Weedeater

Weedeater au Petit Campus | Marathon énergisant

Une ribambelle de groupes se sont succédés sur les planches du Petit Campus samedi dernier. L’affiche régulière de la tournée comprenait 4 groupes (Lord Dying ayant annulé sa présence), mais les organisateurs de l’événement ont décidé d’ajouter deux formations supplémentaires pour ouvrir la soirée. Du « blackened doom » au stoner, en passant par un mélange d’électro, d’industriel et de black, les Montréalais en ont vu de toutes les couleurs pendant ce marathon musical.


Entrée en matière

La soirée a débuté à 19h30, un peu tôt pour les adeptes de l’ombre. La magnifique température de ce samedi soir n’a probablement pas aidé à drainer les foules au Petit Campus. C’est donc devant un maigre public d’une vingtaine de personnes qu’Éohum a ouvert le bal. Après 30 minutes, le blackened doom des Montréalais a laissé place au sludge du groupe ontarien de BIIPIIGWAN. Quelques personnes de plus se sont présentées devant les musiciens, mais le maigre public rendait la vision de la salle un peu triste.

C’est lors de la prestation de Sierra, formation ontarienne, que les rangs des fans se sont gonflés. Le groupe s’est démarqué un peu plus de ses prédécesseurs (et de ses successeurs), par un son infusé aux riches tonalités rock n roll. Ils ont laissé les planches au groupe Today is the Day, originaire d’Orland en Californie.

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Author & Punisher

Après cette longue ouverture de quatre groupes, les techniciens ont installé une structure pour le moins inhabituelle pour un concert métal. L’artiste de Author & Punisher, seul sur scène, se trouvait au milieu d’un ensemble de leviers et de matériel électronique. Il active différentes manettes pour contrôler la fréquence et amalgamer les nombreux éléments qui composent sa musique. Il chante en même temps, et ses screams donne une touche black à sa musique sinon tournée vers le noise. Captivant, ce qui sort des haut-parleurs est digne d’un film d’horreur. L’ambiance est feutrée et brumeuse.

Author and punisher-Petit Campus-2016-1

Si l’aspect auditif est excellent, la performance live est restée statique. L’absence de mouvement se comprend lorsqu’on regarde la structure entourant le musicien. Après 35 minutes cependant, certains se sont certainement lassés de l’absence de stimulation visuelle. Author & Punisher n’est pas un artiste à voir, bien définitivement à écouter.

 

Weedeater : Dixie et son whiskey !

Après plusieurs heures de concert, la foule n’avait pas perdu de son énergie, et a explosé lorsque les Américains de Weedeater ont mis les pieds sur scène. Dixie, chanteur et bassiste de la formation, a quitté la scène avant même le début de la prestation en maugréant un « I’m outta here ». On a senti quelques instants de stress dans le public, à savoir ce qui se passait, et si le groupe allait satisfaire la soif de stoner des fans impatients.

Weedeater-Petit Campus-2016-3Dixie est revenu et a étanché sa propre soif, bouteille de whiskey à la main. Tout au long du concert, il a présenté le doigt d’honneur au public, la bouteille siégeant fièrement sur son majeur. Il faisait ensuite tourner d’ailleurs agilement la bouteille entre ses doigts avant d’en prendre une lapée. S’il a consommé beaucoup de liquides au cours du concert, il en a également produit. Ses crachats et le mucus qu’il a déversé sur scène ont ajouté une petite touche spéciale à la prestation comme seuls les fluides corporels savent le faire.

Avec ses expressions faciales plus excentriques les unes que les autres, Dixie attire définitivement les regards. Il n’était pas le seul sur scène vers qui les yeux se tournaient. Le batteur T-Boogie occupait également l’espace à sa façon particulière. La batterie était placée de côté, tout à l’avant de la scène. De cette façon, la foule pouvait voir ses baguettes tourner dans les airs ainsi que ses nombreux coups de pied. Le charisme du musicien lui valait avec raison une place sous les projecteurs.

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Le public s’est déchaîné dans un mosh-pit infernal. Est-ce que le nuage qui sentait le printemps a calmé l’électricité des moshers? Aucunement! L’enthousiasme qui émanait du centre de la salle, ainsi que l’odeur musquée, permet définitivement de classer la prestation de Weedeater dans la catégorie Succès.

Une excellente soirée donc. Les guerriers qui ont assisté aux 6 groupes ont peut-être trouvé la soirée un peu longue, mais toute fatigue s’est envolée avec l’énergie dégagée par Weedeater et son public.

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