Tout écartillé, série hommage du Cirque du Soleil à Trois-Rivières | Rétro Charlebois
Le 13 juillet dernier, la toute nouvelle production du Cirque du Soleil – série hommage levait son rideau à l’amphithéâtre Cogeco, à Trois-Rivières. Tout écartillé revisite habilement l’oeuvre de Robert Charlebois, véritable pilier de la chanson québécoise.
Dès les premiers instants dans l’amphithéâtre, on croit faire un voyage dans le temps: les hôtesses aux coupes carrés d’un blond platine ou d’un noir de jet ou parfois les deux à la fois (Sia aurait-elle commandité les perruques?) , aux robes géométriques et aux lunettes rondes sont partout, bâtons fluorescents en main, pour orienter les spectateurs dans la salle.
Une belle mise en bouche, qui se poursuit avec deux balançoires survolant deux petites scènes satellites disposées au milieu de la foule, puis un message d’introduction digne des meilleures compagnies aériennes. Ludique, dynamique et à propos.
On est ensuite amené à suivre le personnage d’un aviateur-astronaute, sorte de Lindbergh que l’on accompagnera tout au long de la soirée dans son périple aérien.
On doit d’emblée mentionner le travail colossal de Jean-Phi Goncalves (Beast, Plaster), à la direction musicale et aux arrangements. Les chansons de Charlebois ont toutes été revues et remises à la sauce Goncalves, qui leur a insufflé une bonne dose d’électronique et de modernité. Un mélange qui fonctionne surprenamment bien et qui s’impose inévitablement comme l’une des forces principales du spectacle.
Viva Charlebois?
Cette nouvelle production n’est pas sans rappeler l’hommage à Elvis Presley, Viva Elvis, présenté de 2010 à 2012, en résidence, à l’hôtel Aria de Las Vegas. Beaucoup de danse, une ambiance rétro et nostalgique et juste un soupçon de prouesse acrobatique. Somme toute une production variée assez bien balancée, qui ne se compare toutefois pas aux productions originales du Cirque du Soleil présentées sous l’habituel chapiteau.
On note quelques numéros davantage circassiens, comme les tissus acrobatiques sur Le Mont Athos ou le trapèze sur la pièce titre, Tout écartillé (un des moments forts de la soirée, d’ailleurs).
Bien sûr, on est heureux (et surpris) de voir le grand retour de la roue de la mort lors du numéro final, sur Lindbergh. Un numéro toujours aussi risqué qu’impressionnant, voire stressant, qui met brillamment un point final à une soirée sous le signe de la nostalgie.
Mais les numéros de danse se succèdent plus souvent qu’autrement, on pense entre autres à Les talons hauts ou à J’t’aime comme un fou. Des numéros sympathiques qui se rapprochent par contre davantage de la comédie musicale que du cirque. Il manque aussi parfois de continuité dans le spectacle, avec des numéros de style cirque classique comme l’homme-canon (sur la touchante Je reviendrai à Montréal) ou les diabolos de Fu Manchu Fin, qui n’ont pas vraiment leur place dans la trame narrative.
Tout amateur de Charlebois sera ravi de retrouver une sélection bien ficelée des meilleurs succès du chanteur populaire. Tout écartillé amène à une certaine nostalgie, mis aussi à une relecture moderne des titres qui ont marqué l’époque Charlebois dans une immersion dynamique et décor magnifique en arrière-plan, où le fleuve St-Laurent rencontre la rivière St-Maurice. L’expérience dans l’amphithéâtre en tant que tel en vaut le coup!
* À voir à l’Amphithéâtre COGECO jusqu’au 13 août 2016.
- Artiste(s)
- Cirque du Soleil - Robert Charlebois
- Ville(s)
- Trois-Rivières
- Salle(s)
- Amphithéâtre COGECO
- Catégorie(s)
- Cirque, Hommage,
Vos commentaires