
Thievery Corporation au MTELUS | Accélération, décélération…
De passage au MTELUS dans le cadre de Montréal en lumière, Thievery Corporation nous réservait une montagne russe de morceaux tantôt énergiques, tantôt plus chill, avec trois vocalistes (le rap de Mr. Lif, le reggae de Puma Ptah et la douceur de Laura Vall) en rotation au fil des morceaux.
Lounge, trip-hop, soul, funk, hip-hop, reggae, bossa nova, rythmiques caribéennes, indiennes, brésiliennes et moyen-orientales : la musique de Thievery Corporation ne connaît absolument aucune frontière. Et voilà maintenant 30 ans que le duo américain formé de Rob Garza et Eric Hilton (qui, étrangement, n’accompagne pas le groupe lors de cette tournée) se plait à mélanger les genres sur disque comme sur scène, pour notre plus grand plaisir! Avec une proposition aussi riche, inclusive et bigarrée, tout le monde finit par y trouver son compte, même si ça implique de s’armer de patience devant des morceaux qui nous rejoignent moins.
En plus des trois artistes invités au micro et de Rob Garza au clavier, il y avait aussi deux percussionnistes (Jeff Franca et Frank Orral), un bassiste (Dan Africano) et, l’étoile du match, l’excellent Rob Meyers, alternant sans cesse entre guitare et cithare (quelle divine cithare d’ailleurs!). Dommage qu’il n’y ait pas de cuivres pour venir accompagner toute cette belle bande de musiciens : ça aurait été une belle valeur ajoutée!
Retracer tous les morceaux : une mission quasi impossible
Pendant un peu plus de 90 minutes, toute cette belle bande de musiciens expérimentés a enchaîné des morceaux disparates, tantôt downtempo, tantôt plus rythmés. Le concert prenait souvent des allures de gigantesque medley, surtout en début de parcours. Difficile, donc, de garder le fil de toutes les chansons qui ont été jouées, surtout avec une setlist aussi changeante de soir en soir! Même les plus grands adeptes du groupe ont sans doute eu de la difficulté à reconnaître toutes les pièces, ce qui est une bonne chose, puisqu’on ne tombe jamais dans le copier-coller.
Proposer des morceaux différents au fil des concerts est une bonne façon de surprendre son auditoire, mais peut également donner lieu à certaines déceptions. Ainsi, ceux et celles qui, comme moi, espéraient entendre la fameuse cithare du morceau Mandala, auront été déçus! Belle surprise toutefois : Shadows of Ourselves (et ses paroles en français), ainsi que la très dub et entraînante The State of the Union étaient au programme, ce qui n’était pas le cas des concerts précédents de cette tournée.
Bien sûr, d’autres morceaux incontournables comme la contestataire Warning Shots, la fameuse Lebanese Blonde (assurément le morceau le plus connu du groupe) ou les très dub The Heart’s a Lonely Hunter et The Richest Man in Babylon ne pouvaient être écartées et reviennent pour leur part à chaque concert.
Thievery en mode acoustique
Après environ une heure de concert, le leader Rob Garza a troqué ses claviers pour une guitare sèche, et tous les musiciens l’ont rejoint en avant-scène, formant un demi-cercle autour des vocalistes dans une ambiance plus intimiste et tamisée. Le groupe nous réservait ici un segment acoustique qui ajoutait un bel esprit de communion au spectacle.
Au même moment, un drapeau des États-Unis, à l’envers et sans couleur, s’est affiché sur l’écran sous les huées de certains spectateurs (je pense qu’il est inutile de dire pourquoi!). Le groupe, on le devine, n’est pas fan de Trump et en a d’ailleurs profité pour nous livrer un puissant plaidoyer pour l’inclusion et la diversité lors d’Amerimacka et de History.
Ce moment acoustique s’est terminé avec la très mélodieuse Sweet Tides, et le moment aurait probablement été parfait s’il n’y avait pas eu ces insupportables spectateurs qui ont vu cette période plus relax comme une invitation pour faire un brin de jasette (!). J’en profite d’ailleurs pour rappeler qu’il existe une place spéciale en enfer pour ces personnes malpolies qui discutent pendant un concert. Il faut dire par contre que le concert, bien que très bien exécuté, avait un rythme très changeant, ce qui pouvait ouvrir la porte à de tels comportements.
On a ensuite appuyé sur l’accélérateur pour la dernière ligne droite du concert avec Warning Shots, sans doute le morceau le plus énergique du concert, avant de revenir pour un rappel un brin inégal qui a démarré un peu mollement avec la (trop) relaxe Passing Stars pour ensuite décoller avec The Richest Man in Babylon, très bien interprétée par le chanteur Pumba Ptah.
De par son caractère cosmopolite, très fidèle à l’esprit et à la discographie de Thievery Corporation, le concert aura sans doute contenté tout le monde, à défaut d’avoir été constant.
Photos en vrac
- Artiste(s)
- Thievery Corporation
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Chillout, Electro,
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