crédit photo: Gab Girout
Tom Misch

Tom Misch au Mtelus | Comme une tarte aux cerises et du lait chaud

C’est pas tous les jours, en 2022, qu’on va voir un artiste surtout reconnu pour son jeu de guitare et que cet artiste-là est innovant, populaire, et pas un gars de 62 ans avec une couronne de cheveux blancs qui se termine en queue de cheval. Tom Misch est l’exception.

Tom Misch est riche.

Et je ne le dis pas que pour la rime. Je le dis parce que c’est ce qui sautait aux yeux à la vue de l’élaboré setup au centre duquel se trouvait l’artiste Anglais ce jeudi au Mtelus. Un décor grandiloquent, à multiples paliers, recouvert de lumières, surplombé d’une boule disco aux proportions bibliques. Mais surtout, un décor que Misch partage avec son band formé d’au total 3 guitaristes, 2 drummers/percussionistes, un bassiste, un claviériste, un saxophoniste et par moments un chanteur invité.

Ça fait du monde sur le payroll ça, les chums.

Donc on a ici à faire avec soit, tel qu’insinué en ouverture, quelqu’un qui a des placements boursiers et investissements immobiliers futés, soit quelqu’un qui prend son art et son public tellement au sérieux que pour lui, les dépenses ne sont qu’un bien moindre mal pour offrir un spectacle à la hauteur.

Dans tous les cas, la foule en ressort grande gagnante, parce qu’à la hauteur ce spectacle fut. 

Beaucoup grâce au genre de swag tranquille de Tom Misch lui-même. C’est peut-être sa voix mielleuse, sa dégaine qui semble en slow motion, son ton de guitare feutré, mais y’a quelque chose d’envoûtant à le regarder aller.

Pas envoûtant genre sex-appeal, Lenny Kravitz. Ni envoûtant genre électricité, Tyler the Creator. Non, envoûtant genre tarte aux cerises que ta grand-mère vient de faire et qu’elle te sert avec un grand verre de lait chaud.

Réconfortant serait peut-être plus le mot. 

Mais c’est surtout la cohésion entre l’artiste et ces musiciens, puis entre ce qui se passe sur scène et dans le public qui cimente vraiment cette soirée.

Parlant de la relation artiste-spectateurs·trices, petit mea culpa ici: on connaissait Tom Misch, on savait qu’il avait des collaborations avec d’autres musiciens notables (Yussef Dayes, Freddie Gibbs, Michael Kinawuka, FKJ, et plus récemment Supershy), mais on imaginait le musicien un peu niché, pas au rang de star qui remplit un Mtelus de gens qui chantent chaque parole et dansent pendant 3 heures.

Fait qu’on s’attendait un peu à une foule clairsemée, composée surtout de monde qui étudie en guitare et qui porte des t-shirts de Hiatus Kaiyote (je sais, c’est une image très précise, mais c’est de même que je les voyais dans ma tête).

Mais oupelaille qu’avions-nous tord, hein. La foule était compacte, éclectique, et très au fait du catalogue de l’artiste.

Ben coudonc.

Est-ce l’effet Lizzo/Dua Lipa qui ramènent les rythmes disco à l’avant-plan de la pop, soulevant du même les artistes comme Misch? Peut-être.

Peut-être aussi qu’il est juste vraiment bon pis que sa popularité n’est que le résultat d’un talent intouchable et de beaucoup d’efforts. Peut-être.

Et être riche comme Crésus ne nuit sûrement pas.

 

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