Alain Lefèvre

39e Festival de Lanaudière | Ouverture sous un temps chagrin

La 39e édition du réputé Festival de Lanaudière s’est ouverte sous un temps chagrin, c’est-à-dire sous une accablante pluie froide poussée par le vent, ce qui a gâché la fête annuelle du plus grand événement en musique classique au Canada.

L’éminent pianiste Alain Lefèvre, ambassadeur artistique du festival depuis 10 ans, et à qui fut confié le concert d’ouverture, n’a pas paru non plus mettre toute son âme, comme à son habitude, dans l’interprétation du Concerto No 1 de Tchaïkovski, en deuxième lieu de la première partie du programme.

Photos: Christina Alonso

Photos: Christina Alonso

Le chef invité de l’Orchestre du Festival, Gregory Vajda (il est aussi clarinettiste et compositeur), a eu beau mettre toutes ses énergies pour diriger ses musiciens dans La tempête, Fantaisie symphonique, et l’Ouverture-fantaisie de Roméo et Juliette du même célèbre compositeur russe, le fluide passait mal entre cette musique romantique, pourtant aux abords faciles, et le public de mélomanes de Lanaudière qui en attendait plus.

Le fait que le maire de Joliette, aussi bien que Jean Chrétien, Bernard Landry, Monique Jérôme-Forget, Julie Boulet et Véronique Hivon aient trouvé une place dans l’assistance, ne fit aucune différence, on s’en doute bien.

Photos: Christina Alonso

Photos: Christina Alonso

Lieu mythique

Il aura fallu, en toute fin de programme, les quatre Fêtes romaines de Respighi pour que le sacro-saint Amphithéâtre Fernand-Lindsay résonne à la hauteur de sa réputation.

Car cet Amphithéâtre extérieur, du nom du regretté fondateur, a tout une historique de réels événements musicaux complètement uniques, étalés sur presque 40 ans. Cela se sent dès qu’on approche des lieux, la magie opérant. Et l’accueil souriant des quelque 350 bénévoles qui contribuent à célébrer la grande musique dans un décor champêtre estival y est toujours un gage de bonheur.

Outre le fait qu’il soit l’un des virtuoses du piano les plus en demande dans le monde, Alain Lefèvre s’est toujours illustré comme un ardent défenseur, quand ce n’était pas un révélateur de la musique classique québécoise. C’est lui qui a créé sur cette scène en 2012 les 24 Préludes de François Dompierre, ou encore en 2013 l’audacieux Concerto de l’Asile de Walter Boudreau, inspiré de l’œuvre du génial poète maudit qu’a été Claude Gauvreau.

C’est Alain Lefèvre aussi qui a réhabilité à sa juste portée l’œuvre méconnue du grand compositeur André Mathieu, entre autres avec le Concerto de Québec, qu’il a illustrée jusque sur la scène du Carnegie Hall à New York, une bravade maintenant passée à l’histoire.

Bref, les mélomanes d’ici et d’ailleurs lui doivent beaucoup, et voudront vite passer outre ce pâle et trop connu concerto de Tchaïkovshi en ouverture d’un festival aussi imposant que celui de Lanaudière.

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