M pour Montréal – Jour 3 | Angine de Poitrine, Yoo Doo Right, Patche et bien plus !
Dans le cadre de M pour Montréal, les salles emblématiques de la ville deviennent le terrain de jeux d’un festival à la programmation soigneusement élaborée. En ce vendredi festif, M est pour marathon : on va voir le plus de concerts possible.
La soirée commence au Ausgang Plaza, sur la rue Saint-Hubert, avec Patche et Angine de Poitrine. Mieux vaut arriver en avance : on dit que c’est archi-complet et, avec les passes tout accès du festival, c’est premier arrivé, premier servi. Avant même l’ouverture des portes, une longue file se dessine déjà devant la salle.
Angine de Poitrine débute la soirée, malgré le fait que les gens dans la salle semblent davantage être là pour eux que pour Patche. Depuis la sortie de leur album en 2024, ces Saguenéens ont réellement réussi à faire grandir un groupe d’admirateurs presque sectaire.
Les microtonalités qu’ils arrivent à aller chercher à la guitare à deux manches et le travail de séquences en boucle avec les pédales (nu-pieds, d’ailleurs) sont à vous hypnotiser. La musique, les costumes, le langage d’extraterrestre : on se sent comme un cobra se laissant charmer vers une autre planète.
La petite salle du Ausgang Plaza et sa scène près du sol ajoutent à l’expérience, on se sent presque dans le sous-sol de quelqu’un. J’entends une fille dans la foule dire après le concert qu’elle s’est sentie comme s’il y avait une partie du spectacle sur laquelle elle n’était pas in, mais que c’était son aspect préféré de la performance.
Escale au Théâtre Plaza
Lorsque ces étranges monstres picotés quittent la scène, on nous indique au micro de traverser la rue pour aller voir la Montréalaise Chiara Savasta, au Théâtre Plaza. Ce n’était pas prévu, mais je vais y jeter un coup d’œil tout de même : c’est ça, la beauté du festival.
Chiara Savasta dégage des airs de cool girl indie pop à la Clairo ou à la Olivia Rodrigo. J’écoute quelques chansons, en guise d’intermède. De peur de manquer Patche, je retourne de l’autre côté de la rue.
Patche, c’est un collectif de cinq Québécois qui font un mélange de plusieurs genres de techno. Ils viennent de sortir un album le mois passé et un certain buzz les entoure.
Sur scène cependant, quelque chose cloche. Le volume depuis Angine de Poitrine semble avoir quadruplé et ça ne danse pas beaucoup dans la foule. Des sons aigus, qui ressemblent drôlement à un effet Larsen, sont joués à l’harmonica.
Étant donné que le groupe est monté sur scène 45 minutes après l’heure prévue, je décide de quitter la Plaza pour me rendre à mon autre rendez-vous de la soirée, qui a déjà commencé.
Mothland à la Sala Rossa
Il est 10 h 55 lorsque j’arrive à la mythique Sala Rossa, sur le boulevard Saint-Laurent. L’événement affiche complet et est organisé par Mothland, maison de disques et agence de talents underground. Au moment où je rejoins la foule, Boutique Feelings est sur scène.
Il s’agit du projet solo axé sur le rap de Karim Lakhdar, chanteur du groupe de rock psychédélique montréalais Atsuko Chiba. Lakhdar est accompagné des musiciens d’Atsuko Chiba et d’une flûtiste, Vanessa Ascher Vittoria. Le synthétiseur est omniprésent et la flûte ajoute une dimension un peu mystique et déroutante au son psychédélique.
Boutique Feelings maîtrise autant le rap que le chant, et même le chant crié par moments. On pourrait le décrire comme du synth-rap sombre aux paroles engagées. Le concert a lieu la même journée que la sortie de son nouvel album, Shwaya, Swaya (doucement, doucement).
On passe ensuite à Mulch, groupe punk montréalais émergent, connu de la scène qui traine sous le viaduc Van Horne. Leur concert a lieu au milieu de la salle, au lieu d’être sur la grande scène. Côté logistique, le fait d’avoir deux scènes à la Sala Rossa évite les délais qui ont eu lieu au Ausgang plus tôt.
Côté performance, Mulch commence avec des bâtons dans les roues. Le micro de la chanteuse ne fonctionne pas pour la première chanson et elle a perdu sa voix plus tôt pendant la journée. M pour miracle : le son du micro revient et sa voix réapparaît comme par magie. Elle-même n’en revient pas, mais ils ont donné toute une performance. Ils activent la foule avec leur rythme effréné et la chanteuse débarque de la scène pour partir elle-même le mosh pit. Les spectateurs demandent un rappel, mais ils ont déjà joué toutes leurs chansons.
De retour sur la grande scène, c’est Yoo Doo Right qui l’occupe cette fois-ci. On est maintenant sur du rock expérimental, psychédélique, un peu shoegaze. Ils commencent leur performance en répétant « Say less, do more », et c’est exactement ce qu’ils font.
Ils ralentissent, puis augmentent le tempo périodiquement, sans paroles. Ils ont ce don de tenir la foule en haleine. Ils jouent devant des visuels décalés et presque hallucinogènes, qui contribuent à l’ambiance planante du concert.
Après six artistes et groupes en une seule soirée, c’est le temps de rentrer. La fête continuera toutefois pendant un bon moment avec Annie-Claude Deschênes, jusqu’à 1 h 30 du matin.
M pour Montréal, c’est la preuve qu’on peut combiner l’expérience d’un festival, celle de découvrir plusieurs artistes en peu de temps et de se promener au gré de la musique, à celle d’encourager notre scène locale et émergente.
Photos en vrac
Angine de Poitrine
Patche
Chiara Savasta
- Artiste(s)
- Angine de Poitrine, Boutique Feelings, Chiara Savasta, Mulch, Patche, Yoo Doo Right
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Ausgang Plaza, La Sala Rossa, Théâtre Plaza
- Catégorie(s)
- Electro, Indie, Post-rock, Psychedelique, Punk, Québécois, Rock, Techno,
Événements à venir
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mercredi























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