Foster the People

Foster The People au MTELUS | Tout pour garder l’énergie…en vain

Le groupe Foster The People, créé à Los Angeles était de passage au MTELUS de Montréal hier dans le cadre de leur tournée Paradise State of Mind, titre de leur dernier album sorti en 2024. Justement, la musique du trio américain a, en effet, ce pouvoir d’amener leur foule au septième ciel, avec leur discographie électrisante et originale. Il était pourtant difficile de garder une énergie constante à travers le spectacle pour la foule de mercredi soir, rendant la dynamique entre les membres du groupe et le public inconstante, bien que toujours animée par une maîtrise de leur musique impeccable.

Le guitariste Sean Cimino, le claviériste Isom Innis entrent sur scène sobrement, suivis de Phil Danyew et Tyler Halford, deux membres secondaires du groupe qui les accompagnent lors de leur tournée. Cette entrée en scène sans artifice, mais acclamée par la foule, laissait la place finalement à Mark Foster, chanteur du groupe, avec une arrivée plus diva, avec une veste en cuir, s’installant au micro avec aplomb. Avec une telle voix, il est évident qu’il a confiance en sa présence scénique. C’est d’ailleurs la chanson chouchou de cet opus qui réchauffera la foule au tout début du concert avec Lost in Space, jouée directement après Feed Me, qui ouvrait le bal.

Après trois ou quatre chansons, Foster ne s’était adressé à la foule qu’une seule fois pour un simple « What’s up Montreal ? » Et il n’a pas été vocal pour les quinzaines de chansons qui ont suivi. C’était effectivement le défaut de la soirée. Bien que musicalement et visuellement, le groupe n’avait rien à envier, la chimie entre le public et le groupe n’y était pas. Peut-être que la programmation bien garnie obligeait le groupe à ne pas perdre de temps entre chacune des chansons, mais la soirée aurait pu bénéficier d’une coupe d’un à deux morceaux afin de pouvoir laisser la parole au groupe américain qui aurait pu gagner à être plus vocal. Cependant, un moment touchant est survenu entre Mike Foster et un groupe de jeunes à ma droite qui soulevait depuis le début de la soirée une pancarte sur laquelle il était inscrit « Nous étions à votre spectacle au Brésil en 2025, encore ici à Montréal en 2025. » Le chanteur, ayant remarqué l’insigne, a semblé touché, montrant enfin un signe de reconnaissance entre le public et les membres du groupe.

Toutefois, on ne peut pas dire qu’ils n’ont pas été musicalement généreux. Ils n’ont omis aucun des titres les plus populaires, passant de Houdini, à Helena Beat de leur premier album Torches, suivi de Coming of Age et Pseudologia Fantastica, qui ont ranimé les foules lorsque l’énergie commençait à manquer. C’est d’ailleurs un autre bémol du spectacle. Bien que l’énergie des artistes sur scène était constante, celle du public semblait faire montagne russe. Même sur le parterre, le dynamisme des fans semblait parfois s’essouffler. Par contre, Foster The People savait toujours capter l’attention de la foule au bon moment en parsemant le spectacle de classiques, faisant plaisir à leurs auditeurs les plus assidus.

Difficile de cerner à quel public cible s’adresse la musique pop-électro dansante de Foster The People. Ayant trouvé refuge dans la foule du parterre, la diversité de styles, d’âge et de dynamique (amis, familles, couples) était étonnante. Évidemment, il ne faut pas négliger le succès interplanétaire de leur plus grand succès Pumped Up Kicks qu’il faudra attendre jusqu’à la toute fin du spectacle afin d’en entendre la mélodie accrocheuse.

« On est quel jour ? Un mercredi ? Vous avez l’énergie d’un vendredi soir ! » clame Mike Foster à la toute fin de la soirée. Cette affirmation ne s’applique pas à l’entièreté de la soirée, mais il n’en demeure pas moins qu’avec les longs solos de guitare, les néons lumineux qui régnaient sur scène, et les performances spectaculaires autant du chanteur que du guitariste et du claviériste, ont su porter à bout de bras l’énergie des personnes présentent au MTELUS hier soir. C’est donc lors des dernières minutes de spectacle que le charismatique leader du groupe s’adresse enfin à son public. Il parle de la crainte qui habitait la triade principale du groupe quant au retour en tournée à travers un monde qui leur semble rempli d’incertitudes. Dans un monologue un peu cliché, mais tout de même touchant, il invite la foule à faire preuve de gentillesse les uns envers les autres, et de l’importance de la musique dans les relations interpersonnelles. Ils quittent ensuite la scène, mais le rappel est prévisible, n’ayant pas encore interprété leur plus grand succès.

C’est ainsi que Foster The People conclut leur spectacle, avec le MTELUS qui tape dans leur main à l’unisson, sifflant la mélodie célèbre de Pumped Up Kicks.

Un passage remarqué pour Good Neighbours

Il est impératif de lancer des fleurs à l’attachant groupe de musique indie, Good Neighbours, qui a, non seulement réchauffé la foule en bon et due forme, mais également offert une prestation chaleureuse et entraînante, ne manquant pas de créer un lien fort avec le public et ce, malgré le peu de temps qu’il leur était offert. Interprétant des succès de leur discographie tels que Home et Daisies, ils ont été généreux tout au long de leur présence sur scène. Ils seront d’ailleurs de passage au festival Osheaga cet été, visite qui sera sûrement attendue par les gens présents au MTELUS hier soir.

 

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