crédit photo: Henry Redcliffe
Charli XCX & Troye Sivan

Le Sweat Tour de Charli XCX et Troye Sivan à la Place Bell | La pop est de retour

Ne laissez pas les températures qui tombent et les couchers de soleil de plus en plus précoces vous tromper : le « Brat summer » n’est pas fini.

Loin de là, même, qu’on se dit en voyant la Place Bell se remplir à ras bord d’outfits vert néon. Un engouement visible de loin pour l’arrivée en ville de la tant attendue tournée Sweat de Charli XCX et Troye Sivan (et Shygirl en première partie cette fois-ci).

Le nombre total de VRAIMENT PLUSIEURS autobus de tournée près de l’entrée des artistes de la salle laisse déjà sous-entendre qu’on n’aura pas à faire à de la p’tite production ici ce soir, mais rien ne nous prépare réellement à ce qu’on s’en va voir.

Il faut dire que votre humble serviteur s’est volontairement privé de regarder des comptes-rendus/vidéos/reels/tiktoks qui auraient dévoilé la mise en scène du show, parce que des fois, c’est le fun, des surprises.

Et surpris on fut.

Première et plus grande surprise, le setlist n’entre pas dans la formule habituelle de première partie vs tête d’affiche. Plutôt, les deux artistes se relaieront tout au long de la soirée, prenant le stage d’assaut à coups de 3-4 tounes chaque, se croisant même de temps à autre.

Photo par Henry Redcliffe.

Quelle excellente idée.

Ça fait qu’il n’y a pas un seul temps mort. En fait, les transitions entre les entrées et sorties des deux artistes sont tellement fluides qu’on croirait regarder un plan séquence.

Ça fait aussi en sorte que Charli et Troye sont un peu obligés de sortir leur A game, pour ne pas qu’une des deux performances ait l’air meilleure que l’autre. D’ailleurs, chapeau à Troye d’avoir aussi bien tiré son épingle du jeu dans tout ça. Pas qu’on doutait de lui, mais il reste tout de même le « petit nouveau » dans ce contexte, et l’attraction qu’a le public pour Charli semble difficile à égaler de prime abord. Mais non, rien à envier à l’autre, le Troye.

Photo par Henry Redcliffe.

Il faut dire que son approche et celle de Charli pour ce spectacle sont très différentes.

Lui, entouré d’une troupe de danseurs, enchaînant des chorégraphies toutes plus N*SYNCiennes les unes que les autres et devenant de plus en plus sensuel (sexuel, en vrai) à mesure que la soirée avance.

Photo par Henry Redcliffe.

Elle, seule, l’énergie et le « bratness » dans le tapis de la première à la dernière note.

Parlant de première note, elle n’avait même pas encore fini de résonner que tout le monde, TOUT LE MONDE, était debout pour accueillir Sivan. La lampe de poche de iPhone allumée. Les poumons vides à force de crier.

C’est sold out et ça s’entend.

Au tour de madame XCX d’entrer en scène. Un énorme quadrilatère de rideaux vert pomme se dresse au milieu de la foule. Et puis, boom, les rideaux tombent : salut, c’est Charli.

Photo par Henry Redcliffe.

Tout le monde capote. Moi le premier.

S’ensuit un bon deux heures de changements de costumes, de danse (sur ce point, il faut mentionner ce qu’on pourrait appeler « l’effet Jungle » sur le choix des mouvements) et de va-et-viens entre les différents étages d’échafaudages qui composent la scène, en plus de passages dans des tunnels au plancher et plafonds transparents.

Je ne sais pas si les pop stars qu’on a vues en spectacle dans les dernières années étaient toutes un peu lâches ou si, vraiment, on est dans un calibre à part, mais Sweat est probablement la chose que se rapproche le plus des grandes performances de l’ère MTV Music Video Awards.

Un retour dans le maximalisme de la pop qui fait franchement du bien.

Savez-vous ce qui fait du bien aussi? Vroom Vroom. La pièce-titre du EP que Charli XCX a fait en 2016 avec la regrettée Sophie, créatrice d’un son hyperpop à la base de tout ce qui se fait d’excitant musicalement dans la pop encore à ce jour. Les vieux de la veille remercient à l’unisson Charli de l’avoir chantée hier. Pour les encore plus vieux de la vieille, y’a aussi eu I Love It, pièce mythique de l’époque électro pop. Une pièce qui semble étrangement populaire auprès du public dont la majorité semble pourtant née après 2012.

Et tout ce cinéma ne serait pas complet s’il ne se terminait pas par l’inévitable collaboration entre Troye et Charli. C’est donc précisément ce qui arrive à la toute fin. Puis les lumières s’éteignent et le son des haut-parleurs fait place au bruit de la demande de rappel la plus bruyante entendue cette année.

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