Velours Velours

Velours Velours et Larynx à l’Ursa mtl | Montréal underground et intime

Participant de l’édition 2023 des Francouvertes, le jeune auteur-compositeur-interprète Velours Velours, de son vrai nom Raphaël Pépin-Tanguay, tenait durant quatre mercredis du mois d’août des résidences à l’Ursa, une très modeste salle dans le quartier d’Outremont. Invitant à chaque reprise un musicien pour l’accompagner, c’était cette fois-ci au tour de Larynx de répondre présent aux côtés de l’artiste originaire de Trois-Rivières, en ce début de soirée du 30 août 2023.

Quand on qualifie l’Ursa de « très modeste », ce n’est pas une façon de parler : entre sa décoration rustique, ses quelques dizaines de chaises en plastique ou encore le fait que l’endroit se trouve en demi-sous-sol, il semble difficile de faire mieux au niveau de la proximité avec les auditeurs présents.

Complétez le tout avec diverses lanternes de couleurs réparties dans l’endroit, un mur en pierre blanche et des boîtiers d’instruments surplombant les planches, et vous vous retrouvez avec un espace au penchant complètement atypique.

La scène, également, permet cette fameuse proximité, les musiciens étant surélevés à peine quelques centimètres par rapport au sol.

Une salle discrète, sa préférée dans le monde entier, d’après une publication Facebook, mais surtout par choix, comme on peut l’assimiler.

Ce n’est donc pas le succès qui échappe dernièrement à Velours Velours : un premier EP lancé l’année dernière, un concert concept au Petit Campus assuré avec brio au mois de janvier, un trio de festivals d’envergure, au nom de Santa Teresa-Francos-FEQ.

Non, ce n’est définitivement pas le succès qui lui manque ces temps-ci, encore à l’aube de sa carrière.

 

Convivial

Le duo débute à 18h15, tous deux munis d’une guitare, avec J’ai dessiné un cœur dans la neige, titre de Larynx pouvant être retrouvé sur son projet Applaudissez, bande de chameaux.

Il fait chaud (un brin trop?) dans la pièce, mais pas seulement : la chaleur humaine, la complicité de ces deux hommes derrière leur instrument se perçoit sans effort, ajoutant encore cette touche, ce bonus à la performance.

Sans musicien accompagnateur, sans puissant système de son ou même sans éclairage, rien n’offre cette « barrière de sécurité » entre les artistes et le public, rien ne peut gâcher cette mise à nu artistique de Velours Velours et Larynx.

« Le but [des résidences] c’est d’avoir du fun, d’essayer les tounes d’autres personnes », explique Raphaël Pépin-Tanguay entre deux morceaux, ajoutant que ce format permet d’explorer différemment le répertoire de chacun, épuré pour l’occasion.

Épuré ne rime pourtant pas avec fade : la joie de vivre, la mélancolie des titres des artistes se ressentent tout autant durant l’écoute que dans les versions studio, les deux musiciens plaisantant constamment sur les planches par rapport à leurs instruments qui se désaccordent face à la chaleur, une authenticité caractéristique à ce type de concerts.

Après s’être cédé la place au piano, revisité leur catalogue sous des airs folk et blues, et même interprété un inédit de Velours Velours, au nom de Je sais, Velours Velours et Larynx terminent sur une reprise du succès de Françoise Hardy, Comment te dire adieu, chantant les paroles de la chanteuse française sur deux octaves, et en harmonie.

La quarantaine de personnes présente, amis, admirateurs et équipe administrative des musiciens, regagne la surface, regagne le bruit de la circulation sur l’avenue du Parc, alors que la fraîcheur de l’automne commence à tranquillement se faire ressentir.

On va plutôt préférer un au revoir, non?

 

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