Merwane Benlazar

Zoofest 2023 | Rencontre avec Merwane Benlazar, humoriste adepte de rap et de mangas

C’est au Théâtre Sainte-Catherine dans le cadre du Zoofest que l’humoriste français Merwane Benlazar rencontrera son public québécois le 18 juillet prochain. Quelques semaines avant son arrivée à Montréal, Sors-tu? a pu échanger avec lui…

Il est assurément l’un des humoristes à suivre sur la scène actuelle du stand-up parisien. Celui qui écume depuis plusieurs mois la salle du Point-Virgule à Paris va bientôt être de passage à Montréal au Théâtre Sainte-Catherine.

Pour Merwane Benlazar, la rencontre avec le milieu de l’humour se fait au collège, à Pierrefitte-sur-Seine, en banlieue parisienne.

« Quand on avait autour de 12 ans, on a commencé à prendre des cours de théâtre avec Kheiron. Comme lui était déjà inséré dans le monde du stand-up, moi, très vite, je lui ai dit : Écoute, moi, c’est du stand-up que j’ai envie de faire ».

À l’époque, Kheiron, artiste en vogue sur la scène de l’humour français participe à un programme initié par son père au collège de Pierrefitte-sur-Seine. Le but étant d’aider les élèves décrocheurs à renouer avec l’école par le biais d’activités artistiques.

Grâce à l’humoriste, Merwane Benlazar et ses amis découvrent, très tôt, des pointures du stand-up américain, Dave Chapelle, Jerry Seinfeld en passant par Chris Rock.

Les débuts au Paname

Mais sa carrière, c’est au Labo du rire, une soirée organisée au Paname art café, que le jeune humoriste la commence.

Le Labo du rire — pour les non-initiés — c’est le lieu idéal pour tester ses premières blagues. C’est dans ce haut lieu du stand-up parisien que Merwane Benlazar fait ainsi ses débuts sur scène.

Au fur et à mesure des années, l’humoriste développe son processus d’écriture. Ce dernier nous confie que le travail se fait à la fois sur scène et chez lui.

Les gens, souvent, quand ils me voient sur scène, ils ne savent pas ce qui est écrit, ce qui n’est pas écrit.

Et celui-ci de préciser : « C’est que souvent, je trouve des trucs sur scène et comme je m’enregistre, j’arrive à les réécouter et retravailler ensuite. J’essaie de les rejouer après avec le même naturel que la première fois que je les ai transmis, avec la même intensité ».

Assurément, solidarité et entraide rythment le quotidien des stand-uppeurs. En effet, le travail d’écriture et de réflexion artistique se fait très souvent en groupe, comme nous le confie Merwane Benlazar. Les humoristes n’hésitent pas à se refiler des blagues entre eux et à donner leurs impressions en sortie de scène.

Pour sa part, Merwane Benlazar a pu compter sur le soutien du stand-uppeur Paul Dechavanne dans l’écriture de ses textes.

Des sujets éclectiques

Sur scène, le jeune humoriste partage ses réflexions du quotidien sans aucun tabou. « Ça va parler d’islamophobie, de mariage, de grossophobie, de racisme de manière générale. Ça va parler de plein de choses graves mais en rigolant ».

Parmi ses références majeures, impossible de ne pas évoquer les mangas. À l’instar des rappeurs, les stand-uppeurs puisent énormément d’inspiration dans cet univers.

« On kiffait tous Naruto et ça a été la porte d’entrée pour après tous les mangas et tout l’univers un peu japonais », nous confie Merwane Benlazar.

Mais alors, comment expliquer cet intérêt si particulier pour les animés ?

« L’histoire du shōnen, c’est souvent un mec qui essaie de se prouver ou de prouver aux autres quelque chose et qui progresse petit à petit. Mais en vrai, tu peux facilement t’identifier. On a tous l’impression de vivre notre propre shōnen un peu. »

Fervent adepte de rap et de mangas, Merwane Benlazar s’attèle tout de même à s’intéresser à tous les sujets dans son quotidien pour avoir des références qui parlent à tout le monde et offrir « un spectacle universel ».

Le fait que je sois aussi ouvert sur tout ce qui est art, toutes les formes d’art d’ailleurs, même s’il y a un truc qui ne m’attire pas forcément, je vais me demander : Tiens, ça attire des gens. Pourquoi ça attire des gens ? Ça a l’air intéressant.

« La force du spectacle, c’est d’avoir autant de gens différents dans la salle à chaque fois, qui rigolent tous aux mêmes blagues en même temps », finit-il par conclure.

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