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Tory Y Moi et Panda Bear au Mtelus | Deux gars, deux mesures
C’est toujours le fun de voir un jeune artiste apporter avec lui en tournée un artiste d’une génération précédente qui l’a influencé. Encore plus le fun quand le concept de la tournée devient un véritable programme double, égal à égal entre les deux groupes, plutôt qu’une formule première partie-headliner.
Mais le risque avec ça, c’est qu’il y ait un fossé un peu trop grand entre non seulement les publics des deux actes, mais aussi leurs sonorités et esthétiques respectives.
Un peu comme ce fut le cas entre Tory Y Moi et Panda Bear, mardi soir.
La partie commune de leur diagramme de Venn n’est effectivement, maintenant qu’on voit les deux prestations côte à côte mettons, pas SI grosse que ça.
On sent, dès les premiers moments de la partie de Panda Bear, qui ouvre la soirée, un certain décalage.
PANDA BEAR
De notre oeil à nous (et par nous, je veux dire moi, Joshua), la performance est un peu dépassée par rapport au vent de modernité qu’apporte Toro Y Moi présentement dans le décor musical.
Les visuels diffusés tout au long du set sur l’immense écran qui sert d’arrière-plan au groupe sont, disons-le franchement, datés et d’un amateurisme un peu déconcertant. Mais pas le genre d’amateurisme qui sous-entend « c’est fait exprès, c’est ma nonchalance qui est cool », non vraiment plus un amateurisme de type Cégep en spectacle. Des vidéos de gens qui dansent dans des masques de sorcellerie, des photos de chats, des gens déguisés en genre de suit de sumo, le tout passé à travers un assemblage des pires filtres que personne n’utilise jamais dans les presets de Final Cut Pro.
Rien de tout ça n’était:
- Beau
- Compréhensible
- Complémentaire à la musique
Et là vous m’excuserez d’accorder autant d’importance à cet élément qui n’est pas le coeur de la prestation, mais hey, ma vraie job dans la vie c’est un peu de critiquer des visuels, et dans ce cas précis, j’étais incapable de décrocher d’à quel point je trouvais ça cheap. Je sais bien que Panda Bear ne peut pas se payer la pyrotechnie d’un show de Travis Scott, mais ça reste tout de même un artiste qui a été très important sur la scène indie d’une certaine époque, autant lui en solo qu’avec son groupe Animal Collective. On se serait attendu à un certain souci du détail.
Et c’est sans parler du fait que Panda (Noah, de son vrai nom) commence chacune des chansons qui composent son setlist de l’exacte même façon.
Pas de mots adressés à la foule, on ne lève pas les yeux du sol et on se lance dans une minute et demi de synthés ambiants entrecoupés de coups secs sur le manche de guitare.
Une fois, ça va. Ou alors si c’est une interlude qui nous amène d’un univers à l’autre. Mais là c’est à chaque toune et sans trop de direction claire.
Rendu là, fait juste enchaîner les titres sans attendre, mon panda.
Et vous vous souvenez quand je parlais de clivage entre deux audiences tout à l’heure? Ben pendant que je note des éléments négatif dans mon cell à l’entracte, j’entends à ma gauche et à ma droite des gens se plaindre du fait que Panda Bear ne soit pas le clou du spectacle.
« C’est qui ça, Toro Y Moi? »
TORO Y MOI
Chazwick, frontman de Toro Y Moi, roule sa bosse depuis plus d’une décennie déjà. Mais son dernier album, Hole Herth, marque un point dans sa discographie. Un tournant assumé vers un désir plus mainstream qui passe par l’adoption du style de l’heure: l’emo-trap.
D’ordinaire, on réprimande un peu les artistes qui tentent de sauter dans une vague qui ne semble pas, à première vue, naturelle pour eux.
Mais hey, ça lui va bien en maudit, l’emo-trap, au gros Chaz.
Cet envie de passer du côté plus mainstream transparait aussi dans sa dégaine sur scène. Oui, il rejoint souvent son band autour de la table où sont disposés les instruments et synthés communs, mais par moment, il se paie un petit trip plus pop star et vient chanter la pomme à la foule avec son micro comme seul accompagnateur. Et s’il semble un tout petit gêné dans cette position par moments, reste qu’on a l’impression d’assister à quelqu’un qui sort de sa coquille et est animé par une volonté honnête d’essayer quelque chose.
Et au moment d’écrire ces lignes, Toro Y Moi vient tout juste de sortir un nouveau simple en collaboration avec Kenny Beats, le producteur derrière certains des plus gros hits de pop, r&b, rap, trap, rock des dernières années, affirmant encore davantage l’ouverture vers ce nouveau monde.
En regardant la liste de collaborateurs présents sur Hole Herth – Don Toliver, Kevin Abstract, Duckwrth, Kenny Mason, Glaive – impossible de ne pas penser que n’importe lequel de ces artistes aurait été un meilleur fit pour accompagner Chaz dans cette soirée que Panda Bear.
Photos en vrac
Toro Y Moi
Panda Bear
- Artiste(s)
- Panda Bear, Toro Y Moi
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Indie, Indie Rock, Pop, Rap/Hip-hop, Trap,
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