Critique
Critique humour: Jean-Michel Anctil à Gatineau: Aucune rouille pour Jean-Michel Anctil!
Salle Odyssée (Gatineau) – vendredi 17 juillet 2009
Jean-Michel Anctil est revenu sur ses paroles. Lui qui disait, il y a six ans, ne plus vouloir monter sur scène, se retrouve à le faire en présentant son nouveau spectacle Tel Quel dans lequel il retrouve son public avec un plaisir palpable, et lui montre qu’il n’a pas perdu la main.
C’est à Gatineau, en Outaouais, que Jean-Michel Anctil offrait les quelques premières représentations de ce nouveau crû. Et si l’on se fie à la cavalcade de rires qui envahissait la salle Odyssée de la Maison de la culture, Tel Quel devrait connaître tout un succès aux quatre coins de la Province dans les prochains mois (dont une présence au Centre Bell, à Montréal, le 19 février 2010).
L’humoriste n’évite pas le sujet et profite de son absence prolongée sur les planches pour nous expliquer son raisonnement à l’époque. «J’avais passé près de quatre ans à ne plus voir mes enfants et ma femme, alors j’ai décidé que c’était fini les spectacles. Et moi, quand je prends une décision… c’est irrévocable!», lance-t-il à la foule qui ne se fait pas prier pour ovationner son retour.
S’ensuit un numéro sur ses occupations lors de son absence. Même si Anctil a décidé de se retirer de la vie de tournée pour passer plus de temps en leur compagnie, les enfants et la conjointe, eux, ont poursuivi le cours des leurs. Alors l’humoriste s’est retrouvé à faire du bricolage, des rénovations plus ou moins réussies, avec tout ce que ça comporte d’anecdotes loufoques. Excavation douteuse, livraison de 10 tonnes (!) de sable pour confectionner un carré de sable, accident de brouette : on se reconnaît aisément dans sa maladresse en matière de rénos!
Toujours dans la première moitié du spectacle, l’humoriste nous raconte avec candeur et autodérision la découverte d’un kyste sur un de ses testicules. Le numéro n’est pas sans rappeler celui de la vasectomie de Martin Matte.
Priscilla, Râteau et quelques nouveaux
Contrairement à son homologue Mario Jean – à qui il dédie un court clin d’oeil d’ailleurs – Jean-Michel Anctil ne se présente pas strictement « tel quel » lors de son nouveau spectacle. Anctil utilise la deuxième partie du show pour nous présenter ses personnages.
Priscilla, la fougueuse et exhubérante roussette, est de retour. La « croqueuse d’homme » a perdu du poids et entretient une relation amoureuse des plus louches avec un Colombien rencontré en voyage, qui lui fait parvenir plein de petits paquets douteux par la poste.
Jean-Michel Anctil nous ramène également Rateau, toujours aussi déglingué et tordant, dans un numéro où il le déshabille pour servir une conclusion solide qui rattache le spectacle à son titre. Bon flash au niveau des textes et de la mise en scène.
L’infidèle ivre figure aussi au menu et se montre une fois de plus fort efficace avec ses répliques assassines à l’endroit des femmes. L’humoriste a du imposer un quotas d’onomatopés et de soupirs à son auditoire tant les réactions sont prononcées dans la salle!
Anctil nous sert également un numéro avec trois nouveaux personnages itinérants sur un banc de parc, l’un d’entre eux n’étant qu’un sac de couchage qui tousse. De la mimique du premier aux expressions faciales du second, l’interprétation est fort impressionnante.
Il y en a donc pour tous les goûts dans ce spectacle où l’humoriste se met à nu en format stand-up avant de prêter ses traits à ses personnages. La mise en scène du frèrot Dominic Anctil et les textes que Jean-Michel Anctil cosigne avec Martin Petit, Pierre-Michel Tremblay et Simon Cohen conspirent à resserrer le tout.
Mais c’est véritablement le charisme de Jean-Michel Anctil et sa cote de sympathie auprès du public qui fait lever le gâteau de ce spectacle qui risque de connaître un succès comparable à celui de Rumeurs (son « dernier » one-man show).
- Artiste(s)
- Jean-Michel Anctil
- Catégorie(s)
- Humour,
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