
Zoofest 2017 | Yannick de Martino propose un marathon tordant et quasi-littéraire au Monument-National
Au son de Last Resort de Papa Roach, Yannick De Martino arrive sur scène en disant un beau « Coucou!» à une salle à moitié vide. Le barbu aux cheveux épais et au long gros nez commence la première partie de son tryptique, Moralement Gris, et l’accueil du public est plutôt tiède.
Tout d’abord, quelques mots sur cet autodidacte surréaliste… Yannick De Martino a gagné le concours En route vers mon premier gala en 2011 et en a été finaliste en 2010. Il a aussi été la Révélation 2015 du ComediHa! Fest de Québec. Si son style d’humour semble être a priori absurde, on comprend après quelques minutes qu’il y a un réel fil conducteur et que les thèmes sont bel et bien reliés entre eux. Il y a souvent des parenthèses, dans des parenthèses, contenues dans d’autres parenthèses… Une mise en abîme bien réussie.
Le bafouilleur gourmand
Les thèmes abordés sont très variés : alimentation (un fin gourmet – beaucoup de ses sujets ou exemples tournent autour de la bouffe!), adolescence, cinéma, nature, célibat, séduction… Il se plaît aussi à faire de l’humour noir par rapport à la mort, l’apocalypse, la religion, et même la paternité (blagues de bébés morts!). Par ailleurs, c’est courageux de se présenter sur scène et de parler aussi ouvertement de son anxiété sociale, de ses tics nerveux et problèmes d’élocution. Il bégaie souvent, mais ne se laisse pas arrêter par ces difficultés de language.
Toutefois, Yannick De Martino a tenu certains propos sexistes sur l’image corporelle des femmes, dont on aurait réellement pu se passer…
Procédés littéraires imaginatifs
L’homme aux yeux taquins démontre sa très grande imagination, et explore les limites du possible lorsque, par exemple, il critique les «gratteux» de fast food où il faut répondre à une question mathématique. Il propose de faire payer les gens avec leurs connaissances plutôt que de l’argent… Et voilà l’obésité réglée, selon lui! Créatif, il décortique la chanson Ça fait rire les oiseaux comme si c’était une charade, et propose une «Cage aux Actualités», où des intellectuels célébreraient les nouvelles en mangeant des scones. Il maîtrise certains procédés littéraires, en créant des néologismes réellement inventifs, comme «assiester» (assister à un spectacle et faire une sieste). Il fait ensuite un slam nommé Péripéties dans le piri-piri, constitué de jeux de mots. Un chapelet soigné de petites perles,
Improvisation et interactions
Délicieusement décousu
Bref, on est un peu saturé après trois heures, mais après une telle course de fond humoristique, on comprend que Yannick De Martino ne devrait plus être qualifié comme étant «de la relève». Il a bel et bien sa place parmi les Denis Drolet, Jean-Thomas Jobin, Chick’N Swell et autres maîtres des absurdités de ce monde.
- Artiste(s)
- Yannick De Martino
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Monument-National
- Catégorie(s)
- Festival, Humour, Impro,
Événements à venir
-
samedi
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