Woodkid

Festival de jazz de Montréal 2022 – Jour 6 | Woodkid au MTELUS : Complexe et grandiose

Ahhh, cette pandémie. À cause d’elle, il aura fallu attendre non pas six, mais bien huit ans pour enfin revoir l’excellent Woodkid fouler les planches montréalaises. Annoncé initialement pour l’édition 2020 du Festival de Jazz de Montréal et reporté à plusieurs reprises, le spectacle de Yoann Lemoine dit Woodkid a finalement pu avoir lieu hier soir dans un MTELUS rempli à pleine capacité. Présentant la tournée S16 deux ans après la sortie de l’album du même nom, l’artiste français a frappé fort et a été accueilli comme un roi par un public des plus engagés.

21h45 – l’impatience de la foule est palpable. Les lumières se ferment enfin, soulagement général dans la salle et premières effluves d’euphorie. Les musiciens entrent sur scène, lampe de poche au faisceau rouge à la main. Ils prennent place en demi-lune sur le premier niveau de la scène et préparent l’arrivée de la tête d’affiche. Les premières notes d’Iron accompagnent l’entrée triomphante de Woodkid, surélevé sur une scène derrière ses musiciens. Déjà, les cris des fans sont assourdissants, les percussions et les basses font vibrer le MTELUS et le voyage commence.

Quand la chanson se termine, un tonnerre d’applaudissement et de cris retentit : Montréal accueille Woodkid comme il se doit et ça dure longtemps. Lemoine prend le temps de remercier le public et mentionne la place spéciale qu’a Montréal dans son coeur. Bien évidemment, c’est réciproque.

Rapidement, les écrans géants et les éclairages captent l’attention. Les visuels projetés sont recherchés, magnifiques et d’une qualité éblouissante. Les lumières sont tout aussi méticuleusement programmées pour créer une expérience très riche, visuellement parlant. Rien n’est laissé au hasard et on se laisse transporter dans l’univers éclaté et bien travaillé de l’artiste. Que ce soit en montrant des gros plans d’un visage numérique et partiellement robotique de Woodkid pour accompagner Pale Yellow, des images de feu et de fumée tourbillonnants pendant Reactor ou encore celles d’une station spatiale et d’une planète rouge pendant Conquest Of Spaces, les fans en auront plein la vue jusqu’à la fin du spectacle.

À quelques reprises, l’artiste a pris le temps de présenter ses chansons. Pour Brooklyn, chanson tirée de son tout premier EP Iron datant de 2011, Lemoine a expliqué avoir débuté sa carrière de manière plutôt folk en composant ses premières chansons sur un ukulele que lui avait donné le grand Richie Havens. Plus tard, il mentionne brièvement s’être permis d’aborder des sujets plus personnels dans son deuxième album S16 avant de jouer la touchante In Your Likeness. Si une larme a pu se frayer un chemin sur la joue de certains pendant ce beau moment, elle sera rapidement séchée avec la rythmée Highway 27 qui a été enchaînée sans perdre de temps.

Plusieurs moments instrumentaux ont permis à la bande de musiciens de briller. L’ensemble de cordes, cuivres, claviers et percussions ne manquait pas une note. Cette configuration permettait aux chansons d’être jouées de manière très fidèle à l’instrumentation complexe et peaufinée des versions enregistrées des albums. Mentionnant « humblement » avoir fait la musique pour un défilé de Nicholas Guesquière et Louis Vuitton, Woodkid laisse le public entre les mains de ses musiciens alors qu’ils font danser la foule sur le rythme de On Then And Now.

Quittant brièvement pour mieux revenir, Woodkid et ses excellents musiciens ont débuté le rappel par la percutante Goliath. Après avoir remercié les spectateurs d’avoir conservé leur billet aussi longtemps et après autant de reports, l’artiste a débuté sa dernière chanson de la soirée – la tant attendue Run Boy Run. Les bras sont dans les airs, les fans au parterre sautent et chantent haut et fort. L’euphorie ressentie dès le début du spectacle n’a pas quitté la salle une seule seconde.

Pour cette tournée S16, l’artiste français a fait les choses en grand. Le souci du détail a pu se faire ressentir du début à la fin, offrant un spectacle méritant d’être comparé à une expérience artistique immersive plutôt qu’à un simple concert. Alors qu’il remercie la foule une dernière fois, un générique de fin défile sur l’écran géant – beaucoup ont contribué au succès de ce spectacle. Une chose est certaine, la magie de Woodkid opère encore très, très bien.

Une deuxième représentation du spectacle aura lieu ce soir, 6 juillet 2022.

Awir Leon en première partie

20h30. Les lumières se ferment une première fois, Awir Leon fait son entrée et joue une première chanson. La foule froide, mais polie ne tardera pas à se réchauffer. Les sons électro influencés d’hip-hop ne sont pas très loins ce qu’offre Woodkid. L’artiste se démarque lorsqu’il quitte son synthétiseur et danse vers la fin de sa deuxième chanson – il semble possédé par sa musique et c’est beau à voir. Il conclut sa courte demi-heure avec sa pièce Anthem Grey, laquelle offre un son similaire à un titre de Flume provenant de son album éponyme. Il remercie chaleureusement le public et mentionne qu’il sera de retour sur scène dans un instant avec Woodkid, belle surprise de voir qu’il était l’un de ses musiciens.

Grille de chansons

  1. Iron
  2. Enemy
  3. Pale Yellow
  4. Brooklyn
  5. Reactor
  6. I Love You
  7. Horizons Into Battleground
  8. So Handsome Hello
  9. In Your Likeness
  10. Highway 27
  11. The Golden Age
  12. On Then And Now
  13. Conquest Of Spaces
  14. Minus Sixty One
  15. Goliath
  16. Run Boy Run

Photos en vrac

Vos commentaires