Zoofest | Soirée de testostérone : 3 gars aussi doués à trouver l’amour qu’un titre de show + L’homme moderne + On est tous des pompiers
3 gars aussi doués à trouver l’amour qu’un titre de show
Avec Rabii Rammal, Benjamin Picaud, Alexandre Bisaillon
Catégorie (s) : Humour, Théâtre
du 9 au 13 juillet, 19 h
@ La Chapelle
Rabbi Rammal est charmant. Benjamin Picaud est attachant. Alexandre Bisaillon a de l’énergie à revendre. Mettez les trois ensemble. Demandez-leur de vous pondre un show de 60 minutes. Ils le feront, certes, et à ce qu’il parait la veille de la première. Résultat : un ramassis de banalités surjouées, cabotines, dont beaucoup trop de gags sont intégralement traduits de How I Met You Mother…
Décevant, donc, que ce spectacle pas rodé du tout où les décrochages font loi et où l’horrible mise en scène nuit vraisemblablement au talent des artistes. Parce qu’il ne faut pas se le cacher : les trois cocos, pris individuellement, ils en ont dedans. On n’a qu’à s’attarder aux moments où chacun y va de son laïus : ça, pas grand-chose à y redire. Mais, ensemble, dans un numéro mal stagé où on tente de fricoter avec le théâtre, ça ne passe pas. C’est pas leur élément, c’est tout. À la limite, c’est cute.
Cote : 1/5
L’homme moderne
Avec Frank Grenier, Pierre-Luc Pomerleau, Sébastien Ouellet
Catégorie (s) : Humour
10, 11, 16 et 17 juillet, 22 h
@ Espace des Arts
Sur une musique de conquérant, nos trois hommes modernes montent un à un sur scène. Une des premières phrases de la soirée : « L’homme moderne a fini de faire la pute. » On nous dit aussi que l’homme moderne qu’ils nous présenteront ne parlera pas de totons, ni de char (ce qui se révélera faux…). De toute façon, a-t-il une personnalité? Se fait-il vivre par sa blonde? Ressemble-t-il à un personnage de Dawson’s Creek (chanson à l’appui)? Oui et non. L’homme moderne a l’air un peu perdu — pas qu’on en doutait —, mais on n’en a pas nécessairement de portrait-robot à l’issue de ces 3600 secondes à son sujet… On sait en tout cas qu’il a essayé de se débarrasser des stéréotypes — y est-il seulement parvenu?
Peu importe, ceux qui en font l’éloge sur la scène de l’Espace des Arts nous le décrivent avec un rythme étonnant. Les répliques s’enchaînent et s’emboîtent les unes aux autres avec un naturel qui a dû prendre du temps à travailler. Chapeau.
L’homme moderne peut être athlétique sans faire de sport, son scrotum agit comme métronome, il prend des décisions souvent à l’instinct (i.e. scrotum), parfois avec sa raison. L’homme moderne pense faire honte à ses racines, notamment parce qu’il a peur des araignées et connaît pas pantoute le dessous du hood de son char. L’homme moderne fait des efforts pour être écologique, fier, nationaliste. Et l’homme moderne est aussi cet étrange Frankie, invité pour l’occasion, un espèce de weirdo éparpillé, décousu, à la timidité désarmante. Un weirdo qui réussit à faire se succéder les idées les plus saugrenues les unes que les autres à travers des jeux de mots simples mais étonnants.
Cote : 3/5
On est tous des pompiers
Avec Rémi-Pierre Paquin, Pierre Luc Brillant, Charles-Alexandre Quesnel, Rémi Montésinos et Kim Lavack
Catégorie (s) : Humour, Théâtre
10 juillet, 20 h 30 / 11 et 12 juillet, 23 h 30
@ Théâtre Sainte-Catherine
Nos cinq zozos arrivent sur scène en retard, maganés, crottés, certains en pieds de bas, en serviette, en djellaba ou en pyjama multicolore. Ils ont l’air d’en avoir viré toute une, et c’est en une heure pile qu’ils nous racontent le pourquoi et le comment ils ont notamment perdu leur tech — ce qui les empêche de faire leur show prévu, avec pyrotechnie pis toute —, leur linge pis une bonne partie de leur dignité…
C’est parce qu’ils allaient casser leur show trop écoeurant — ils en rajoutent — en région. Tout le long de l’heure qui passe à une vitesse étourdissante, ces gars-là s’obstinent, s’engueulent, se traitent de tous les noms, ponctuent leurs discours de « Ta yeule » pis de « Va chier » bien sentis. Une anecdote en appelant une autre, du motel à la taverne crado, au mariage médiéval de motards pis d’indiens, à la ligne de coke qui mène à la pipe, de la fuite au feu puis au cannibalisme… On a même droit à la toune Trip de bouffe de Ciccone, chantée avec ferveur et air guitar.
C’est fascinant à quel point leur situation ne fait que dégénérer, et ce, malgré les pognages de gosses répétés, foi de solidarité masculine, ponctués de « On est tous des pompiers ». Tour à tour, ils sautent une coche. C’est un délire collectif où il se taquinent, se donnent de la marde, se cherchent — et se trouvent, évidemment. À travers de multiples apartés, leur histoire sans bon sens pas croyable pantoute nous apparaît dans toute son incongruité. Une histoire à coucher dewors ou à dormir debout. Et une histoire qui arrache des larmes de rire, il va sans dire.
Cote: 5/5
Photos en vrac (par Pascal Leduc)
- Artiste(s)
- 3 gars aussi doués à trouver l'amour qu'un titre de show, L'homme moderne, On est tous pompiers
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Espaces des arts, Théâtre La Chapelle, Théâtre Ste-Catherine
- Catégorie(s)
- Humour,
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