Tycho

Tycho au Beanfield | Le confort du déjà connu

Le chill était à l’honneur au Théâtre Corona Beanfield ce dimanche alors que Scott Hansen, le producteur et artiste visuel californien derrière Tycho, et trois autres musiciens y étaient de passage pour la tournée Infinite Health (le nom du plus récent album de Tycho). Si la soirée n’était pas vraiment riche en surprises, le quatuor a offert aux spectateurs présents ce pour quoi ils étaient venus, c’est-à-dire des morceaux instrumentaux et rêveurs, parfois cinématographiques, empreints de calme et de nostalgie. C’était un peu comme se retaper un de ses films préférés pour la 15e fois : on aime toujours ça, même si on sait exactement à quoi s’attendre.

À défaut d’avoir été surpris ou d’avoir assisté à quelque chose de particulièrement transcendant, les fans de musique ambiante instrumentale ont assisté à une prestation adroite, livrée par des musiciens forts compétents et multi-instrumentistes. Hansen, notamment, passe des claviers/synthétiseurs à la guitare électrique pendant A Walk, et le guitariste Zac Brown – n.d.l.r.: aucun lien avec le chanteur country, leader du Zac Brown Band – alterne aisément entre guitare basse et électrique au fil des morceaux.

Ouvrant le bal avec Phantom, un nouveau morceau énergique et typiquement Tycho-esque, le quatuor a jonglé pendant environ 1h30 entre des pièces plus downtempo (Hours, L, Awake ou Weather) et d’autres au rythme plus frénétique (Time to Run, Totem ou Apogee).

Comme un équilibriste sur un fil

Assurer un équilibre entre danse et ambiance est important pour un artiste comme Tycho, dont la proposition musicale peut rapidement devenir difficile à défendre sur scène si elle bascule trop du côté ambiant et tranquille, surtout quand plusieurs chansons au programme sont nouvelles et moins connues. Heureusement, Hansen roule sa bosse depuis longtemps et connaît bien son répertoire, nous proposant ici une setlist équilibrée et rodée au quart de tour, répétée soir après soir (encore une fois, on repassera pour l’aspect surprenant de la proposition).

Bien que Scott Hansen et ses musiciens aient évité de tomber dans le piège de basculer dans une prestation trop ronflante, on sentait tout de même que certaines personnes au parterre auraient peut-être pris plus de moments dynamiques pour bouger un peu, bien que la musique de Tycho n’ait jamais été très dansante.

L’écran LED : un joueur étoile de la soirée

Si vous êtes familiers avec Tycho, je ne vous apprendrai sans doute rien en vous disant que la facture visuelle occupe une grande place dans son univers créatif. Rien d’étonnant d’ailleurs quand on sait que Scott Hansen est aussi reconnu pour son travail de photographe et de designer graphique.

C’est également vrai sur scène, où les 16 morceaux du concert ont été accompagnés par des visuels aux images tantôt vintage tantôt plus colorés ou psychédéliques (avec notamment un hommage au film The Holy Mountain de Jodorowsky), ponctués par les spots lumineux d’une boule disco. L’imposant écran LED devenait pratiquement comme un cinquième membre du groupe sur scène tant les visuels occupaient une place prépondérante.

Cet habillage visuel ajoutait une autre dimension à la musique de Tycho, accentuant davantage son aspect rêveur et cinématographique. Et parions que la plupart des gens présents au Beanfield ce dimanche soir-là sont repartis à la maison avec beaucoup de nostalgie dans un coin de leur esprit.

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