25e anniversaire du Festival du monde arabe | Une édition chargée et d’autant plus plurielle

Ving-cinq ans déjà que le Festival du monde arabe (FMA) s’est implanté dans la métropole pour offrir aux Montréalais la chance de découvrir la culture arabe et les 1001 facettes qui la composent. Alors que le festival dure généralement deux semaines, l’édition 2024 du FMA s’étendra quant à elle sur près d’un mois, soit du 25 octobre au 23 novembre prochain, afin de souligner la date charnière.

« Avec la situation actuelle au Moyen-Orient, c’est un peu une édition qui va finalement rendre hommage aux plus démunis et à ceux qui sont dans la tourmente », détaille Matias Ollivier, directeur artistique adjoint et directeur du contenu vidéo d’Alchimies, Créations et Cultures. L’organisme s’occupe de produire le FMA, mais aussi le festival Orientalys en été.

« La Palestine a toujours été présente dans la programmation, mais disons que cette année, elle est un peu plus mise de l’avant, effectivement », poursuit-il. C’est justement la Palestinienne Nai Barghouti qui se chargera de lancer les festivités du FMA le 25 octobre à la salle Pierre-Mercure. Son spectacle Souffles d’olivier rendra hommage à sa terre natale à travers des envolées lyriques teintées d’influences orientales et de jazz.

* Nai Barghouti.

Divisée en quatre volets (Arts de la Scène, Salon de la Culture, Espace Aleph et Cinéma), la programmation de cette 25e édition du FMA propose plus de 50 activités allant de performances musicales et théâtrales à des panels qui approfondissent ensemble des sujets liés à la culture arabe.

Une offre dont les directeurs du FMA sont particulièrement fiers? Les créations originales qui vont de pair avec une direction artistique, et qui relèvent d’un travaille collectif pour créer un spectacle, selon ce que nous explique M. Ollivier.

Le directeur artistique adjoint cite également le spectacle Libertada, la révolte des muses, qui mettra de l’avant trois chanteuses, l’Algérienne Lila Borsali, la Libanaise Oumaima El Khalil, et la Tunisienne Raoudha Abdallah, et qui va tourner autour d’un répertoire de chansons parlant de la résistance des peuples. La comédie musicale sera jouée au Théâtre Maisonneuve le 16 novembre.

Le spectacle Cordes en flammes, présenté le lendemain, encore au Théâtre Maisonneuve, fera briller l’oudiste Naseer Shamma, ainsi qu’Audrey Gaussiran et ses danseuses, et comptera sur la présence de la pianiste Marianne Trudel. Il s’agit d’une création s’inspirant des textes poétiques du Palestinien Mahmoud Darwich, du Chilien Pablo Neruda et de l’Espagnol Federico García Lorca.

Facile de se rendre compte que le FMA ne limite pas sa programmation uniquement au monde arabe : « ce qui tient à cœur le festival, c’est justement de donner de la voix à toute la richesse et la pluralité des différentes couches qu’il y a dans le monde arabe, mais aussi de le faire dialoguer avec les autres cultures du monde, et notamment les cultures occidentales », explique Matias Ollivier.

Dans la même veine, la création Origines, les voix du divin complète les trois coups de cœur de M. Ollivier, et permettra la rencontre entre les chants grégoriens du groupe québécois Deux Ex Machina et la musique soufie de la chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani. Origines, les voix du divin sera joué le 6 novembre prochain, au Gesù.

 

De l’importance d’élargir la portée de la culture arabe

« Ça a été important, dès les débuts du festival, de ne pas se cantonner à une culture folklorique et de ne pas faire un festival des clichés », dit Matias Ollivier.

C’était important d’aller plus loin, en fait, de sortir à la fois du communautaire et de créer un lien avec ceux qui ne sont pas forcément familiers avec cette culture arabe. Que le public québécois, dans toutes ses nuances, puisse se retrouver dans cet univers du monde arabe. En ce qui concerne le FMA, ce double mouvement, ce double défi est renouvelé depuis 25 ans en laissant les portes ouvertes à des rencontres, des échanges.

* Mohamed Abozekry.

Dans les autres spectacles à surveiller dans cette programmation du Festival du monde arabe, citons notamment Chants d’hypnose de l’oudiste Mohamed Abozekry (le 10 novembre à la Cinquième Salle), le spectacle Offendum de Narcy et Omar Offendum, deux rappeurs qui mêlent l’univers urbain du hip hop à une identité arabe (le 26 octobre au National) ou encore Promesse de Carthage de Nour Kamar (23 novembre au National), qui agira comme clôture de cette 25e édition du FMA.

Il peut parfois sembler compliqué de se retrouver dans la programmation tellement l’offre peut paraître spectaculaire, mais Matias Ollivier propose de s’en remettre à son feeling. « [Pour savoir quel spectacle aller voir], il suffit d’y aller au coup de cœur, en réalité, ce qui te touche de la manière la plus évidente. Il y a vraiment différents mondes : il y a le Moyen-Orient, il y a le Machrek, le Maghreb, et au sein de ces trois univers, il y a encore d’autres couches, qui vont des chants nomades aux cultures contemporaines. »

« Ça dépend : est-ce qu’on préfère la musique instrumentale, le chant? Est-ce qu’on préfère davantage la musique classique ou la musique populaire? Ça dépend de la sensibilité de chacun, et il y a toujours une voie possible », avance le directeur artistique.

Et le futur, ça donnerait quoi du côté du FMA?

« On est un festival thématique et on aimerait pouvoir s’ancrer davantage au sein du paysage québécois, peut-être d’avoir un lieu central pour le festival où on pourrait produire nos propres spectacles, diffuser des projections et avoir un centre de documentation. », explique Matias Ollivier. Il poursuit en disant que l’idée ne serait pas de se détacher du réseau des salles de spectacles montréalaises, notamment la Place des Arts avec qui le FMA collabore depuis 25 ans, mais bien d’avoir un lieu indépendant qui serait vivant à longueur d’année, « l’option idéale et la plus logique en réalité ».

* Le vendeur de bagues.

La douzaine d’activités du volet Aleph sera offerte gratuitement au public. Pour prendre connaissance de la programmation du FMA en détail et/ou vous procurer des billets pour l’une des activités, vous pouvez cliquer sur ce lien.


* Cet article a été produit en collaboration avec le Festival du monde arabe de Montréal.

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