mélange d’influence!
Un spectacle plein de surprises!
Et à quoi peut-on s’attendre en allant aux spectacles de Mika? Le regard espiègle lui donnant des airs de gamins qui vient de faire un mauvais coup, il nous annonce que la veille du premier spectacle il a eu envie qu’une chorale l’accompagne sur scène!
Une fois, le choc de la nouvelle passé, son équipe s’est mise à l’œuvre pour la lui trouver, visionnant de nombreuses vidéos YouTube pour trouver. Il sera alors accompagné de quatre chanteurs gospel (au moment de l’entrevue, ils étaient en pleine pratique). Il avoue se laisser influencer et inspirer par ce qu’il ressent lorsqu’il arrive et c’est en se promenant au Festival de jazz qu’il a eu envie de faire quelques chansons différemment.
Durant un spectacle, il se laisse également inspiré par l’ambiance du moment; muni d’une «set list» plus longue que ce qu’il peut réellement faire, il a le loisir de choisir quelles chansons il présentera, interprétant des chansons de tous ses albums.
Mika peut également offrir à son public une version différente de la chanson, accélérer le rythme ou le diminuer, obligeant ainsi ses musiciens à toujours garder le regard sur lui. Soyez bien attentifs au jeune chanteur lors de ses prestations : un doigt qui lève, un doigt qui tourne, un mouvement de bras et il indique à son groupe quelle tournure prendra le spectacle.
- Artiste(s)
- Festival de Jazz de Montréal, Mika
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Pop,
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