Arkells au MTELUS | Un show à l’énergie contagieuse
Habitué des arénas à travers le pays, Arkells a découvert hier soir le cadre plus intimiste du MTELUS pour clore leur Rally Cry Tour au Canada. S’appuyant sur une ouverture sublime de Lord Huron, le groupe ontarien aura usé des meilleurs codes scéniques et musicaux pour faire de son spectacle une franche réussite.
Marqué d’un imposant triangle de néons colorés intégrant un panneau lumineux où se détache l’inscription « Arkells – Touring Band », le fond de scène a été rarement aussi bien habillé que ce mardi soir. Il faut dire que les soirées précédentes, Arkells jouait devant plus de dix mille personnes à Ottawa et Toronto par exemple. Autant dire que la mise en scène a de quoi détonner dans ce MTELUS plutôt habitué à des décors minimalistes.
Les raisons de se plaindre du spectacle donné seront donc minces pour ce public, majoritairement jeune, qui aura profité d’une soirée mémorable menée d’une main de maître par le leader du groupe, Max Kerman. Le chanteur est éblouissant par sa capacité à prendre le contrôle de la salle et de la scène dans toutes ses largeurs en interagissant avec son public qu’il fera danser et chanter pendant près de deux heures. Un exercice pas évident, et rare de nos jours, qui pose les jalons d’un groupe pop/rock capable de proposer un spectacle valant sincèrement le déplacement.
L’intenable Max Kerman
C’est à Relentless que revint le privilège d’ouvrir l’heure quarante-cinq de spectacle. Parue sur l’album Rally Cry en octobre dernier, la chanson est une entame parfaite par la puissance inouïe qu’elle dégage. Appuyée par trois cuivres percutants, le titre prouve que la solide discographie de Arkells s’appuie sur plusieurs mélodies accrocheuses, en témoigne l’enchaînement avec les dansantes Leather Jacket et Michigan Left. Un choix qui s’avèrera judicieux puisque les deux titres mettrons rapidement le public en transe par ses refrains à faire sauter le monde. Max Kerman, heureux d’être à Montréal, ne cessera d’entrecouper les strophes par des petits messages, encourageant les fans à chanter après lui ou taper dans leurs mains sur le rythme. L’ambiance est festive, c’est tout ce qu’on attend d’un concert… surtout un mardi soir !
Entre une pop scintillante et un rock plus lourd mené par l’excellent batteur Tim Oxford, Arkells transite facilement entre plusieurs univers sonores. No Champagne Socialist / Oh, the Boss Is Coming verra par exemple l’harmonica être de sortie, avant qu’Eyes on the Prize mette en évidence le saxophone. Quant à Max Kerman, il est comme un enfant dans un camp de jour, se cachant par exemple dans les coulisses pour réapparaître par surprise sur le comptoir du bar proche de ce public qu’il chérit tant, en témoigne l’interprétation rare de Bloodlines après qu’un certain Lorenzo en ait fait la demande sur leur hotline de tournée. Le dit Lorenzo, posté en avant-scène, finira même par monter sur celle-ci pour clôturer sa chanson fétiche. Un beau moment.
Un groupe fédérateur
Durant le reste du spectacle, Max Kerman n’hésitera pas à calmer le rythme sur Kiss Cam ou user de ses cordes vocales dans People’s Champ et Saturday Night avant que les notes de l’enivrante Knocking At The Door soient émises. Spot publicitaire pour le Superbowl ou l’U.S. Open, cette dernière s’avère grandiose en concert. Portée par des cuivres conquérants propres à faire bomber le torse, le party est à son apogée! La cadence ne se ternira d’ailleurs pas avec les excellentes Private School et Hand Me Down, avant ce sensationnel rappel composé de My Heart’s Always Yours et surtout une joyeuse reprise de Dancing Queen du groupe ABBA. Sous les boules à facette, les musiciens de Lord Huron rejoignent le groupe dans une joyeuse ambiance qui verra même deux spectateurs danser spontanément sur la scène!
Probablement usée de sa longue tournée à travers l’Amérique du Nord, la voix de Max Kerman n’aura pas toujours été juste, surtout sur la fin du spectacle. Mais peut-on le lui reprocher alors que deux heures durant, il aura fait son maximum pour donner du bonheur au public ? Non, certainement pas. Le chanteur incarne avec brio ce genre d’artistes capable de fédérer le monde autour de la musique.
Les mains constamment en l’air, les applaudissements nourris et les sourires qui s’affichaient à la sortie témoignent ainsi d’un spectacle réussi par ces Ontariens dont on souhaite une carrière à la hauteur de leur talent scénique.
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Lord Huron comme sublime ouverture
Le groupe californien aurait pu être la tête d’affiche d’une soirée au Théâtre Corona par exemple, alors que ne fut pas la surprise de les retrouver en première partie de Arkells ce mardi soir. Dans un registre bien plus énergique que ce que laisse transparaître leurs albums studio, Lord Huron aura su captiver le maigre public qui avait fait le déplacement.
Dommage pour les absents car en une heure, le groupe formé à Los Angeles a déballé avec brio toute sa hargne scénique sur les très rock Hurricane (Johnnie’s Theme) ou Ancient Names, Pt. 1 mais aussi une part de mélancolie sur les touchantes Meet Me in the Woods et The Night We Met. Muni d’un élégant chapeau apposé sur sa longue chevelure soyeuse, le fondateur et chanteur Ben Schneider aura inévitablement charmé le public durant ce moment intime.
Liste des chansons Arkells
- Relentless
- Leather Jacket
- Michigan Left
- Never Thought That This Would Happen
- Show Me Don’t Tell Me
- No Champagne Socialist / Oh, the Boss Is Coming !
- Eyes on the Prize
- American Screams
- People’s Champ
- Kiss Cam
- Only for a Moment
- Come to Light
- And Then Some
- Bloodlines
- 11:11
- Saturday Night
- Whistleblower
- Knocking at the Door
- Private School
- Hand Me Downs
Rappel
- Dancing Queen (reprise Abba)
- My Heart’s Always Yours
- Artiste(s)
- Arkells, Lord Huron
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- NE PAS UTILISER (M T E L U S)
- Catégorie(s)
- Pop, Rock,
Événements à venir
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vendredi
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