WWE Raw

WWE Raw au Centre Vidéotron | Chaos à Limoilou

Le cirque de la WWE était de retour à Québec lundi dernier pour y présenter un épisode de Monday Night RAW, une émission hebdomadaire diffusée sur Netflix.

Plus de 9 000 personnes ont répondu à l’appel, et l’ambiance était déjà électrique lorsqu’on a ouvert les portes du Centre Vidéotron aux alentours de 18 heures. À mon arrivée, il y avait déjà des files monstrueuses autour des tables de produits dérivés, où on pouvait s’acheter de nombreux souvenirs (dont des casquettes, des t-shirts ou des ceintures) si on en avait les moyens.

Je m’installe à ma place, je prends le pouls du lieu : la foule est aussi diverse qu’à un gros show sur les Plaines. J’y reconnais quelques vieux habitués de la NSPW au Centre Horizon, mais il y a aussi de nombreuses familles où les enfants sont souvent plus excités que leurs parents de voir les Jey Uso, CM Punk, Rhea Ripley et Sami Zayn.

Avant-show

À 19 h 30, l’annonceuse Alicia Taylor monte sur le ring, nous souhaite la bienvenue et présente le premier match de l’avant-carte, qui met aux prises la LWO (Latino World Order) contre les frères Julius et Brutus Creed. Ces derniers ont tout tenté, allant même jusqu’à tricher, mais ce n’était pas suffisant contre les acrobaties des favoris de la foule, qui se sont sauvés avec la victoire avec le move le plus dangereux au monde : le petit paquet.

Le match suivant racontait une tout autre histoire : le courageux Tozawa, un Japonais qui pèse 150 livres mouillé, affrontait Grayson Waller, un douchebag australien qui s’est permis de « grainer » le bandeau de Tozawa (pas besoin de vous faire un dessin, je pense). Malgré de vaillants efforts, le Japonais a dû s’avouer vaincu et Waller a célébré sous les « PAS GENTIL! PAS GENTIL! PAS GENTIL! » de la foule, qui était encore polie (ça va changer).

Voir tout ce monde autour du ring quand on est plus habitué à la petite gang bruyante du Centre Horizon, c’est assez impressionnant. Pas mal plus que le dispositif scénique qui me semble donc ben petit par rapport à l’image qu’on s’en fait quand on regarde l’émission à la télé.

Et maintenant… WWE RAW!

Pour nous aider à suivre un peu le fil des événements, on nous passe une petite vidéo qui résume l’épisode précédent. Une mise en contexte nécessaire pour bien comprendre ce qui va se passer un peu plus tard : le champion Seth Rollins défendait sa ceinture de champion du monde poids lourd contre L.A. Knight moins de 48 heures après avoir pris la ceinture à CM Punk, qui venait tout juste de l’emporter contre le redoutable Gunther. En gros, Rollins a tiré le tapis sous les pieds de Punk, et le match de lundi dernier était en quelque sorte une punition. Mais Punk est intervenu pendant ce match, ce qui a entraîné la disqualification de Knight, qui est un peu en tabarnouche au moment où on se parle.

Vous suivez toujours? C’est une vraie tragédie grecque, cette histoire-là.

Et voilà CM Punk qui fait son entrée au son de Cult of Personality, de Living Colour. Le favori de la foule est accueilli comme un héros, et cet accueil semble faire chaud au coeur du lutteur qui luttait à Québec pour la première fois de sa longue carrière. Le vétéran nous a avoué être à la fois heureux de tout cet amour, mais fâché de s’être fait « voler » sa ceinture par Rollins. Évidemment, Punk a été interrompu par L.A. Knight, lui aussi un favori de la foule, qui rappelle à Punk qu’il lui a peut-être coûté la victoire lundi dernier. Suit un échange assez « viril » entre les deux hommes avant une (autre) interruption, cette fois par Paul Heyman.

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Heyman, c’est l’ancien boss de la ECW (une promotion de lutte qui ne faisait pas dans la dentelle il y a près de 30 ans) devenu le partisan de Brock Lesnar, l’homme sage derrière Roman Reigns, puis l’oracle de Seth Rollins. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Heyman est accompagné de deux de ses brutes : Bron Breakker, fils d’une autre légende de la lutte (Rick Steiner), mais surtout une machine qui peut te couper en deux s’il s’élance sur toi, et Bronson Reed, un costaud qui n’a pas peur de te sauter dessus à partir du troisième câble avant de repartir avec tes chaussures (probablement pour les revendre trop cher au marché aux puces Jean-Talon).

Tout ce beau monde s’échange quelques mots d’amour mention honorable à Heyman, qui a namedroppé Édouard Carpentier et Frank Valois, puis se donne rendez-vous en fin de soirée pour le combat principal : Punk et Knight vont devoir coexister s’ils veulent survivre aux assauts répétés de Breakker et Reed. Une autre histoire vieille comme le monde, mais qui demeure efficace!

Raw étant avant tout une émission de télévision, plusieurs segments se déroulent en arrière scène, et nous voilà en train de regarder la télé, comme à la maison. C’est toutefois un peu moins le fun, et on va se l’avouer, ça casse un peu la vibe, mais bon, ça fait partie du show!

Le combat suivant mettait en vedette l’équipe formée des excellents AJ Styles et Dragon Lee contre le champion intercontinental Dominik Mysterio (fils de Rey et le plus beau combo pad/moustache à l’ouest de Belvédère) et l’incroyable El Grande Americano (qui N’EST PAS incarné par l’Allemand Ludwig Kaiser). Ici, la triche a permis à Mysterio et à Kai… euh El Grande de l’emporter grâce à une plaque de métal cachée sous le masque de Dom (le crotté).

Le héros local

On a ensuite pu voir le Lavallois Sami Zayn, qui a déjà lutté à Québec avec la NSPW, et qui a été chaudement applaudi par une foule trop heureuse de chanter sa toune en skankant comme si on était sous la pluie à Envol et Macadam. Visiblement ému par ce tsunami d’amour, le rouquin a pris toute cette belle énergie, car il allait en avoir besoin pour affronter la brute bulgare Rusev, un méchant qui t’arrange ton système musculosquelettique grâce à ses coups de pied bien placés et ses prises douloureuses. Sami a tenu son bout, et il se préparait à donner son coup de pied infernal quand le champion américain Solo Sikoa est débarqué avec sa bande de bums pour coûter la victoire à Zayn et lui faire juste assez mal pour qu’il pense prendre sa retraite quelque part dans un orphelinat au Mexique.

Vu qu’à Québec, on parle français, les insultes à l’égard des méchants ont fusé dans la langue des Rougeau : « MANGE DONC D’LA MARDE », « T’ES UN TROU DE CUL » et autres « VA CHIER RUSEV » se sont mélangées aux autres « PAS GENTIL » tout au long de la soirée. C’est ça la lutte, on n’y va pas juste pour la tragédie, on y va aussi pour la catharsis. Et les lutteurs ne comprenaient peut-être pas le français, mais croyez-moi, ils comprenaient que c’était « PAS GENTIL » pantoute.

Les femmes ont également donné un bon show, et si vous avez pas écouté la lutte depuis 25 ans, disons que les choses ont bien changé. La Japonaise Iyo Sky, charismatique et acrobatique, affrontait Roxanne Perez, la nouvelle venue au sein du groupe Judgement Day et qui, même si elle est haute comme trois quarts de pomme, est capable de battre des adversaires bien plus costaudes. On a aussi pu voir la championne intercontinentale Becky Lynch (déjà une légende) ne faire qu’une bouchée de Maxxine Dupri (une jolie blonde qui « apprend la lutte sur le tas » en s’améliorant un match à la fois).

Après un petit segment où The New Day (les hilarants Xavier Woods et Kofi Kingston) s’est fait enterrer par les « ON S’EN CÂLISSE » de la foule, c’était maintenant l’heure du combat principal, et la paire Punk-Knight a fait son gros possible contre Breakker et Reed. Ça n’a pas été facile, mais les héros ont tenu leur bout jusqu’à ce que Punk soit sur le point de terminer le match avec son fameux « Go To Sleep ». Malheureusement, il a été interrompu par Seth Rollins, venu prêter main-forte à ses coéquipiers.

À trois contre deux, les méchants se sont imposés, mais Jey Uso est arrivé juste à temps pour sauver les meubles. C’est alors que le directeur général de RAW Adam Pearce est venu annoncer que le combat principal du prochain gros gala à Paris (oui, oui, en France) verra Rollins défendre sa ceinture contre Punk, Knight et Uso. Opportuniste, Punk a essayé d’en passer une vite à Knight, mais Rollins a attaqué une nouvelle fois, et les méchants ont terminé la soirée en conquérants après avoir malmené nos héros.

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Ça finissait un peu mal notre soirée, on vous l’avoue. Mais c’est ça, la lutte pour la télé, faut nous convaincre d’écouter le prochain épisode, voir si les bons vont enfin réussir à rendre la monnaie de leur pièce à ces brutes.

Quelques minutes plus tard, j’étais de retour à la maison, et me voilà en train d’écouter l’émission comme je le fais tous les lundis depuis beaucoup trop longtemps. C’est fou combien l’expérience est différente. Être là, faire partie de celles et ceux qui chantent des bêtises à tout ce beau monde plutôt que d’écouter passivement, ça fait du bien.

Venez pas me dire que Québec est pas un beau marché pour la lutte professionnelle!

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