1349

1349, Uada et Cloak à Montreal | Le Piranha Bar déborde de black métal

Il a fallu refuser du monde à la porte : le black metal attire les foules. Retour sur une soirée où Uada a presque volé la vedette à 1349, et une belle ouverture de Cloak.

Une belle affiche ce jeudi soir d’Halloween, et encore une soirée qui aurait mérité de se jouer dans une salle plus grande. Difficile d’apprécier les groupes quand le Piranha est plein à craquer. Alors que quelques rues plus loin les Katacombes sont vides et ferment leur portes… une scène locale qui peine en infrastructures, mais un public black metal bien présent puisque les derniers billets se sont arrachés à la porte et le concert affichait complet. Il faut admettre que le menu était intéressant.

Cloak ouvre la soirée

Ouverture du bal avec un groupe d’Atlanta qui fait de plus en plus parler: Cloak.

Avec une musique très mid-tempo, sombre mais rock, le quatuor se démarque et s’affirme très efficace en concert, dans un style rafraîchissant et accrocheur. Les quatre musiciens arborent un look un peu 70’s qui va bien à leur black metal plus « hard rock » dans un sens.

Evidemment, il est difficile de pas les comparer à Tribulation, et c’est ce qui fait leur attrait d’un côté, même si il leur manque peut-être un quelque chose plus magique et profond pour être aussi transcendants que leurs grand frères suédois. Cependant Cloak livre une solide performance. Un batteur remarquable aux passes variées et intéressantes, s’aventurant dans des rythmes ternaires, un bassiste aux airs de Lemmy qui groove sur sa Firebird et deux guitaristes qui nous emportent dans leurs riffs et solos mélodiques. Un groupe qu’on va sûrement revoir.

Uada vole le show

Place à la meute de loups de l’Oregon pour monter l’intensité d’un cran. Sur fond de lumières blanches, les fantomatiques Uada lance leur cérémonie avec Snakes & Vultures, et envoûtent la salle dès les premières notes. Le mosh-pit explose avec quelques violents énergumènes qui semblent possédés par les riffs mélodiques de Uada qui détruisent tout sur leur passage.

Le groupe ne cesse de tourner et conquérir de plus en plus de fidèles depuis leur premier album, et on peut clairement constater leur force grandissante, leur conviction et intensité scénique. Les dynamiques et nuances de chant de Jake Superchi sont toujours impressionnantes même si elles semblent difficiles à équilibrer du côté du son qui sature un peu. Uada tient la foule en haleine dans les passages calmes, arpèges de guitares isolés au milieu de leurs longues pièces épiques, avant de replonger dans la bataille. Un déluge de black metal mélodique à la limite de l’atmosphérique. Encore dommage de les voir (quand on y arrive…) sur cette scène.

L’après-tempête avec 1349

Difficile de prendre la suite avec la tempête qui vient de s’abattre. 1349 sera sauvé par son statut culte de groupe norvégien de la dernière vague black metal « classique » des années 90.

On revient dans le traditionnel avec corpse paint et bracelets à clous, gros blast-beats et riffs de guitares injouables tant ils sont durs à suivre. Parfois presque trop, comme si 1349 excellait tellement dans un déluge technique de black metal qu’on en prend trop plein la gueule et qu’on perd un peu l’attention.

Mais le tout reste impressionnant, un groupe pro avec des années d’expérience et une mise en place hallucinante.

Encore très dommage de les voir dans cette salle, car le batteur se retrouve caché dans le noir au fond de la scène bas de plafond. Alors qu’il y a du spectacle derrière la batterie.

Malgré le fait que la politique radicale des visas en Amérique du Nord nous prive de pouvoir admirer le batteur titulaire du groupe, le légendaire Frost de Satyricon, son remplaçant n’est autre que Dominator, autre batteur hallucinant qui a notamment joué avec Dark Funeral. La force avec laquelle il martèle ses toms, la brutalité de ses roulements, sa maîtrise des blasts-beats à grande vitesse : l’homme est impressionnant. C’est encore la guerre dans le mosh-pit, et les poings sont levés dans la salle : le public salue la performance remarquable des Norvégiens qui arriveront tout juste à tenir la suite de Uada.

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