Young The Giant

Young The Giant et Milky Chance à la Place Bell | Programmation double, couteau à double tranchant

Mardi soir, les groupes Young The Giant et Milky Chance ont amorcé leur tournée conjointe dans une ambiance inégale, mais somme toute positive. Le programme double de la soirée a offert aux spectateurs une soirée bien remplie, mais un peu longue par moments. Le plus récent album de Young The Giant, American Bollywood, ses diverses influences ainsi que sa trame narrative bien définie auront côtoyé le temps d’une soirée les rythmes bien entraînants et de plus en plus dansants de Milky Chance qui prépare la sortie de son prochain album Living In A Haze.

Young The Giant : Des hauts et des bas

Quatre ans après leur dernier passage en sol québécois, le groupe américain Young The Giant était de retour pour y présenter son spectacle le plus élaboré en carrière. La Place Bell, bien qu’elle n’était pas remplie, était un bon choix pour une production de cette envergure. Les interludes tirés des magnifiques vidéoclips d’American Bollywood se démarquaient. Une trame narrative d’immigration, d’identité et de rêve américain a donné une direction claire à cette tournée.

Sur scène, plusieurs influences se côtoyaient : on pouvait voir des plateformes blanches arrondies aux allures de plateaux télé des années 1970, des arches orientales en guise de décor et des guirlandes de fleurs jaunes rappelant les décorations indiennes qui pendaient au plafond avec une boule disco en son centre. Le mélange était plutôt harmonieux malgré le côté éclectique de la chose.

Après avoir doucement ouvert le bal avec la chanson American Bollywood et Wake Up (qui n’a pas tout à fait eu l’effet escompté sur le public), le groupe a enchaîné avec la favorite de plusieurs, Cough Syrup. Il était nécessaire de jouer une aussi grosse chanson en début de spectacle, c’est à ce moment-là que la foule a pris vie.

Le regain d’énergie a été bref, un autre interlude venait déjà freiner l’élan du groupe. La jeune chanson My Way fait malheureusement redescendre l’intérêt des fans. Cependant, tout de suite après, la plus mature Apartment vient raviver la flamme. Ces montées et descentes arriveront à plusieurs reprises dans la bonne heure et demie que durera le spectacle.

Visiblement heureux d’être là, les membres du groupe sont dynamiques, se promènent beaucoup sur scène et laissent de la place au chanteur, Sameer Gadhia, qui s’impose et commande l’attention. Il est dynamique, il chante juste et il travaille fort pour garder le public avec lui. Il prend également le temps de remercier les fans et mentionne que c’est plutôt spécial pour eux de débuter leur tournée au Québec considérant que le batteur du groupe, François Comtois, vient d’ici. Ce dernier a également pris un moment pour s’adresser à la foule en français.

Vers la fin du spectacle, la boule disco est enfin descendue et toutes les lumières se sont rivées sur elle. C’est sous les lumières reflétées que les titres Superposition, Tightrope et Silvertongue ont été joués. La scène était belle et la musique était bonne, mais le spectacle s’essoufflait, on sentait une certaine fatigue du côté de la foule. Quand l’excellente et un brin nostalgique My Body s’est faite entendre, l’énergie a grimpé pour une dernière fois et le spectacle s’est terminé sur une note très positive.

Milky Chance : Captivants et énergisants

La formation allemande Milky Chance a pris possession de la scène un peu avant 20h. Débutant avec Synchonize, le duo s’est rapidement dégourdi et a entraîné la foule du même coup. Enchaînant rapidement leurs chansons, il n’y a eu aucun temps mort dans le spectacle qu’a offert Milky Chance.

L’avantage avec une performance d’une heure, c’est qu’elle se rapproche beaucoup des performances de festivals. Ainsi, les artistes condensent souvent un maximum de chansons qui sont des valeurs sûres et le résultat est bien souvent accueilli à bras ouverts par la foule. Hier soir, c’est précisément ce qui s’est passé. Le band passait d’une chanson à l’autre en ne laissant que très peu de temps entre les morceaux. On était transporté d’un album à l’autre, mais surtout d’un hit à l’autre dans le temps de le dire.

Vers la moitié de leur prestation, les membres groupe a mentionné avoir travaillé avec une artiste d’ici pour une de leurs chansons. Quelques secondes plus tard, une certaine Charlotte Cardin a foulé les planches sous un tonnerre de cris et d’applaudissements. Ensemble, ils ont joué la chanson History Of Yesterday qui paraîtra la semaine prochaine sur le nouvel album de Milky Chance, Living In A Haze.

À plusieurs reprises, les versions live sont venues surprendre. Alors qu’un rythme bien constant de kickdrum se fait entendre, Clemens Rehbein, le chanteur de la formation, mentionne tout bonnement « Let’s go to the club ». C’est en enchaînant Fado, une reprise de Do You Really Want To Hurt Me de Culture Club et finalement une version retravaillée et enivrante de Don’t Let Me Down que Milky Chance a montré le petit côté électro qui les habite.

Après ce moment fort, c’est Flashed Junk Mind et Stolen Dance qui ont pu être entendues. La foule répondait avec enthousiasme quand le chanteur lui tendait le micro. La fête était encore loin de s’essouffler.

Pour conclure, ils ont joué Colorado, Running et Sweet Sun. La foule semblait déjà comblée, la performance de Milky Chance était électrisante et mettait la barre bien haute pour le band qui allait suivre.

TALK en première partie

Pour débuter cette soirée chargée, c’est le Canadien TALK qui est venu chanter quelques chansons. Le public a pu entendre ses titres Afraid of the Dark, Hollywood et Run Away to Mars.

Avant de terminer, il a mentionné qu’au Québec, il était important de parler en français, mais aussi de chanter en français. Ainsi, il a enchaîné avec une reprise drôlement efficace de La Ziguezon.

Le clin d’oeil était réussi et il était difficile de ne pas tomber sous le charme de cet artiste chaleureux à la voix rappelant quelque peu celle de Marcus Mumford (Mumford and Sons).

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